Images de page
PDF
ePub

Regalis pueri, (Rex totâ hoc mente petebat)
DELPHINI mores in publica commoda finxit.
Nec vos affari, lepidâ neque ludere Musâ,
Nec calamos inflare licet; vetat effe jocofum
Vindicibus pœnis, qui me tot numina vatum
Ejurare, Deo plenus meliore, coëgit.

Non benè conveniunt, rerum inter feria ludi:
Et pudor eft mifcere jocos, dum mente volutat
Confilia æterna, & fummi decreta Tonantis,
Et quo Relligio ftetit inconcufla, Sacerdos.
Illius in toto legitur fapientia vultu,
Æthereique ignes, & pure fulgura lucis
Auguftâ de fronte micant. Quòd fi ora refolvat,
Cœlefti eloquio mentes rapit; eft fua verbis
Gratia juncta comes; mira dulcedine,. flecti
Indociles animos, & ferrea pectora mulcet.
Et fua dat facris, quas tractat, pondera rebus.
Afpicite, ut rutilos clementia frontis honores
Temperet, ut blando fe oftendat amabilis ore
Majeftas, trepidoque favens & amica clienti.
Ne tamen atra caput ftygialibus efferat antris,
Pernicies regnorum, amens fine legibus Error;
Olli Relligio fua tela & fulmina ceffit.

Tartarex peftes rupto ex Acheronte profecta
Terribilem fensêre; fuæ jam noctis amantes
Se pavidæ abfcondunt; teneant fua regna; nec ultra,
Relliquiæ triftes, laceri gens pofthuma Monftri,
Inficiant terras & flatibus omnia fœdent.

Illo crediderim latitare in pectore Numen:
Nec mihi jam, laudata olim vos rura placetis.
Colles GERMINII, nuper mea gaudia, colles,
Vallefque umbriferæ, nemora alta, facrique receffus,
Fluminaque, & fontes, non jam mihi numen habetis.
Nulla Dryas fylvis, nec ludit Najas in undis.
Quamquam, præcipio, liceat tibi, Matrona, tanti
Præfulis afpectu celeres fufpendere fluctus.

Hic, quid diffimulem? veftro fuccenfus amore
Veftri ruris amans, nec iniquo numine plenus,
Promiflos dudum meditabar folvere verfuse
Me mihi furripuit Domini præfentia vestri

Nec quicquam lugetis: inanes fiftite luctus;
Tempus erit, quo Mufa memor reparabit honores.
VERSALIAS Arces, ubi publica fata reguntur,
Mox repetet; dudum abfentem Rex fentit, & omnis
Curia fufpirat reducem: fuadete regreffum.d
Et tunc folus ego loca fola; omnefque beati
Ruris delicias, tandem mihi redditus ipfi
Non infelici celebrabo carmine Vates..

SUR

GERMIGNY,

MAISON DE PLAISANCE,

DE

MONSIEUR BOSSUET
EVÊQUE DE MEAUX.

Traduction par M. DANCHET.
CIX.

CDe ces lieux fortunez confervent les ombrages

OLLINES, bois épais, dant les fombres feuillages

Toi, qui dans ces vallons, cherchant mille détours
De ten onde rapide as fufpendu le cours,
MARNE, qui prends le foin d'embellir cet azyle;
Vous qui regnez ici dans une paix tranquille,
Doux Loisirs, pardonnez, fi ma Mufe en fes vers
N'a point fait le tableau de vos charmes divers.
C'est un jufte tribut que vous deviez attendre,
Mais fi vous m'accufez, daignez au moins m'entendre.
Celui que vous fervez, & qui cherit ces lieux
Occupe feul ma Mufe, attache feul mes yeux :
Il m'arrache à moi-même; attentif je l'admire,

Et ce n'est que pour lui qu'il m'eft permis d'écrire.
C'eft de lui, dont Louis le plus fage des Rois,
Pour former fon DAUPHIN a fait un jufte choix.
En vain mille Rivaux briguoient la préférence
Du Prince, notre espoir, on lui commet l'Enfance,
Pour la gloire des Lis fa main nous a formé
Ce Fils, dont l'Univers devoit être charmé.
Depuis qu'à le louer ma Mufe eft dévouée,
Elle n'ofe un inftant fe montrer enjouée ;
Pour celebrer ces prez, ces côteaux, ces vallons,
Qu'une Mufe badine anime fes chanfons.

Il ne m'eft pas permis d'aller au pied d'un hêtre
Enfler un chalumeau d'une chanfon champêtre,
Par fon augufie afpect je me fens arrêter.
De vains amusemens ne le peuvent flatter.
Tandis que les decrets éternels, immuables,
Et du Dieu tout puissant les confeils adorables
Occupent fon efprit, & captivent fon cœur,
Tandis que de la foi glorieux Défenseur
Pour conferver fes droits il tient la foudre prête
Par de frivoles jeux faut-il que je l'arrête?

