DANS ORATEUR. ANS Athene autrefois, peuple vain & léger; Un Orateur voyant fa patrie en danger Courut à la tribune ; & d'un art tyrannique Qui favent exciter les ames les plus lentes. Etant fait à ces traits ne daignoit l'écouter. Un fleuve les arrête; & l'anguille en nâgeant Quoi, de contes d'enfans fon peuple s'embarrasse! Par l'Apologue réveillée Se donne entiére à l'Orateur : Un trait de Fable en eut l'honneur. Nous fommes tous d'Athene en ce point ; & moi-même Au moment que je fais cette moralité, * Le peuple. * Si Peau-d'Ane m'étoit conté, J'y prendrois un plaifir extrême. Le monde eft vieux, dit-on, je le crois : cependant 11 le faut amufer encor comme un enfant. * Vieux Conte. La Fontaine, Fables. ORGUE I L. CLYTEMNESTRE à IPHIGENIE Il faut d'un noble orgueil armer votre courage * Moi-même de l'ingrat approuvant le deffein, Racine, Ipbig. act. 11. fc. IV. L ORGUEIL PUNI. E chêne un jour dit au rofeau : Vous avez bien fujet d'accufer la nature. * Achille. Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baiffer la tête: Cependant que mon front au Caucase pareil, Tous vous eft Aquilon, tout me femble Zéphir. Mais vous naiffez le plus fouvent Sur les humides bords des Royaumes du Vent. Les vents me font moins qu'à vous redoutables, Mais attendons la fin. Comme il difoit ces mots : Que le Nord eût porté jufques-là dans fes flancs. Celui de qui la tête au ciel étoit voisine, M * PAPIMANIE. AÎTRE François dit que Papimanie, D'amour honnête, & puis me voilà fort. L'ifle & Province, où les gens autrefois * Rabelais. La Fontaine, Contes DANS PARADIS. ANS l'inftant * l'un & l'autre s'avance Vers les lieux fortunés qu'habite l'innocence. Ce n'eft plus des enfers l'affreufe obfcurité C'eft du jour le plus pur l'immortelle clarté. Henri voit ces beaux lieux, & foudain à leur vûe Sent couler dans fon ame une joie inconnue : Les foins, les paffions, n'y troublent point les cœurs, La volupté tranquille y répand fes douceurs. Amour, en ces climats, tout reffent ton empire! Ce n'eft point cet amour que la molleffe infpire, C'eft ce flambeau divin, ce feu faint & facré, Ce pur enfant des cieux fur la terre ignoré. De lui feul à jamais tous les cœurs fe rempliffent Ils défirent fans cefle, & fans ceffe ils jouiflent, Et goûtent dans les feux d'une éternelle ardeur Des plaifirs fans regret, du repos fans langueur. Là regnent les bons Rois qu'ont produit tous les âges; Là font les vrais Héros; là vivent les vrais Sages; Là fur un Trône d'or Charlemagne & Clovis Veillent du haut des Cieux fur l'Empire des Lys. Les plus grands ennemis, les plus fiers adverfaires; Réunis en ces lieux, n'y font plus que des freres. Voltaire, Henri. ch. v II. C'EN PARDO N. HE'RODE à MARIAM NE. 'EN eft fait, je me rends, banniffez votre effroi Puifque vous m'avez vû vous triomphez de moi. *Saint Louis & Henri IV. |