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dement facilitée. Le choix de votre personne m'est tout particulièrement agréable. Aussi puis-je vous assurer de ma parfaite confiance et bienveillance, ainsi que du concours de mon gouvernement, dans l'accomplissement de votre mission.

Turquie.

La santé du sultan Abdul-Hamid et l'incident de Djanet.

Le sultan Abdul-Hamid vient de traverser une crise très douloureuse, causée par une affection assez grave des voies urinaires. Il semble actuellement rétabli, du moins d'après ce que le maître des Cérémonies a officiellement annoncé aux ambassades des puissances à Constantinople.

Cette indisposition du sultan a retardé le marché des négociations relatives à l'incident de Djanet, dont nous parlions dans notre dernière livraison. Il apparait cependant, d'après les plus récentes dépêches, que la Turquie, reconnaissant le bien fondé de nos réclamations, aurait décidé de nous acccorder complète satisfaction en cette affaire.

- La question crétoise. — Le prince Georges de Grèce, haut commissaire de Crète, ayant cru devoir donner sa démission par suite de l'attitude de la population, le condominium des puissances (France, Angleterre, Russie, Italie, Autriche) a autorisé le roi de Grèce à choisir dans l'île un haut commissaire, en remplacement du prince Georges. Les journaux grecs considèrent cette décision des puissances comme une victoire de la diplomatie hellénique, et voient dans cette concession un pas de plus vers l'union de la Crète avec la Grèce.

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Indo-Chine Dissolution du Conseil municipal de Saïyon. Le conseil municipal de Saïgon a été disssous le 24 juillet par un arrêté de M. de Lalande-Calan, lieutenant-gouverneur de Cochinchine par intérim, et remplacé par une commission municipale de douze membres. Cette mesure a été prise à la suite d'un rapport de M. Crayssac, inspecteur des colonies, sur la situation financière de la ville de Saïgon et le fonctionnement des services administratifs municipaux.

-La main-d'œuvre javanaise en Indo-Chine. A plusieurs reprises déjà des équipes de coolies javanais ont été envoyées en NouvelleCalédonie, et cette expérience n'a pas donné de mauvais résultats. D'une part, le contrat que le gouvernement des îles néerlandaises fait signer à l'employeur assure un bon traitement aux travailleurs émigrants; d'autre part, ces travailleurs sont bien choisis, honnêtes et vigoureux. Aussi 85 % des coolies arrivés en 1901 en Nouvelle-Calédonie ont-ils renouvelé leur engagement.

M. Hardouin, consul de France, avait été envoyé à Java par M. Beau, pour étudier la question de savoir si la même main-d'œuvre

javanaise pourrait être introduite en Indo-Chine. Il a communiqué ses conclusions, dès son retour, à la chambre d'agriculture de Cochinchine. Ces conclusions sont très favorables, et les colons de Cochinchine paraissent disposés à tenter l'expérience. Toutefois, et bien qu'une grande surface territoriale soit encore inculte dans cette région, la population annamite s'y développe avec une rapidité suffisante pour qu'il soit peut-être plus sage de lui laisser cette réserve. Il n'en serait pas de même au Cambodge, où la population sur un très vaste territoire, est extrêmement clairsemée.

Chine. Le rapport du prince Tsaï-Tsé, chef de la mission chinoise d'études en Europe. Un de nos amis nous envoie de Changhaï, les intéressants renseignements suivants :

Changhai, le 18 juillet 1906.

Peut-être vous intéressera-t-il d'avoir un succinct résumé du rapport du prince Tsai-Tsé, le chef de la mission chinoise d'études venue en Europe dernièrement, en ce qui concerne notre pays. Ce rapport a été publié intégralement dans les différents journaux chinois, dont vous n'ignorez ni le nombre ni l'influence. Evidemment, le prince Tsaï-Tsé n'a rien découvert et ne fait que des constatations superficielles, mais il semble, cependant, que de tous les pays européens, et malgré tous les efforts faits par ailleurs, ce soit de la France qu'il ait retiré la meilleure impression, et ceci est bien fait pour nous réjouir, car le prince Tsaï-Tsé est, en Chine, le chef du parti réformateur et ouvert aux idées européennes. Voici cet intéressant document:

Le système administratif francais jugé par le prince Tsaï-Tsé et leurs E. E. Chang-Chi-Heng et Li-Cheng-To, commissaires impériaux, envoyés à l'étranger pour étudier les systèmes politiques et administratifs des pays étrangers. (Mémoire concernant la France 1.)

D'après le prince et ses collaborateurs, le système administratif français est à recommander vivement comme étant le plus propre à être adopté par le gouvernement chinois. Ce système est, en bien des points, différent des systèmes anglais, allemands.

