Voyages au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées;Chez Belin, 1801 - 392 pages |
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Voyages au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées Louis-François Ramond Affichage du livre entier - 1801 |
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Expressions et termes fréquents
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Fréquemment cités
Page 115 - ... déchirés s'allongent en pointes aiguës, et dont la base se cache sous des monceaux de débris. Quiconque s'est rassasié de leurs horreurs, trouvera encore ici des aspects étranges et nouveaux. Du Mont-Blanc même, il faut venir an Mont-Perdu : quand on a vu la première des montagnes granitiques, il reste à voir la première des montagnes calcaires.
Page 115 - J'ai vu les hautes Alpes, je les ai vues dans ma première jeunesse, à cet âge où l'on voit tout plus beau et plus grand que nature; mais ce que je n'y ai pas vu, c'est la livrée des sommets les plus élevés revêtue par une montagne secondaire. Ces formes simples et graves, ces coupes nettes et hardies, ces rochers si entiers et si sains dont les larges assises s'alignent en murailles, se courbent en amphithéâtres, se façonnent en gradins, s'élancent en tours où la main des Géants semble...
Page 162 - C'étaient deux étrangers : le Souci et le Petit Nacré, voyageurs comme nous, et qu'un coup de vent avait sans doute apportés. Le premier voletait encore autour de son compagnon naufragé dans le lac. Il faut avoir vu de pareilles solitudes, il faut y avoir vu mourir le dernier insecte pour concevoir tout ce que la vie tient de place dans la nature...
Page 290 - ... près. On les a vus du fond des vallées, il « faut les voir de niveau, dominer ces vallées, ces « cirques, ces amphithéâtres et la source des longues « cascades qui en franchissent les degrés.
Page 114 - ... où l'on touche enfin le seuil du gigantesque édifice. Les mots se traînent loin d'une sensation plus rapide que la pensée ; on n'en croit pas ses yeux ; on cherche autour de soi un appui, des comparaisons : tout s'y refuse à la fois; un monde finit, un autre commence, un monde régi par les lois d'une autre existence. Quel repos dans cette vaste enceinte où les siècles passent d'un pied plus léger qu'ici-bas les- années! Quel silence sur ces hauteurs où un son, tel qu'il soit, est la...
Page 161 - ... leurs pieds , un lac immobile et noir à force de profondeur, n'ayant pour rives que la neige ou le roc ou des grèves stériles. Plus de fleurs ; pas un brin d'herbe : durant...
Page 113 - La première fois, ce rideau n'avait été que soulevé; le crêpe suspendu aux cimes répandait le deuil sur les objets mêmes qu'il ne couvrait pas. Aujourd'hui, rien de voilé, rien que le soleil n'éclairât de sa lumière la plus vive; le lac, complètement dégelé, réfléchissait un ciel tout d'azur; les glaciers étincelaient, et la cime du Mont-Perdu, toute resplendissante de célestes clartés, semblait ne plus appartenir à la terre. En vain...
Page 162 - Pas un lagopède piétant sur ces champs de neige ; pas un oiseau qui sillonnât de son vol la déserte immensité des cieux. Partout le calme de la mort. Nous avions passé plus de deux heures dans cette silencieuse enceinte , et nous l'aurions quittée sans y avoir vu...
Page 63 - ... à l'aspect d'un nouveau monde, des profondeurs qui nous en séparent, des glaciers qui le ceignent et du nuage qui le couvre ; spectacle affreux et sublime dont toutes nos facultés sont accablées ! Un instant indivisible l'avait développé dans toute sa majesté, et plusieurs instans ne suffisaient pas pour lui coordonner nos sens.
Page 74 - ... leur espèce. . . . Je m'écrie, j'appelle mes compagnons, je les rassemble sur ces rochers tout empâtés des débris du règne organique.' Je leur montre ces vénérables restes , qui acquièrent, dans les flancs du Mont-Perdu, une importance toute particulière. On se répand sur le promontoire; on arrache à l'envi tout ce qui se distingue de la substance de la pierre, et travaillant moi-même avec une ardeur nouvelle, au milieu de ces ardens travailleurs, je jouissais d'un bonheur que personne...