Par leur feule beauté ma plume est eftimée, Corneille, Excufe à Arifte: JE PORTRAIT DES COURTISANS. E définis la Cour un pays où les gens Triftes, gais, prêts à tout, à tout indifférens, Peuple caméleon, peuple finge du Maître : La Fontaine, Fable des obféques de la lionne. PORTRAIT D'UN DEMI SAVANT. MONSIE ONSIEUR l'Abbé vous n'ignorez de rien. Et ne vis onc mémoire fi féconde. Vous pérorez toujours & toujours bien, Nous apprend tout, & n'apprend rien de nous. Rouffeau, Epigr PORTRAIT DE DESPRE'AUX, SI même un jour le Lecteur gracieux, Três-peu voluptueux, Ami de la vertu plutôt que vertueux. 'Que fi quelqu'un mes vers alors vous importune, Pour favoir mes parens, ma vie & ma fortune, Contez-lui qu'allié d'affez hauts Magiftrats, Fils d'un pere Greffier, né d'ayeux Avocats; Dès le berceau perdant une fort jeune mere, Réduit feize ans après à pleurer mon vieux pere; J'allai d'un pas hardi par moi-même guidé Et de mon feul génie en marchant fecondé, Studieux amateur & de Perfe & d'Horace, Affez près de Regnier m'affeoir fur le Parnaffe. Que par un coup du fort au grand jour amené, Et des bords du Permeffe à la Cour entraîné, Je fus, prenant l'effor par des routes nouvelles, Elever affez haut mes poëtiques aîles; *Poëte François, qui a compofé des Satyresa Que ce Roi, dont le nom fait trembler tant de Rois, Defpréaux, Epitre à fes Vers. PORTRAIT D'UNE DE'VOTE. UNE Bigotte altiére, Dans fon fol orgueil, aveugle & fans lumiére, A peine fur le feuil de la dévotion, Penfe atteindre au fommet de la perfection. Tous les jours à l'Eglife entend jufqu'à fix Mefles. Q PORTRAIT D'UN DIRECTEUR. U'IL paroît bien nourri! quel vermillon! quel Le printems dans fa fleur fur fon vifage eft peint. Et fans les promts fecours qu'on prît foin d'apporter, Mais de tous les mortels, grace aux dévotes ames Un efcadron coëffé d'abord court à fon aide. Confitures fur-tout volent de tous côtés : Car de tous mets fucrés, fecs, en pâte, ou liquides, Defpréaux, Satyr. des femmes. PORTRAIT DU DUC DE BOURGOGNE. Q UEL eft ce jeune Prince en qui la majesté, Sur fon vifage aimable éclate fans fierté ? D'un œil d'indifférence il regarde le Trône. Ciel, quelle nuit foudaine à mes yeux l'environne! La mort autour de lui vole fans s'arrêter, 11 tombe aux piede du Trône étant prêt d'y monter. O* mon fils! des François vous voyez le plus jufte; JE PORTRAIT D'EST HER. ASSUE'RUS à ESTHER. E ne trouve qu'en vous je ne fais quelle grace, Qui me charme toujours & jamais ne me laffe. De l'aimable vertu doux & puiffans attraits! Tout refpire en Efther l'innocence & la paix. Du chagrin le plus noir elle écarte les ombres, Et fait des jours fereins de mes jours les plus fombres; Que dis-je ? fur ce Trône affis auprès de vous, Des aftres ennemis j'en crains moins le courroux ; Et crois que votre front prête à mon diadême Un éclat, qui le rend refpectable aux Dieux même. Racine, Efth. act. 11. fc. V II. PORTRAIT D'UN FAVORI. AMI, crois-moi, cache bien à la Cour Les grands talens qu'avec toi l'on vit naître, * Saint Louis parle à Henri IV. |