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trahit les intérêts de l'État! Si j'avais besoin de justifier ma conduite par des exemples, combien l'histoire de tous les temps ne m'en fournirait-elle pas !

L'enlèvement de la banque, qui a offert à la haine un si vaste sujet de calomnie, ne peut devenir le motif d'une accusation légitime, puisqu'il est évident que c'était l'unique moyen de sauver l'armée, et que d'ailleurs j'ai fait tout ce qui a été en mon pouvoir pour conserver à Hambourg cette garantie de son com

merce:

L'inculpation d'avoir fait tirer sur le drapeau blanc avec la connaissance certaine du rétablissement des Bourbons, tombe d'ellemême, au simple examen de ma conduite.

Responsable envers mon pays d'une démarche qui aurait terni l'honneur des armes que le treizième corps avait si vaillamment soutenu, j'ai dû apporter dans toutes mes démarches cet esprit de circonspection qui rejette comme faux, et regarde comme moyen de séduction, tout ce que l'ennemi nous présente. C'est par suite de ces principes que les commandans de places défendues par les troupes françaises, ont résisté aux insinuations de l'ennemi, et

ont conservé l'honneur français intact dans les plus grands revers.

J'espère que Votre Majesté sera maintenant convaincue de la fausseté des inculpations qui m'ont été faites, et qu'elle rendra justice à la sagesse et à l'intégrité de ma conduite dans les circonstances difficiles où je me suis trouvé.

et

Il est temps que la vérité soit connue, que la France, dont on m'accuse d'avoir trahi les intérêts en rendant odieux le nom français, juge si l'accusation est fondée.

Je prie, en conséquence, Votre Majesté d'ordonner que ma conduite soit examinée par une commission d'enquête. Cette éclatante justice est due au corps des Maréchaux, dont j'ai l'honneur de faire partie.

La publicité donnée à toutes les accusations qui me sont faites, ne me permet pas de différer plus long-temps l'impression de ce Mémoire; l'armée attend que je la justifie de l'estime qu'elle a toujours montrée pour moi.

Sire, je termine ce Mémoire en réitérant à Votre Majesté ce que j'ai déjà eu l'honneur de Jui dire dans ma lettre du 19 juin, que je n'ai jamais recherché ni la fortune, ni les commandemens, ne voyant dans les emplois que

des devoirs difficiles et souvent pénibles à remplir. La gloire et le bonheur de la France ont été et seront toujours mon premier besoin; et Votre Majesté trouvera toujours en moi un sujet fidèle, animé de l'amour de ses devoirs, et rempli de confiance dans sa justice éclairée.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,

SIRE,

DE VOTRE MAJESTÉ,

Le très-humble et très- obéissant serviteur et sujet,

LE MARECHAL DUC D'AUERSTAEDT,

PRINCE D'ECKMÜHL.

t

PIÈCES OFFICIELLES

A L'APPUI

DU MÉMOIRE ADRESSÉ AU ROI

PAR

M. LE MARÉCHAL PRINCE D'ECKMÜHL.

N° 1°г.

Copie d'une Lettre du Ministre de la guerre à S. Ex. M. le maréchal Davout, prince d'Eckmühl.

Paris, le 17 juin 1814.

MONSIEUR le Maréchal, Sa Majesté ayant reçu des plaintes graves sur le commandement que vous avez exercé à Hambourg, m'a chargé de vous prévenir que son intention est que vous établissiez votre séjour hors de Paris, et que vous m'adressiez un rapport justificatif sur les inculpations qui vous sont faites. Les principales sont d'avoir fait tirer le canon sur le drapeau blanc, après avoir eu la connaissance cer

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