Bien que la France soit une République, tous les pouvoirs du gouvernement sont cependant réunis entre les mains d'un gouvernement central, ainsi que dans un Etat monarchique; et la plupart des bonnes lois et institutions introduites par Napoléon Ier [un empereur (sic)] sont toujours en vigueur.

Une comparaison entre l'Angleterre et la France leur montre que le gouvernement central, à Paris, est plus puissant que le gouvernement central de Londres; et la méthode de centralisation de tous les pouvoirs à Paris est très propre à être adoptée dans un pays aussi vaste et aussi peuplé que la Chine.

Bien que vaincue en 1870 par l'Allemagne, la France, par le patriotisme de ses habitants et par sa bonne administration politique, n'a pas tardé à redevenir une des premières nations du monde. Son

1 C'est le titre officiel du Mémoire.

industrie et l'instruction de ses habitants sont à peu près les mêmes qu'en Angleterre, en Allemagne et chez les autres grandes puissances.

Leurs visites aux arsenaux, ports et autres établissements ont montré aux auteurs de ce mémoire, combien grandes étaient la puissance et les ressources de la France.

Le prince n'insiste pas sur les sujets; il ne fait que les effleurer. Sans doute un rapport plus détaillé sera-t-il ultérieurement publié.

A. K.

-L'ouverture de la Mandchourie. - L'ambassade du Japon, à Paris, vient de communiquer à la presse la note suivante :

Le gouvernement impérial a décidé d'ouvrir Dalny au commerce de toutes les nations à partir du 1er septembre prochain, et aussi d'en faire un port libre en ce qui concerne les importations et les exportations venues de la province du Kouang-toung, c'est-à-dire du territoire de la péninsule du Liao-toung (qui a été cédé à bail), en tant que ces exportations passeront par le port de Dalny.

Le gouvernement japonais a également décidé de permettre aux vaisseaux de toutes les nations de faire du commerce et de la navigation entre Dalny et les différents ports ouverts du Japon à partir du 1er septembre.

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Perse. La constitution persane. On mande de Téhéran à SaintPétersbourg que l'inauguration solennelle du Parlement persan à Téhéran a eu lieu dimanche, en présence des autorités religieuses. D'autre part, le Standard souligne que les derniers événements en Perse ont eu pour conséquence non seulement d'octroyer une Constitution au pays, mais aussi d'y rehausser considérablement le prestige anglais.

En faisant d'énergiques représentations auprès du gouvernement persan, au moment des derniers troubles, M. Grant-Duff a contribué a donner dans tout le pays une haute idée de l'influence britannique. Le correspondant du Standard à Téhéran ajoute que l'influence russe a décliné, d'autant que les marchands qui sont venus demander protection à la légation d'Angleterre doivent des sommes considérables à la Banque russe.

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Algérie. A la frontière algéro-marocaine. A propos de la mesure prise, le 5 août, par le gouvernement général de l'Algérie, relativement à notre commerce algéro-marocain, mesure que nous avons relatée dans notre dernière livraison, la note officielle suivante a été communiquée à la presse :

On a exagéré la portée, au point de vue de notre commerce, des mesures prises récemment par l'administration algérienne d'accord avec le gouvernement pour interdire certaines exportations d'Algérie à destination

du Maroc. Cette prohibition toute temporaire ne s'applique qu'à la région d'Oudjda et a atteint un mouvement commercial qui ne dépassa guère, durant ces dernières années une vingtaine de mille francs par semaine. Cette mesure a pour but de venir à bout de l'hostilité du makhzen d'Oudjda qui écarte toutes nos demandes par une fin de non-recevoir et refuse même de discuter les réclamations adressées par les autorités algériennes, conformément aux règles établies par les accords francomarocains. La région d'Oudjda est ravitaillée presque entièrement par l'Algérie et l'arrêt de nos exportations a causé une très grosse perturbation parmi les populations de cette province, qui pressent vivement les agents du sultan de faire droit à nos revendications.

En outre, la suspension des envois d'Algérie prive le makhzen de recettes assez considérables, plusieurs milliers de francs par semaine, qu'il prélève arbitrairement sur les marchandises provenant d'Algérie, sans tenir aucun compte des tarifs fixés par les accords de 1901. Il y a tout lieu de croire que l'attitude du gouvernement marocain rendra possible à bref délai le rétablissement des relations normales entre l'Algérie et Oudjda.

