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Illum deficient, Virgilio duce,

Verfus perfimiles tuis

Quandoque Aufoniâ qui recinet tuba.
Nefcis ut patrio novam

Sermont faciem quæque ferat dies;
Nam quas nunc mifere anxius
Scriptor quærere amat delicias, brevi
Ulus fi volet infolens,

Spretas rejiciet non fine nausea.

(a) RONS AR Dus male barbaro Molles auriculas murmure vulnerat, Dictus Franciace Pater

Linguæ. Quis modo non unius æftimet
Affis, vendita millibus

Ter denis opici carmina (b) PORTBI?
Et jam (c) PERRONIDE jaces:

Jam (d) MALHER BA tuos Sequana parcius
Miratur numeros, Fugit

Laudatus populis (e) VETTURIUM lepos:
Feftino & nimium pede

Chartas BALZACII deferuit Venus,
Sic mori placitum improbo

Faftidire, femel quod placuit, diù.

(a) Pierre Ronfard, fils de Louis Ronfard, Chevalier de l'Ordre de Saint Michel, né le 1. Septembre 1524, au Châ. teau de la Poiffoniere dans le Vendômois, mourut dans fon Prieuré de Saint Côme les tours le 27. Decembre 1585. Il étoit Poëte François.

(6) Philippe Des Portes nåquit à Chartres, fut Chanoine de la Sainte Chapelle de Paris, Abbé de Tiron & de Jofaphat & mourut en 1606. Il étoit Poëte François.

(c) Jacques David Du Perron, né à S. Lo, ville de baffe Normandie le 15 Novembre 15.5.6. fut. Precepteur d'Henti

III.Roi de France, enfuite Eve que d'Evreux, puis Archevêque deSens,grandAumonier de Fran ce, Commandeur des Ordres du Roi, Cardinal, & mourut le s. Decembre 1618. Il étoit Poëte François.

(d) Malherbe, Voyez p. 34. note (a)

(e) Vincent Voiture, nâquit à Amiens. Il fut Introducteur des Ambaffadeurs chez M. Gafton Duc d'Orleans: puis Maître d'Hôtel du Roi, fut reçu à l'Académie Françoife en 1634. & mourut au mois de Juillet 1648. Il'eft inhumé en l'Eglife de S. Euftache, IL étoit auffi Poëte François..

At certus Latiis honos,

Et vani haud metuens tædia fæculi
Perftat Gratia Vatibus.

Vivet perpetui Mufa SIDRONIE
Puro flumine purior:

Et qui nunc citharâ provocat æfculis
Auditas Calabris fides;

Acri nunc lituo Mæonidem refert,
Felix ponere V VALLIUS
Incano duplicem vertice lauream.
Rident fole fub aureo

Flores nigram hyemem, quos
Iulevit meus, & mero

facili manu

RAPINUS nitidos nectare perpluit.
Et te fama, RuÆ, anus

Tradet poftgenitis, non humili pede
Perfultantem Ifalæ vada”,

Dum cantu Batavos exagitas duces,
Et quos Rex gladio ferit,

Æterno calami figis acumine.

Nec te, FRIZO, finet premi

Obfcuro indecorem pofteritas fitu:
Cui fi me ingenio parem
TURINNI annuerint dicere prælia, &
Rubros fanguine Belgicos

Mufæ, BOR BONIDAS; non aliis velim,
Obfcœni fugiens lucri

Ornari potiùs carmina, præmiis.

TRADUCTIO

SA

N.

Que les Poëtes en Langue Latine auront un honneur éternel.

X C V I.

ANTEUL, quelle difgrace à la nôtre eft égale, Puifque le grand appui des Lettres des Arts, COLBERT, de fes doux foins, & de fes chers regards, N'honore que les vers de fa langue natale ? Mais ne nous plaignons pas des caprices du fort. Des Lyriques Latins tout l'honneur n'eft pas mort, Toujours auront leur prix les Amans de Virgile, Qui marchant fur fes nobles pas, Comme toi, d'un femblable ftile, Des Heros de nos jours chanteront les combats.

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Des Poëtes François je plains l'ingrate peine.
Tu fçais que le langage, en la changeante Cour,
De quelque mot nouveau se pare chaque jour,
Dont un credule Auteur enfle fa muse vaine.
Mais qu'il fçache qu'un mois à peine s'écoulant,
S'il plaît aux fieres loix de l'ufage infolent,
On verra de fes vers la couronne fleftrie.

