Images de page
PDF
ePub

QUESTIONS

[graphic]

Diplomatiques et Coloniales

REVUE DE POLITIQUE EXTÉRIEURE

PARAISSANT LE 1er ET LE 16 DE CHAQUE MOIS

Robert de Caix..

Léon Jacob...

Les chemins de fer africains. Afrique occidentale.

F. Aubery du Boulley.... L'archipel anglo-normand..

[ocr errors]

[ocr errors]
[ocr errors]

Renseignements politiques. France. Le congrès colonial de 1906. Le roi du Cambodge à Paris. Le Comité de l'Asie Française. Mort de M. Albert Sorel. - Allemagne. La question polonaise en Haute-Silésie. - Angleterre. Voyage des journalistes allemands à Londres. Les relations anglo-italiennes. Autriche-Hongrie. Le budget des affaires étrangères à la Délégation hongroise. - Espagne. La mort du duc d' Almodovar. - Italie. Les chemins de fer de l'Etat. Chine. Le règlement de l'affaire Nan-tchang. Algérie. La session du Conseil supérieur. Maroc. L'Acte final d'Algésiras. Abyssinie. La question des chemins de fer éthiopiens.

[ocr errors]
[ocr errors]

Renseignements économiques. France. Les relations commerciales franco-espagnoles. -Italie. La conversion de la rente italienne..

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Pages

6

26

42

59

61

63

8-9

31

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Téléph. 732.84.

France et Colonies, 15 francs; Etranger et Union postale, 20 francs

La Livraison: France: 0,75: Etranger: 1 fr.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

QUESTIONS

DIPLOMATIQUES ET COLONIALES

PERSPECTIVES MAROCAINES

Les personnes qui ont l'inconsciente illusion qu'on arrête l'histoire parce que, pour répondre aux nécessités de notre esprit bien plus qu'à la réalité des faits, il faut la diviser en chapitres, s'imagineront peut-être que l'affaire marocaine est finie parce que le sultan a signé l'Acte général d'Algésiras. En réalité le succès de la mission de M. Malmusi à Fez ne fait que clore la période bruyante de l'affaire marocaine. Elle l'a fait pour ainsi dire rentrer sur le terrain marocain lui-même après que la bruyante intervention de l'empereur d'Allemagne l'eut portée pour un peu plus d'une année sur le théâtre international. Mais sous cette forme plus modeste elle ne doit pas être négligée de notre attention : c'est dans ces périodes de sommeil apparent que se prennent les attitudes décisives au réveil des crises. Nous n'avons même qu'une inquiétude, c'est que la question du Maroc ne préoccupe plus assez le pays, lorsqu'il devrait y voir un grand intérêt national après avoir été délivré de la nécessité d'y trouver un cauchemar.

De tous les points sur lesquels porte l'Acte général d'Algé

siras,

un seul, l'organisation de la police des huit ports, peut donner lieu à de sérieuses difficultés. Sur les impôts et l'administration chérifienne on a beaucoup plus parlé à Algésiras que décidé; la Banque est extérieure au Makhzen et peut fonctionner sur son assentiment de principe; par contre, l'organisation et le fonctionnement de la police des ports supposent le concours de sa bonne volonté. C'est peut-être bien ce que l'on a escompté à Fez en signant l'Acte d'Algésiras. On adhère au principe, mais on peut se rattraper sur les détails, C'est moins provoquant et moins voyant, mais tout aussi efficace. Ce sera à nous de déjouer

QUEST, DIPL. ET COL. - T. XXII. — No 225. — 1er JUILLET 1906.

1

ce calcul s'il a été fait dans l'esprit du Makhzen. En réalité, avec l'Espagne, nous avons été investis du mandat de police, autant que les circonstances marocaines actuelles permettaient de l'étendre. Il appartient à notre diplomatie de le faire sentir au Makhzen chaque fois que ce dernier semblera s'ingénier à priver de recrues les troupes de police, à en éclaircir les rangs par des congés injustifiés, à paralyser toute l'institution par la mauvaise volonté du commandement indigène. Il faut certainement s'attendre, même si Fez n'y est pas absolument décidé d'avance, à voir toutes ces choses marocaines sévir sur les corps. de police. Le choix des officiers, qui doit être fait avec un soin rigoureux, pourra beaucoup atténuer ces difficultés. Le ministèrede la Guerre est d'ailleurs en ce moment entre des mains qui méritent pleine confiance : cette tâche est la suite de celles. auxquelles le ministre s'était jusqu'ici consacré. Mais l'énergie de notre diplomatie devra doubler celle de nos instructeurs. Elle pourra s'exercer d'autant mieux en la matière qu'elle agira sur un texte précis. En outre, l'opinion des résidents étrangers. dans les ports marocains sera pour elle. Avant toute espèce de jalousie politique, les membres des colonies étrangères de la côte font nécessairement passer le souci de leur sécurité. Il ne faut pas oublier que c'est, quoi qu'on en ait dit, beaucoup moins pour des intérêts de commerce au Maroc que pour des combinaisons, d'ailleurs malheureuses, de grande politique internationale, que l'Allemagne a fait opposition au programme de M. Saint-René Taillandier. Si l'on n'envisage plus les choses. qu'au point de vue local, les efforts que nous ferons pour organiser efficacement la police paraîtront sympathiques à tous les ressortissants étrangers. On n'aime pas « bouder contre son ventre », surtout lorsque les faits ont prouvé que l'on était bien loin d'avoir à y gagner quoi que ce soit.

Enfin l'inspecteur suisse, considéré a priori comme constituant une servitude gênante pour nous, sera peut-être un témoin très utile des efforts que nous ferons et des résistances auxquelles ces efforts risquent de se heurter.

C'est notre voisinage avec le Maroc qui a dominé toute la situation avant Algésiras, et à Algésiras même. La situation prépondérante qu'il nous donne a certainement contribué très fortement à donner à notre accord de 1904 avec l'Angleterre un équilibre nord-africain si étranger à la politique que, deux ans à peine plus tôt, sir Arthur Nicholson poursuivait pour son gouvernement dans l'empire chérifien. C'est cette situation qui s'est encore imposée à Algésiras. Il eût paru comme une pure brimade de nous mettre sur le même rang que les autres puis

« PrécédentContinuer »