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Diplomatiques et Coloniales

REVUE DE POLITIQUE EXTERIEURE

PARAISSANT LE 1er ET LE 18 DE CHAQUE MOIS

Pages

Essai sur l'histoire de la colonisation en
Algérie..

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En Côte d'Ivoire: fragments d'un journal de
route....

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Le Rapport de M. Deschanel sur le budget des Affaires étrangères... Renseignements politiques. France. Interviews de MM. Clemenceau et Pichon dans le Berliner Tageblatt; déclarations de M. Clemenceau au Sénat sur la politique extérieure de la France. Nécrologie: M. de Mahy. Angleterre. L'entente cordiale: un discours de M. Paul Cambon. - Allemagne. Le roi et la reine de Danemark à Berlin. La mort de Mar de Stablewski. Espagne. La crise ministérielle. Italie. Le voyage du roi de Grèce à Vienne et à Rome. Maroc. L'action franco-espagnole à Tanger. Le Makhzen et les réformes. - Amérique. Le conflit avec le Japon...

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I. - Au moment où, à la fin de l'année 18402; Louis-Philippe appela Bugeaud au gouvernement des « possessions françaises «< de l'Afrique » (tel était, depuis le 22 juillet 1834, le nom officiel des territoires que nous occupions en Algérie), rien, dans le passé du général, ne militait en faveur de cette nomination. Les actes antérieurs de Bugeaud semblaient même devoir bien plutôt, au contraire, l'éloigner de cette fonction. Le général ne s'était-il pas naguère, en effet, prononcé bruyamment pour l'abandon de la Régence? Ne s'était-il pas, à plusieurs reprises, déclaré contre la colonisation ? Ne s'était-il pas borné, en 1836, à secourir et à dégager la colonne d'Arlanges, bloquée à l'embouchure de la Tafna, sans rien tenter pour affaiblir la puissance naissante de l'émir Abd-elKader? N'avait-il pas, en 1837, signé avec lui le déplorable traité de la Tafna, « application particulièrement malheureuse,

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1 Voir Quest. Dipl. et Col. du 16 octobre: H. FROIDEVAUX, Essai sur l'histoire de la colonisation en Algérie. Le rapport de M. de Peyerimhoff, p. 466 et suiv. 2 C'est le 29 décembre 1840 que, à en croire Guizot (cité par H. d'IDEVILLE : Le maréchal Bugeaud, t. II, p. 248), Louis-Philippe aurait résolu de confier à Bugeaud le gouvernement de l'Algérie.

3 Cf. le discours de Bugeaud à la Chambre des députés, le 19 janvier 1837 : « Il << vaudrait peut-être mieux consacrer vos trésors et les bras de vos soldats à mettre << vos landes en culture, à faire des canaux, des routes » (cité par H. d'IDEVILLE : Le maréchal Bugeaud, t. II, p. 124). - V. encore le début de la brochure intitulée : De l'établissement de légions de colons militaires dans les possessions françaises du Nord de l'Afrique, suivi d'un projet d'ordonnance adressé au gouvernement et aux Chambres (Paris, Firmin Didot frères, 1838, in-8° de 51 p.), p. 1 : « Je n'exa<< minerai pas s'il est avantageux ou non pour la France d'avoir l'Afrique ; cet exa<«< men pourrait produire un peu de découragement. » — Adde discours à la Chambre des députés, le 15 janvier 1840: « La possession d'Alger est une faute » (H. d'IDEVILLE, ouv. cité, t. II, p. 137).

QUEST. DIPL. ET COL.

T. XXII. — No 235.

1r DÉCEMBRE 1906.

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dit très justement M. de Peyerimhoff', du système de l'occupation restreinte »? Son nom n'avait-il pas enfin été mêlé, de manière peu honorable, un peu plus tard, aux débats de la triste affaire du général Brossard? De tels antécédents n'étaient pas pour impressionner favorablement l'opinion publique et pour l'empêcher d'interpréter la désignation de Bugeaud comme une menace pour la colonie, le gouvernement se trouva obligé de publier un avis dans lequel il déclarait textuellement : « On ne doit pas inférer de sa nomination que «<l'occupation sera restreinte; la campagne qui doit s'ouvrir au << printemps prouvera le contraire 2. »

Cette déclaration, que le gouvernement publiait après entente avec celui dont elle engageait les actes à venir, prouvait déjà que Bugeaud « n'était pas homme à s'obstiner dans <<< un essai malheureux ou dans une direction fâcheuse ». Aussitôt débarqué à Alger (22 février 1841), cet «< homme de <«< bonne foi et de bon vouloir », ce «< cerveau puissant et « fécond, doué à un degré remarquable de ce sens des réalités « qui est la marque des grands administrateurs », en fournit une preuve nouvelle en proclamant hautement abandonner sans arrière-pensée ses vues personnelles sur l'occupation restreinte, et devoir conformer sa manière d'agir à ces idées mêmes qu'il avait naguère ardemment combattues. « Le pays « s'est engagé, je dois le suivre. J'ai accepté la grande et « belle mission de l'aider à accomplir son œuvre ; j'y consacre « désormais tout ce que la nature m'a donné d'activité, de « dévouement et de résolution. Il faut que les Arabes soient << soumis ! Mais la guerre, indispensable aujourd'hui, n'est pas « le but. La conquête serait stérile sans la colonisation. Je « serai donc colonisateur ardent, car j'attache moins de gloire à vaincre dans les combats qu'à fonder quelque chose « d'utilement durable pour la France . »

L'engagement qu'il prenait ainsi formellement envers les colons de l'Algérie, Bugeaud l'a scrupuleusement tenu. Durant tout le cours de son gouvernement, il y a conformé ses actes, et, fort de la confiance du roi, qui était sûr de sa fidélité et de son dévouement absolu, fort de l'appui du gouvernement, qui était enfin sorti de la période d'incertitude et de tergiversation, fort aussi de son autorité personnelle, il n'a cessé de

1 Enquête sur les résultats de la colonisation officielle de 1871 à 1895, t. I, p. 20. 2 E. CAT: Petite Histoire de l'Algérie, t. II, p. 270.

3 Expressions empruntées au rapport de M. de Peyerimhoff, t. I, p. 20. On trouvera les passages essentiels de cette proclamation au tome II du bel ouvrage d'HENRI d'IDEVILLE Sur le maréchal Bugeaud (Paris, Firmin Didot, 1881-1882, 3 vol. in-8°), p. 250-251.

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