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voies ferrées reliées à la grande ligne, des appareils de levage nécessaires à la manutention des colis, de bascules, de hangars, enfin de tous les accessoires.

On voit par ce court aperçu que Dakar est sur le point de devenir un port parfaitement outillé.

Certaines personnes estiment qu'un arsenal militaire et un port de commerce ne peuvent être voisins sans se nuire. Nous pensons, au contraire, qu'il serait désirable que tout port de guerre fût doublé d'un port de commerce, mais dans certaines conditions.

Il va de soi que, à Dunkerque, la marine de guerre gêne la marine de commerce, vu qu'elle occupe un bassin entier. De même, à Brest, la marine de guerre gêne considérablement le mouvement des vapeurs de charge.

Anciennement à Brest, le commerce avait, comme port, l'entrée même de l'arsenal. C'est aux quais de la Penfeld qu'accostaient les voiliers marchands.

Puis on a créé un port à Porstrein dans lequel le trafic pût se développer à son aise. Mais la marine de guerre, se trouvant à l'étroit dans la Penfeld, a débordé et s'est vue obligée d'abriter les torpilleurs dans le port de commerce qu'elle encombre d'une manière exagérée. Les armateurs ont grande hâte de voir achevés les travaux de Lanninon qui les délivreront de la sujétion du mouvement constant des torpilleurs et leur rendront l'usage d'un bassin. Cela se conçoit sans peine.

Dans de telles conditions, les deux flottes se gênent mutuellement, et ne peuvent vivre sur le pied de confraternité si nécessaire à tous les points de vue.

En effet, la marine de guerre et la marine de commerce ont l'une et l'autre les mêmes besoins de ports bien abrités, facilement accessibles, de quais, de cales sèches, d'ateliers métallurgiques... Les metteurs en œuvre de tous ces instruments de travail parlent la même langue, vivent d'une manière semblable; en temps de guerre, ils auront besoin à chaque instant les uns des autres, aussi bien au large qu'en France.

Pourquoi, dès lors, assurer qu'ils ne peuvent vivre côte à côte dès le temps de paix? Faisons en sorte seulement que les terrains qui leur sont affectés soient quelque peu distants pour que les bâtiments ne se gênent pas les uns les autres, mais travaillons à ce que les deux ports restent voisins, et l'on se trouvera en temps de guerre vis-à-vis d'une situation fort avantageuse.

Le fait d'être à proximité d'un arsenal permet au port de commerce de profiter de l'abri des défenses militaires, lui

assure un peu de fret, lui fournit même des moyens puissants d'action dont il peut ne pas disposer à un moment donné. En retour, la marine de guerre trouvera au port de commerce une aide précieuse dans les ateliers privés, dans les remorqueurs des Sociétés particulières, dans les vapeurs de charge disponibles...

Il serait trop long d'énumérer tous les avantages qui sautent aux yeux. Pour qu'il n'y ait que des avantages à cette dualité du port, il suffit que les deux organismes possèdent devant eux une étendue de terrain et une étendue d'eau largement suffisantes à leur développement. Il n'en est pas ainsi à Brest, d'où s'ensuit un tiraillement regrettable.

Dakar n'aura pas à se plaindre de la proximité des deux ports, à moins d'un accroissement colossal de trafic maritime. Le département militaire creuse une cale sèche qui sera toujours à la disposition du commerce, d'où une économie notable pour la ville qui n'aura pas cette dépense à faire; il construit des jetées, crée des ateliers de réparations dont le commerce profitera.

D'ailleurs, à Saïgon, les deux ports sont voisins, se succèdent sur le fleuve sans empiéter sur leurs domaines respectifs; ils se complètent sans se gêner; personne ne se plaint.

Tous les travaux faits au Sénégal ne sont pas sans coûter un nombre respectable de millions qui sont fournis par plusieurs budgets.

Le ministère des Colonies dépense 11 millions pour la construction des forts et casernes nécessaires à la défense de la place.

La Rue Royale dépense 24 millions, dont 4 pour la cale de radoub et le bassin des torpilleurs, 11 pour la jetée, 9 pour le dragage et la construction des ateliers de l'arsenal.

Enfin la colonie paie, sur les fonds de l'emprunt de 65 millions, autorisé par décret du 23 juillet 1903, environ 10 millions pour la construction du port de commerce.

Comme on le voit, l'argent n'a pas été marchandé, et de nombreux millions ont coulé partout, refoulant les villages nègres, perçant des rues et des boulevards, asséchant des marais, amenant de l'eau, bâtissant un superbe et coûteux palais pour le gouverneur.

Le projet d'un nouvel emprunt de 100 millions vient d'être arrêté (mai 1906), dont le produit doit servir en grande partie à terminer l'aménagement industriel de nos colonies africaines.

Il est à désirer que toutes ces dépenses ne soient pas en pure

perte et qu'un vent de liberté souffle sur nos administrateurs, afin qu'ils abandonnent le malheureux principe qui leur a fait supprimer le 1er janvier dernier la franchise commerciale de l'île de Gorée!

L'île de Gorée est un véritable rocher, mesurant 900 mètres de long et 150 de large en moyenne, situé à l'entrée de la rade de Dakar.

Depuis les premiers explorateurs dieppois, qui les premiers visitèrent la côte d'Afrique, jusque vers 1850, Gorée fut le véritable point de relâche de toute la côte. C'est à Gorée que se trouvaient les établissements des commerçants, les bureaux, le palais du gouverneur qui, seul encore est utilisé, mais sera bientôt abandonné. Gorée était le centre de la navigation et du négoce, malgré que Saint-Louis fût la capitale, le centre administratif de la colonie.

La fortune de ce rocher vint de la franchise commerciale dont il jouit si longtemps en dehors de la ligne douanière du Sénégal. Il abritait tout un commerce d'échanges se pratiquant sans la moindre tracasserie.

En décembre dernier, le paquet de tabac coûtait moins cher à Gorée qu'à Dakar, et lorsque après un quart d'heure de traversée, venant de l'ilot, on mettait le pied sur la terre ferme, un douanier noir se présentait demandant à visiter le petit paquet tenu en main.

Gorée, petit rocher couvert de maisons, était un pays de cocagne! La liberté commerciale y sévissait!

Cela est changé depuis le 1er janvier 1906. Le territoire français de l'Afrique Occidentale qui couvre des millions de kilomètres carrés s'est accru dernièrement d'une dizaine d'hectares au petit profit des douanes, mais non du commerce.

Il eût été préférable d'élargir le domaine du libre échange et de faire à Dakar une première tentative du port franc. Peutêtre que l'exemple aurait entraîné la France!

Mais le protectorat ayant besoin de beaucoup d'argent, il a frappé à toutes les bourses.

BIZERTE

Un immense lac bien abrité, auquel on accède par un long goulet toujours ouvert, puisqu'il n'y a pas de marée, avantage précieux que nous n'avons pas trouvé dans nos ports de l'Océan.

Trois digues protègent l'entrée du goulet contre les mauvais temps deux d'entre elles sont l'une à droite et l'autre à gauche et presque parallèles à la direction générale de la

route; la troisième est en travers, au large, et sert de brisclames; elle crée deux entrées. Cette digue eut à subir les assauts de plusieurs tempêtes qui ont démoli quelques dizaines de

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mètres de maçonnerie, ce qui ne laisse pas de faire une pénible impression à l'arrivant. Elle rend difficile la manoeuvre du navire ennemi qui, après être passé sous le feu des forts, voudrait se couler dans le goulet; celui-ci d'ailleurs, considérable

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