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J. LEBAUDY, H. GOURAUD, MARTIN-LAUZER.

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AU BUREAU DU JOURNAL, RUE RACINE, 3,

A PARIS.

1944,

M. Canaly

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DERMATOLOGIE.

I. Thérapeutique des maladies de la peau (1). (Leçons de M. GIBERT à l'hôpital Saint-Louis.)

Les affections dartreuses (et en particulier l'eczéma, pris comme le type principal de ce que les médecins contemporains désignent sous le nom vulgaire dartres), compromettent rarement la santé générale, et à plus forte raison la vie. Aussi la mortalité est-elle minime dans les salles de l'hôpital Saint-Louis qni sont consacrées au traitement des maladies de la peau.

On peut même reconnaître,avec le vulgaire, que chez quelques sujets ces affections semblent jouer un rôle préservatif. C'est ainsi que la gourme des enfants en bas âge a paru dans certaines familles préserver quelques individus des convulsions dont avaient été atteints d'autres membres de la même famille. C'est ainsi que certains eczéma, soit partiels, soit répandus sur diverses parties du corps, ont opéré une révulsion et une dépuration salutaires chez quelques jeunes gens ou adultes menacés de phthisie pulmonaire. C'est ainsi surtout que l'on voit chez un assez grand nombre de dartreux la santé générale se troubler, des maux de tête, des étouffements, de la gastralgie, du malaise général survenir en l'absence des éruptions, et tous ces accidents sc dissiper lorsque la peau devient malade.

Mais, d'autre part, quelle persistance, quelle difficulté de guérison, quelle facilité de récidives offrent les affections dartreuses en général, et l'eczéma en particulier!

Alibert, avec la légèreté qui lui était familière, proclamait volontiers la guérison de l'éruption actuelle, sans tenir compte de la récidive prochaine ou probable.

Biell, qui aimait assez à se faire illusion sur les effets de certains médicaments spécifiques (témoin la naïveté avec laquelle il vantait l'efficacité de la poudre de charbon dans

(1) Dans les premières leçons de son cours de cette année, M. Gibert a décrit l'eczéma et y a rattaché toutes les généralités qu'on trouve éparses dans les livres et dans le langage des praticiens sur les dartres. La dartre squameuse humide d'Alibert (eczéma de Bateman) est, en effet, la maladie de la peau la plus vulgaire et celle à laquelle s'appliquent le mieux toutes ces généralités. (N. D, R.)

le choléra de 1832), Bielt, dis-je, ne se dissimulait pas la fréquence des récidives, mais il s'efforçait de les expliquer (ou mieux de les éluder) en les attribuant aux habitudes hygiéniques vicieuses dans lesquelles se replonQue devient cette explication en présence des geaient les convalescents au sortir de l'hôpital. nombreux exemples de récidives qu'offre la pratique de la ville, au milieu de l'observance la plus sage des préceptes de l'hygiène? que dis-je, en présence des faits (admis d'ailleurs par Bielt lui-même dans certains cas, tels que ceux de couperose et de mentagre, par exemple) qui montrent la maladie se reproduisant dans le cours même du traitement qui avait d'abord paru réussir?

C'est ainsi que deux malades atteints d'eczema rubrum, que j'avais envoyés aux caux d'Enghien dans la saison dernière, et qui en l'éruption se reproduire sur diverses parties avaient éprouvé les meilleurs résultats, ont vu du corps pendant leur séjour même à l'établissement. C'est ainsi qu'un ancien militaire, doué de la plus belle complexion et de la plus robuste apparence, guéri d'un psoriasis inveterata par les eaux d'Uriage, ayant voulu y retourner l'année suivante pour combattre un léger retour de l'éruption, vit bientôt celle-ci reparaître et s'étendre avec une nouvelle intensité; il quitta les eaux, cette fois, sans en avoir retiré aucun bénéfice. Que de fois nous avons vu, malgré tous nos efforts et au moment où nous croyions toucher à une guérison solide, se reproduire sous nos yeux, sans qu'aucune imprudence pût être reprochée aux malades, les eczéma partiels du cuir chevelu, des oreilles, des paupières, des membres inférieurs, des parties génitales!

Aussi sommes-nous obligés de confesser que trop souvent les guérisons obtenues par les traitements les plus rationnels et les plus méthodiques ne sont que temporaires, et c'est ce qui fait que nous accueillons et que nous cxpérimentons avec tant d'empressement les remèdes spécifiques, dont l'administration d'ailleurs réclame toujours les règles de la méthode et d'une expérience suffisamment éclairée.

Au premier rang de ces remèdes, les plus efficaces et les plus anciens sont, sans contredit, les sulfureux, et, avant tout, les eaux minérales sulfureuses, dont l'usage remonte au temps des Hébreux, témoin les piscines dans lesquelles se plongeaient ceux qui étaient

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