solence cynique, une réputation qu'on n'acquiert jamais que par le génie. Il a calomnié les philosophes qui l'avaient reçu, protégé et instruit; ingrat envers ses maîtres, envers ses amis, envers ses bienfaiteurs, recevant l'aumône d'un bourgeois inconnu, parce qu'il croit qu'on n'en saura rien, et la refusant de la main d'un prince, parce qu'il croit qu'on le saura: il s'est imaginé que ses bizarreries lui feraient un nom. Il appelle M. Tronchin jongleur, dans sa lettre à M. Hume, tandis que lui-même pousse le charlatanisme jusqu'à s'habiller à l'orientale à Paris et en Angleterre, pour attirer sur lui les regards de la populace qui le dédaigne. Il parle de mœurs et de décence, et de la sainte vertu. Cela s'accorde mal avec les suites des récréations philosophiques qu'il prenait dans ces lieux honnêtes où il oubliait la suissesse russe, Mme de Volmar. Celui qu'il traite de jongleur lui a fourni le chirurgien dont la main, tout habile qu'elle est, n'a pas plus guéri son corps par ses opérations gratuites, que les remontrances de ses amis n'ont pu guérir son cœur. Il a mis le trouble dans sa patrie avant d'en sortir, comme un incendiaire qui s'enfuit après avoir allumé la mèche. Celui-là, certes, a eu raison, qui a dit que Jean-Jacques descendait en droite ligne du barbet de Diogène accouplé avec une des couleuvres de la Discorde. On n'aurait pas reproché à d'autres sans doute ces opprobres ou connus ou secrets, dont on est forcé de montrer ici la turpitude. Il y a des faiblesses et des humiliations qu'on doit laisser dans les ténèbres, quand les affligés restent dans une obscurité modeste, quand ils ne lèvent point une tête audacieuse, quand ils ne distillent point le fiel et l'outrage. Mais c'est ici un procès personnel qui exclut tous les égards; et puisqu'il est permis à un Diogène subalterne et manqué, d'appeler jongleur le premier médecin de Mgr le duc d'Orléans, un médecin qui a été son ami, qui l'a visité, traité, qui a été au rang de ses bienfaiteurs; il est permis à un ami de M. Tronchin de faire voir ce que c'est que le personnage qui ose l'insulter. On peut, sur le fumier où il est couché, et où il grince les dents contre le genre humain, lui jeter du pain s'il en a besoin; mais il a fallu le faire connaître, et mettre ceux qui peuvent le nourrir à l'abri de ses morsures. Finissons par faire sentir qu'un charlatan qui a lassé la pitié de ses bienfaiteurs et l'indignation publique n'a pu déshonorer que luimême, et non pas la littérature. DÉCLARATION DE L'ÉDITEUR'. Ces remarques sont d'un magistrat. La lettre au docteur Pansophe n'est point de M. de Voltaire. Voici son désaveu · Je n'ai jamais écrit la Lettre au docteur Pansophe. Je m'en ferais honneur si elle était de moi. J'ai dû écrire celle que j'ai adressée à 1. L'éditeur de 1766. (ED.) VOLTAIRE. -XIX. 3383 M. Hume, comme M. Walpole et M. d'Alembert ont dû écrire de leur côté. Je méprise comme eux Rousseau. Les faits que j'ai cités sont vrais, et j'ai fait mon devoir en les citant. Je me suis trompé sur les dates. L'auteur des remarques a raison en tout. Il n'y a jamais que l'agresseur et que l'imposteur qui aient tort; et dans des affaires qui intéressent la société, ceux qui confondent les offenseurs avec les offensés n'ont pas raison. Fait au château de Ferney en Bourgogne, le 1er décembre 1766. FIN DU DIX-NEUVIÈME VOLUME, VOLTAIRE. TABLE. MÉLANGES. (SUITE.) Lettre de Paris, du 20 février 1763. Lettre de M. de L'Écluse, chirurgien-dentiste, seigneur du Tilloy, près Relation du voyage de M. le marquis Le Franc de Pompignan, depuis Compliment qui devait être prononcé à l'ouverture du Théâtre-Français, Discours d'Omer de Fleury. 1763.. D'un fait singulier concernant la littérature. 1763. Catéchisme de l'honnête homme, ou dialogue entre un caloyer et un Remarques pour servir de supplément à l'Essai sur les mœurs et l'esprit Instruction pastorale de l'humble évêque d'Alétopolis, à l'occasion de Traité sur la tolérance, à l'occasion de la mort de Jean Calas. 1763.. 98 181 184 Dialogue du Douteur et de l'Adorateur, par M. l'abbé de Tilladet. 1763. 186 191 Seconde lettre du Quaker. 1764.. 193 Articles extraits de la gazette littéraire de l'Europe. Mars novembre 195 Réponse à un académicien. 1764. 246 ... Discours aux Welches, par Antoine Vadé, frère de Guillaume. 1764. 250 271 Doutes nouveaux sur le Testament attribué au cardinal de Richelieu. 1764.... 282 Arbitrage entre M. de Voltaire et M. de Foncemagne. 1765. De l'horrible danger de la lecture. 1765. Conversation de Lucien, Érasme et Rabelais, dans les champs Élysées. 1765. 325 Les Anciens et les Modernes, ou la toilette de Mme de Pompadour. 404 Sophronime et Adélos, traduit de Maxime de Madaure. 1765.. Lettre pastorale à M. l'archevêque d'Auch, J. F. de Montillet. 4766.. 416 Petit commentaire sur l'éloge du dauphin de France composé par Lettre curieuse de M. Robert Covelle, célèbre citoyen de Genève, à la louange de M. Vernet, professeur en théologie dans ladite ville. 1766. 429 Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven. 1766. 445 Commentaire sur le livre des délits et des peines, par un avocat de Appel au public contre un recueil de prétendues lettres de M. de Vol- Du gouvernement et de la divinité d'Auguste. 1766... Des conspirations contre les peuples, ou des proscriptions. 1766.. 495 Notes sur la lettre de M. de Voltaire à M. Hume, par M. L... 4766... 506 Paris. FIN DE LA TABLE DU DIX-NEUVIÈME VOLUME. Imprimerie de Ch. Lahure et Cie, rue de Fleurus, 9. 75760354 |