Tout ce qu'on dit de trop eft fade & rebutant : Qui ne fait fe borner, ne sût jamais écrire. L'un n'eft point trop fardé, mais fa Mufe eft trop nue. UN STOICIEN. N Philofophe auftére, & né dans la Scythie; Se propofant de fuivre une plus douce vie, Voyagea chez les Grecs, & vit en certains lieux Un Sage affez femblable au vieillard de Virgile, Homme égalant les Rois, homme approchant des Dieur Et, comme ces derniers, fatisfait & tranquille. Son bonheur confiftoit aux beautés d'un jardin. Le Scythe P'y trouva, qui la ferpe à la main De fes arbres à fruit, retranchoit l'inutile, Ebranchoit, émondoit, ôtoit ceci, cela Corrigeant par-tout la nature Exceffive à payer fes foins avec ufure. Le Scythe alors lui demanda Pourquoi cette ruine étoit-il d'homine fage, Quittez-moi votre ferpe, inftrument de dommage. Laiffez agir la faux du Tems: Ils iront affez-tôt border le noir rivage. Le Scythe retourné dans fa trifte demeure, 11 ôre de chez lui les branches les plus belles, Lunes ni vieilles, ni nouvelles. Tout languit & tout meurt: ce Scythe exprime bien Un indifcret Stoicien. Celui-ci retranche de l'ame Défirs & paffions, le bon & le mauvais, Contre de telles gens, quand à moi je reclame. La Fontaine, Fables. LE SUCCE' S. CATILINA à PROBU S. E fuccès fut toujours un enfant de l'audace. L'homme prudent voit trop, l'illufion le fuit: L'intrépide voit mieux, & le fantôme fuit. L'inftant le plus terrible éclaire fon courage; Et le plus téméraire eft alors le plus fage. L'imprudence n'eft pas dans la témérité : Elle eft dans un projet faux & mal concerté. Mais, s'il eft bien fuivi, c'eft un trait de prudence, Que d'aller quelquefois jufques à l'infolence. Οι Et je fais pour dompter les plus impérieux, Crébillon, Catili, act. III. fc. IV. LYSANDER à AGE'SILAS. JE fuis coupable, Parce qu'on me trahit, que l'on vous fert trop bieng Et ce qu'on va nommer forfait, OCIEL, SUICIDE. ALZIRE. CIEL, anéantis ma fatale exiftence! Quoi, ce Dieu que je fers me laiffe fans fecours! Il défend à mes mains d'attenter fur mes jours. Ah! j'ai quitté des Dieux dont la bonté facile Me permettoit la mort, la mort mon feul asyle. Eh, quel crime eft-ce donc devant ce Dieu jaloux, De håter un moment qu'il nous prépare à cous ? Quoi, du calice amer d'un malheur fi durable, Faut-il boire à longs traits la lie infupportable ? Ce corps vil & mortel eft-il donc fi facré, Voltaire, Alzir. act. v. fc. 111. SUJET. LYSANDER à AGE'SILAS. GRACES RACES aux Dieux, je ne vois dans vos plaintes, Et lorsqu'un Roi prononce, un sujet doit se taire. Qui gardent les noms de finir. Sparte pour qui j'allois de victoire en victoire, M'a toujours vû pour fruit n'en vouloir qu'à la gloire, Et faire en fon épargne entrer tous les tréfors Des peuples fubjugués par mes heureux efforts. Vous-même le favez, que quoi qu'on m'ait vû faire Mes filles n'ont pour dot que le nom de leur pere; Tant il eft vrai, Seigneur, qu'en un fi long emploi, J'ai tout fait pour l'Etat, & n'ai rien fait pour moi. Corneille, Agefilas, act. III. fc. I. UN SYMPATHIE. RODOGUNE à LAONICE. N avantage égal pour eux * me follicite, 1 SYSTEME DE DESCARTES. LA A bête eft une machine; En elle tout fe fait fans choix & par refforts : A pas toujours égaux, aveugle & fans deffein. Mainte roue y tient lieu de tout l'efprit du monde. * Antiochus & Seleucus. |