RONSARD, dans fes doctes chansons,
N'aguere honneur de fa patrie,

Offenfe le Lecteur par ses barbares fons.

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De fa gloire un François eft quelque tems fuperbe;
De DESPORTES groffier le vers ne fe lit plus,
Qui de rente autrefois valut dix mille écus;
Du PERRON est éteint; à peine on lit MALHERBI;
De VOITURE déja fenfuit d'un vite pas
L'élegance enjouée avec tous fes appas:

Déja fuit de BALZAC l'éloquence pompeuse.
Ainfi l'ufage pour long-tems,

Montre une haine dedaigneufe

Aux livres honorez d'éloges éclatans.

Mais

Mais des Chantres Latins la fource toûjours pure
Pour les fiecles futurs les affure d'un prix,
Qui de ce fiecle vain ne craint pas le mepris.
Ainfi le pur SIDRON des ans vaincra l'injure.
Ainfi UVAL, qui tantôt du Chantre Calabrois,
Tantôt d'Ho MBR imite & l'esprit & la voix.
S'est acquis de Laurier une double couronne.
Et de RAPIN vivront les fleurs,

Sans craindre l'Hyver ni l'Automne.
Tant fon divin nectar en nourrit les couleurs.

Ainfi docte la Rus, une immortelle gloire
Suivra les Vers divins que ta Mufe a polis
Honorant ton grand Roi, quand fur les bords du lic
Sa bonté fufpendit le cours de fa Victoire.
FRIZON, futur amour de la pofterité,
Ton nom jamais des ans ne fera limité :
Et je fuivrai de près la fureur qui t'entraine.
Nous ne voulons point d'autre prix,

Chantant les BOURBONS & TURENNS,
Que l'honneur, qui de l'or fait un noble mépris.

AUTRE

TRADUCTION.

Que la recompenfe des Poëtes qui écrivent en Latin, eft éternelle par l'immortalité de leurs Ouvrages.

XCVI.

Left vrai, ce n'est plus que fur les Vers François, Que l'illuftre COLBERT qui peut à juste titre Des beaux arts, qu'il cultive, être aujourd'hui l'arbitre Fait tomber les faveurs du plus grand de nos Rois: Mais pour cela, cher SANT BUL, faut-il croire

Temus II.

M

Que deformais la lyre des Romains,

Comme dans tes Vers tu t'en plains,
Va demeurer fans merite & fans gloire.
Non quiconque faisant des Vers, comme tu fais,
Sçaura les entonner d'un air auffi facile,
Sur la trompette de VIRGILE,
Sans rechercher le prix, n'en manquera jamais.
Et puis, tu vois comme notre langage
Qui fe regle en tout tems fur celui de la Cour,
Change comme elle chaque jour,
Naïant pour loi qu'un inconftant ufage
Ces tours & ces beautés, que cherche un Ecrivain,
Pour en faire aujourd'hui nos plus pures delices,
Si l'ufage le veut, fi l'on fuit fes caprices,
Seront avec degoût, rejettés dès demain.
RONSARD, au fentiment de ce tyran bizare,
Bleffe aujourd'hui d'un fon rude barbare
L'oreille accoûtumée à de plus doux accens.
Il n'a plus le don de lui plaire,

Lui qui fur la foi de fon tems.

De la langue Françoise est appellé le Pere:
DESPORTES qui j'adis recût dix mille écus,
D'un feul fonnet écrit en fa maniere ;
Trouveroit-il vingt fols d'une Iliade entiere
Ecrite, comme on n'écrit plus ?

Et vous, dans qui la force à la douceur égale,
Charma toute la Cour, & fit tant de jaloux,
Du PERRON, vous cedez à cette loi fatale,
Et l'on n'y parle plus de vous.

Vous même, dont la Mufe autrefois fouveraine
Se fit fi long tems adorer

Sur les bords heureux de la feine,
MALHERBE, on y commence à vous moins admirer.
Mais tant de graces, dont VOITURE

Se fout fi proprement parer,

Par une femblable avanture

Ne femblent-elles pas s'en vouloir feparer?

Pour celles, dont BALZAC s'acquit tant de louange

On les a vû paẞer & notre esprit confus,

Par une illufion étrange

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