Mes niéces au lieu de prière, * L'auteur avait un frère, tréforier de la chambre des comptes, qui était en effet un janfeniste ou tré, & qui fe brouillair toujours avec fon frère toutes les fois que celui-ci difait du bien des jéfuites. S 2 A MON A MONSIEUR DE GENONVILLE, * SUR UNE MALADIE. E me foupçonne point de cette vanité NE Qu'a notre ami Chaulieu de parler de lui-même : Et laiffe-moi jouïr de la douceur extrême, De t'ouvrir avec liberté Un cœur qui te plait & qui t'aime. Tu vis les tendres fruits imprudemment éclorrë; Des plus beaux jours de mon printems D'une injufte prison je fubis la rigueur; Je fus tirer quelque avantage; Que je n'attendais pas de la légèreté, Dieux ! Cette lettre eft de l'année 1719. Dieux! que n'ai-je eu depuis la même fermeté ! Mon cœur n'a point réfifté. Tu fais combien l'amour m'a fait verfer de larmes. Fripon, tu le fais trop bien, Toi dont l'amoureuse adreffe Que de la tenir de ma main. Mais je t'aimai toujours, tout ingrat & vaurien; Hélas! pourquoi parler encor de mes amours? En éteint le flambeau peut-être pour toujours. Mon cœur eft étonné de fe voir fans défirs. Qu'un affemblage vain de fentimens confus, Se déranger les refforts; Mon 'efprit m'abandonne, & mon ame éclipfée Qu'on nous peint fi lumineux ? Eft-ce là cet efprit furvivant à nous-mêmes ? Je ne fais, mais j'ose espérer, Que de la mort, du tems & des deftins le maître, A MA A MADAME DE FONTAINE-MARTEL. * En 1732. Très fingulière Martel, J'ai pour vous eftime profonde: C'est dans votre petit hôtel C'eft fur vos foupers que je fonde Qu'un honnête homme ait en ce monde. Mon cœur vous trouve, en vérité, *La comteffe de Fontaine-Martel, fille du préfident Desbordeaux; elle S 4 Cette était telle qu'elle eft peinte ici. Sa maison était très-libre & très-aimable. |