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fervir en ces occafions ; vous jugez bien que la tête du Roi en fera le principal ornement; il faudroit un revers qui eût raport à la Marine trouvez-nous en un , Monfieur qui me donne occafion de faire votre cour à Monfieur de Pontchartrain: je fuis de tout mon cœur votre très humble & très-obeïßant ferviteur,

LE PELLETIER.

LETTRE

DE M. LE PELLETIER

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A M. DE SANTEUL.

A Verfailles le 6. Janvier 1697.

E vous remercie, Monfieur, de votre lettre, j'euffe voulu recevoir de vous pour mes étraînes la Piece dont vous me parlez plûtôt que de l'attendre de Monfieur du Maine, & de l'Imprimerie du Louvre. J'ai ordonné aux Dames de l'Hôtel d'Effiat de vous envoyer vifiter, afin que vous ne m'oubliez pas. Je fuis cette année comme J'ai été les precedentes, & ferai toujours, Monfieur, en

tierement à vous.

Souhaitez je vous prie de ma part à Monfieur le Pre fident le Bailleul une bonne & heureuse année.

LE PELLETIER.

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LETTRE

DE M. FLEURY

A M. DE SANTEUL.

A Verfailles le 3. Juillet 1690.

Vence. Je veje plus vous écrire depuis que vous fai

Ous ne devinez pas, Monfieur, la raison de mon fi

tes imprimer mes lettres. Quelle sûreté y a-t-il dans le commerce de l'amitié, s'il eft permis de donner ainsi au public ce que l'on s'écrit fans façon ? Car qui ne croira que j'ai écrit ces Lettres de mon mieux avant que de vous les envoyer, & que je vous ai même prié de les publier? Vous voyez que je vous écris en François, efperant que vous ferez moins de cas d'une lettre fi vulgaire. Vous êtes bienheureux que c'est aujourd'hui un jour de joye & de triomphe, l'heureufe nouvelle de ce matin me fait tomber les armes des mains, & malgré vos fermens je vous permets de nommer encore Mars & Bellone pour celebrer cette victoire; mais vous trouverez assez de matiere en nommant feulement le Dieu des armées. Je veux donc bien m'appaifer, à la charge que vous ne me ferez plus tant d'honneur malgré moi, & que quand vous aurez de fi gros paquets à m'envoyer, vous ne les ferez point mettre à la pofte. Je fçai que vos Vers ne se peuvent affez payer; mais il eft facile de me les faire tenir par d'autres voyes auffi fures il n'y a qu'à les envoyer chez Monfieur Aubouin Libraire, fur le Quai des Augustins, avec qui je fuis en commerce continuel à cause de mon impreffion. Quoique je ne vous falle pas trop bien ma cour, je fais pourtant bien la vôtre à Monfeigneur le Duc de Bourgogne, il n'y a guere d'Auteur moderne qu'il connoiffe plus que vous fans vous avoir encore vû : il aura du goût pour la Poëfie, & fent déja la cadence des

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Vers Latins fans les entendre tout-à-fait Vale & nos. ama, non poffum ab his vocabulis mihi temperare.

FLEUR Y.

Monfieur l'Abbé de Fenelon m'a chargé devous faire fes complimens. Il a remarqué que vous voulez étre privé de Bacchus, fi jamais vous parlez des Divinitez fabuleuses.

LETTRE

DU P. TARENTON

DE LA COMPAGNIE DE JESUS

A M. DE SANTEUL.

Eincomparables, Menfieur, peut-on juger autrement

H! le moyen de ne pas trouver vos Vers excellens &

après d'auffi bons garands qu'une penfion du Roi, & une belle Lettre d'un des plus accomplis Prélats du Royaume, je ne trouve point pour vous de panégyrique plus éloquent, plus achevé que cela; croyez-moi, tenez-vous y s auffi-bien toute autre louange en comparaison de celle-là, devient fade & infipide; & je m'étonne comment vous, qui avez le goût fi raffiné, pouvez-vous réduire à exiger. de moi une Lettre qui ne feroit qu'une redite de ce que je vous ai déja fi ingenuement marqué, lorsque vous voulûtes bien me faire la lecture de cette rare piece, avant qu'elle parût imprimée. Je fuis Monfieur, avec bien du. respect tout à vous.

H. TARENTON,

de la Compagnie de Jefus,

LETTRE *

DE M. L'ABBE DE FENELON

A M. DE SANTEUL.

A Verfailles, ce 18. Avril..

Qoique je fois fort des amis de votre Pomone, je

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fuis ravi, Monfieur, que vous en ayez fait amende-bonorable; car ce dernier Ouvrage est très beau. Vous y parlez du Verbe divin avec magnificence. Le Poëte eft Theologien; c'eft le veritable Våtes ; c'est un homme qui parle comme inspiré fur les chofes divines. D'ailleurs vous peignez parfaitement la poëfie fublime de l'Ecriture. Faites donc des Pomones tant qu'il vous plaira, pourvû que vous en faffiez enfuite autant d'amendes-honorables, ce fera double profit pour nous, la faute & la reparation: mais vous n'avez point envoyé l'amende honorable à Monfieur Pelletier. Il aime vos Ouvrages, & votre Mufe mal payée a befoin de fes bons offices: pour moi je vous remercie de tout mon cœur de ce que vous me faites part de vos travaux que j'eftime d'un grand prix je fuis fincerement, Monfieur, votre très-obeïssant Jerviteur,

L'ABBE DE FENELON.

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* IN VILLA M

ILLUSTRISSIMI

ECCLESIE PRINCIPIS JACOB BENIG BOSSUET,

EPISCOPI MELDENSIS,

INSTITUENDO DELPHINO FRANCIA OLIM PRÆFECTI.

Villa nymphis fe excufat, omiffis carum laudibus, objuffa Domini, quo abfente, futurum carmen promittit.

CIX.

Gumbriferi flatum, of tu quoque Matrona, caftas

ERMINII Golles, vos & nemora alta, recessusque

,

Flumine fufpenfo qui præterlaberis ædes:

Vos etiam longè à ftrepitu, vos pace fub alta,
Otia blanda, fimul puræ bona gaudia mentis,
Quæ tanto incolitis felices hofpite campos,

Si vos non cecini, quamquam meruiftis, amicum
Indictâ causâ non accufate Poëtam.

Veftris qui dominus, cuftos qui præfidet agris,
Detinet attentam, nec fas avertere, Mufam.
Vix juris finit efle mei, vatemque repofcit.
Ille eft, qui procerum numero felectus ab omni,

*Monfieur de Santeul regardoit dans toute cette difpute, les Ouvrages pour & contre la Critique & les fuffra. ges comme des jeux d'efprit. Il fentoit bien que les repro

ches de M. Boffuet n'étoient pas ferieux. Auffi, dans ces Vers qu'il a faits enfuite fur Germigny, il traite fort agréablement le filence que lui a impofé ce Prelat.

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