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l'animer et l'appeler à vous; le mot révolution dans votre bouche, c'est, permettez-moi de vous le dire, le morceau de drap rouge qu'on secoue devant le taureau pour l'exciter.....

<< Voilà une des causes qui nous diviseront longtemps.

<«< Mais, il faut tout dire, il y a autre chose en vous; il y a, j'oserai le dire, non un principe, mais une passion, une passion inquiète, jalouse, insatiable, que rien ne peut calmer, qui ne veut rien partager, parce que tout n'est pas encore assez pour elle. Il y a la passion de gouverner, de gouverner seul, de gouverner toujours, de gouverner avec la majorité, de gouverner avec la minorité comme aujourd'hui, de gouverner avec et contre tous; régner seul, régner toujours, régner à tout prix. »

L'orateur rappelle qu'après le vote qui avait amené la chute du cabinet du 12 mai, la paix était faite et la majorité retrouvée, cette majorité formée du centre gauche et du centre droit, base naturelle et permanente d'un pouvoir régulier; il soutient que cette union des deux centres n'a été empêchée que par la situation prise dans la chambre, et systématiquement prise par le président du conseil. « Il s'est placé presque à l'extrémité de cette chambre, ou du moins dans un des groupes les plus distants des centres, où devait être son point d'appui... Et là, il fait appel à la transaction. >>

Puis, apostrophant directement M. Thiers, il s'écrie : << D'où sortez-vous? Du sein de nos adversaires politiques. Quels sont vos appuis? Nos adversaires politiques. Et au dehors, quels sont les organes qui vous appuient avec le plus de force? Ce sont ceux qui nous outragent et nous invectivent avec le plus d'obstination.

nistère ne réalise pas un progrès ?... Il faut dire la vérité sans exagération... Il n'y a rien de plus fort, il n'y a rien de plus habile que la vérité et la franchise en politique. Eh bien ! Messieurs, c'est dans la mesure des déclarations que M. Thiers vous a faites, que je vois un progrès qui mérite notre appui..... Il est sorti de l'opposition, il n'a pas désavoué son origine; il n'a désavoué aucun des actes pour lesquels nous avons combattu ensemble, aucune des luttes dans lesquelles nous nous sommes engagés solidairement...

« Ce ministère a réalisé, dans toute sa sincérité et dans toute sa vérité, le gouvernement parlementaire que vous appeliez d'un vœu presque unanime dans votre adresse... Il l'a réalisé puissamment ; il l'a réalisé, non pas dans les mots, mais dans le fait de son existence.

<< Ce ministère s'est trouvé sympathique avec nous... dans sa manière de concevoir la politique étrangère, dans les sentiments qui l'animent vis-à-vis de l'étranger, dans le juste orgueil avec lequel il a invoqué notre révolution, avec lequel il l'a honorée. »>

L'orateur, après avoir proclamé comme une grande et solennelle satisfaction la promesse de rendre au jury les attributions dont l'avaient dépouillé les lois de septembre, aborde la question de la réforme électorale :

« Elle est née des nécessités du pays; mais pour satisfaire à ce que je regarde pour mon compte comme une nécessité, il faut que les convictions parlementaires se soient formées comme la nôtre, il faut qu'une majorité se prononce....... Nous n'avons nullement la prétention de recourir aux menaces, à la violence... L'opposition serait inconséquente avec elle-même, si elle devançait le moment où le pays s'adresse à vos convictions respectives, si elle devançait ainsi

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