La fageße occupée à le fuivre en tous lieux,
Vient temperer le feu qui brille dans fes yeux.
Interprete du Ciel, lorfqu'il ouvre la bouche,
Sa force nous ravit, & fa bonté nous touche.
Dans fes difcours preßans une vive douceur
Charme, enleve l'esprit, & penetre le cœur.
Il parle : l'on voudroit vainement s'en défendre.
Voyez de fa grandeur comme il aime à defcendre,
Du trop brillant éclat il adoucit les traits.

Le timide client y trouve un doux accés.
ty
Garde-toi, toutefois de fortir de tes ombres
Perfide Erreur, demeure en tes cavernes fombres.
Il fçait l'art d'arrêter tes funestes deffeins,
Et la Religion met la foudre en fes mains.
Miniftres de tes loix les barbares furies,
Du venin, dont le Styx les a toutes nourries
Déja fe promettoient d'innonder l'Univers,
Mais par fes foins heureux, elles font dans les fers.
Reftes affreux d'un Monftre, odieux, execrable,

Vous avez reffenti fon courroux redoutable:
Ne revenez jamais poußer contre les Cieux
Par de longs fifflemens votre air contagieux.
De la Divinité dans fon fein renfermée,
Lorfqu'il parle du Ciel, fa bouche eft animée.
Collines, où toujours mille nouveaux plaifirs
Se viennent tous en foule offrir à nos defirs,
Tenebreuses Forêts, Fleuves, Ruiffeaux, Fontaines,
Valons délicieux, vous fertiles Plaines ;
Lieux charmans, où les fens fe trouvent enchantez,
Je ne vous connois plus pour des Divinitez.
Dans le fond des Forêts il n'eft plus de Dryades,
Sous le criftal des eaux il n'est plus de Nayades:
C'eft à toi, feulement, MA RNE, que je permets
De fufpendre tes flots autour de ce Palais;
Viens admirer le Maître, & t'efforce à lui plaire.
Charmé de vos beautez (pourquoi vouloir m'en taire?)
Par l'ordre d'Apollon j'avois pris le pinceau
Qui devoit de ces lieux ébaucher le tableau.
Celui que vous fervez, fon augufte prefence
En retenant ma main m'ont impofé filence.
En vain vous vous plaignez ; appaifez vos douleurs,
Ma Mufe quelque jour vous rendra vos honneurs.
Arraché malgré lui de cette rive heureuse,
Ilira de Louis revoir la Cour pompeuse,
Vous devez le bâter: le Roi, toute la Cour
Avec empreffement demande fon retour.

Alors dans GERMIGNY j'irai rêveur paisible,
Aux attraits de ces lieux devenu plus fenfible,
Par des vers, qu'Apollon lui-même aura dictez
Publier mes plaifirs & chanter fes beautez.

*AD MELDENSIUM EPISCOPUM

JAC. BENIGNUM BOSSUETUM.

Numquam ad fabulas, quás ejuravit, rediturum fe fanétiori facramento obligat Poëta Chriftianus.

C X.

Ident Amici, nec fibi fat imperant ;

R Ridendo totam concitant Lutetiam',

Et vulgus in me Litteratorum movent.
Ridet Ruus, méque perjurum afferit
Jam jam futurum; fcilicet conftem tenax
Propofiti? iniquus, & Camoenas deferam ?
Dulces Camoenas, quas puer
fovi finu,
Et quas amavi juvenis, & colui fenex ?
Inter Poëtas nullius jam nominis
Me mille fannis, mille me dicteriis
Jam jam obruendum. Sic monebat, qui meo
Semper ftudiofus confulebat nomini.
Amico amicus confulit prudens fuo.

Quin & modeftè fe remittit paululum
Gravitas Ju V EN cî, nec faceto fcommate
Sagax FRAGUERus, nofter interdum, caret.
Grata eft amantûm femper objurgatio.
Etiam TARILLO vix cachinnos comprimens,
Amans jocari fe addidit jocantibus.
Timendus hoftis, dum furit ceftro percitus,
Mordet jocando, quàm memini ! portant necem,
Quæ vibrat atrâ bile nata carmina.
Truces ïambos fi femel contorferit,

M.de Santeul dans cette Piece xeitere la promeffe qu'il avoit faite à M. Boffuet de ne plus emploïer de Fables dans fa Poë

fie. M. de Meaux lui écrivit là deffus la Lettre d'amitié qui fe trouve après cette Piece,

« PrécédentContinuer »