- La monnaie des oasis algériennes. M. Jonnart, gouverneur général de l'Algérie, a décidé de retirer de la circulation les pièces d'argent de différents types qui servent actuellement de monnaie d'appoint dans les oasis sahariennes. Cette monnaie, dite gourari, est constituée par des pièces de toute origine : l'ancien thaler de MarieThérèse, les douros d'Espagne, notre pièce de cinq francs, le tout fréquemment troué, pour être mis en chapelets, rogné, et même. coupé en morceaux, ce qui est une façon primitive de faire de la monnaie « divisionnaire ».

M. Jonnart a décidé que les indigènes pourraient acquitter l'impôt en argent gourari, qui serait pris par les caisses de l'Etat pour sa valeur fiduciaire, mais seulement versé à titre de dépôt de matières métalliques dans les caisses du Trésor. L'opération a été terminée en janvier 1906. Les pièces ainsi reçues avaient une valeur nominale de 173.000 francs. Elles ont été envoyées à l'hôtel des Monnaies de Paris, qui en a remboursé la valeur en métal fin, qui ne s'élève guère qu'à la moitié de cette somme. Ce métal servira à la frappe des médailles.

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Maroc. L'escadre du Nord à Tanger. Réception de la colonie française par M. Regnault. L'escadre française du Nord est entrée le 15 août, en rade de Tanger, et a échangé avec la place les saluts d'usage.

La veille, dans l'après-midi, avait eu lieu la réception de la colonie française par M. Regnault. Tous les nationaux et protégés français de Tanger s'y etaient rendus. Après la présentation par les présidents respectifs des différentes institutions locales françaises, M. Vezian, un des membres les plus anciens de notre colonie, a, en l'absence du doyen, prononcé une allocution rappelant les services rendus par M. Regnault aux côtés de M. Révoil à la conférence d'Algésiras, et affirmant l'esprit de discipline nationale et de patriotisme

de la colonie ainsi que sa confiance, pleinement justifiée par le passé de M. Regnault, dans le résultat de sa nouvelle mission.

Le président du syndicat des intérêts français et du comité régional de l'alliance française a ensuite exprimé des vœux demandant que le syndicat soit transformé en chambre de commerce et que le comité de l'alliance française puisse par de nouveaux appuis matériels continuer plus efficacement son œuvre de diffusion de notre langue au Maroc. M. Guiot, ministre plénipotentiaire, nouveau représentant des porteurs de titres de la dette marocaine, a pris ensuite la parole pour assurer M. Regnault, qui a exercé avant lui ces fonctions, de l'entier dévouement de son personnel parmi lequel il a laissé les meilleurs souvenirs; il s'est félicité de ses vieilles relations avec le ministre de France et de leur communauté d'idées : il y voit le gage d'une collaboration féconde pour les intérêts natio

naux.

M. Regnault, répondant à ces discours et allocutions, a assuré les divers groupements français de sa sollicitude pour leurs intérêts; il a rappelé les intérêts considérables de la France dans ce pays et a déclaré que ce patrimoine national sera vigoureusement défendu. Il a affirmé sa confiance dans l'œuvre de la conférence d'Algésiras, le sultan ayant donné la preuve de la perspicacité et de la vigueur de son caractère par l'empressement avec lequel il a donné son adhésion au protocole d'Algésiras, et le corps diplomatique de Tanger étant animé d'un excellent esprit pour arrêter les détails de l'application des réformes.

Faisant ensuite allusion aux paroles prononcées par M. Guiot, M. Regnault a fait l'éloge de ce fonctionnaire. Ce discours a été très applaudi. On a bu ensuite à la France et à la République.

Le soir de l'arrivée de l'escadre, la colonie s'est retrouvée à la réception ouverte qui a suivi le dîner offert dans les salons de la légation à l'amiral Gigon, aux contre-amiraux Puech et Philibert, et aux officiers de l'escadre. A ce dîner, les toasts suivants ont été échangés entre M. Regnault et l'amiral Gigon :

Je vois, a dit le ministre de France, dans la visite de votre puissante escadre, un nouveau témoignage de la sollicitude du gouvernement de la République pour les intérêts français au Maroc. La marine française a été en toutes circonstances associée à l'œuvre de la diplomatie. Je bois au ministre de la Marine, à l'amiral Gigon et aux destinées glorieuses de la marine française.

L'amiral en répondant s'est félicité de voir M. Regnault à la tête de la légation de Tanger.

Notre pays, dit-il, peut avoir confiance en vous qui avez donné en maintes circonstances, à Algésiras notamment, la preuve si décisive de votre patriotisme éclairé, de votre loyauté, de votre expérience mises au service des intérêts français.

- La mort de M. Salmon, chef de la mission scientifique française du Maroc. Nous avons le regret d'apprendre la mort de M. Salmon,

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