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1855

Vous aurez la bontê, Monsieur le baron, de vous exprimer dans le No. 440. sens de ces observations auprès du chancelier de l'Empire, et s'il le désire, de lui donner copie de cette dépêche.

6 Iunie.

No 441.

Nota D-lui de Glinka către Comitele de Rech-
berg, Preşedintele Dietei de Frankfurt, din 9
Iunie 1855. Frankfurt a/M.

(Jasmund, II, p. 71, No. 338.- Nouveau portefeuille politique, p. 113.)

Monsieur le comte, Conformément aux ordres de mon Gouvernement, j'ai l'honneur de transmettre à Votre Excellence, pour être portée à la connaissance de la Diète germanique, la dépêche ci-jointe de M. le comte de Nesselrode.*) En acceptant, pour sa part, le résultat qui a été obtenu par les conférences de Vienne relativement à la position future des Principautés et à la navigation du Danube, l'Empereur, mon auguste maître, y attache la condition que les Gouvernements allemands maintiendront à l'égard de la Russie l'attitude qu'ils ont observée jusqu'ici dans les complications politiques du moment. La Diète germanique voudra bien voir dans cette résolution de S. M. I. un gage de paix pour l'avenir et un nouveau témoignage d'égards offert par la Russie aux intérêts auxquels la Confédération germanique a voué sa sollicitude. Je suis heureux, M. le comte, d'être l'organe de ces sentiments, et je saisis cette occasion pour vous renouveler l'assurance de ma haute considération.

No. 441.

1855

9 Iunie.

No. 442. Depeşa Comitelui de Clarendon către Comitele. de Westmorland, din 12 Iunie 1885. Londra.

(Traducțiune.)

(Eastern Papers, XV, 1855, p. 37.)

1855

12 Iunie

Mylord, Me référant à la dépêche de V. E. du 5 courant (dans No. 442. laquelle vous mandez que le comte Buol a déclaré que son but n'était pas de faire, en aucune manière, une proposition au nom des Gouvernements d'Angleterre et de France, mais bien indépendamment de ces Puissances), je ferai observer que ces propositions ayant été formellement soumises aux Gouvernements de France et d'Angleterre, ces Gouvernements, s'ils y avaient souscrit, eussent été tenus, en honneur, de les observer et de ne pas chercher d'autres ni de meilleures conditions. *). Cnf. No. 425, p. 753.

12 Iunie.

No. 412. et l'Autriche, alors, en les portant devant la conférence, aurait été 1855 parfaitement en droit de dire qu'elle l'avait fait au nom des Gouvernements d'Angleterre et de France. J'ajoute que bien que le comte Buol puisse considérer que la nomination des consuls était suffisamment indiquée dans l'article de son projet, cependant l'Angleterre et la France ne pouvaient pas consentir à déléguer aux Plénipotentiaires russes et tures le règlement d'une question aussi importante que celle de la nomination des consuls dans les ports russes pour veiller à l'exécution du traité. Enfin, en ce qui touche l'exécution des obligations contractées par l'Autriche aux termes du traité du 2 décembre, ce que le comte Buol qualifie de sujet le plus intimement lié à l'ultimatum que l'Autriche s'était proposé d'adresser au Gouvernement russe et qui entraînait la question de déclaration immédiate de guerre, je répéterai seulement que le Gouvernement de la Reine désire éviter une discussion irritante sur une question, relativement à laquelle le Cabinet de Vienne paraît depuis longtemps avoir arrêté son opinion et adopté son parti. | Je me bornerai, dès lors, à faire remarquer que l'Autriche s'est engagée à concerter des mesures avec l'Angleterre et la France pour donner effet au traité du 2 décembre, si la paix n'était pas conclue sur certaines bases avant une époque spécifiée. Cette époque est depuis longtemps révolue et les bases ont été rejetées par la Russie. Mais le projet de l'Autriche n'aurait pas donné d'effet aux bases et il n'aurait pas mis fin à la prépondérance de la Russie dans la mer Noire et l'Angleterre et la France, en conséquence, ont été contraintes de décliner d'adhérer à une proposition qui, bien qu'on puisse l'appeler un ultimatum, ne pouvait pas être dite avoir entraîné une déclaration immédiate de guerre, attendu qu'il n'est pas douteux que la proposition aurait été volontiers acceptée par la Russie.

Je suis, etc.

No. 443.

1855

12 Janic.

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No. 443. Articolul din Journal de St.-Petersbourg" din 12 Iunie 1855.

(Testa, Traités, V, p. 14.)

M. le comte Walewski, appelé par la confiance de son Souverain à la direction du ministère des affaires étrangères, vient d'adresser aux agents français, sous la date du 23 Mai, une dépêche-circulaire qui rend compte du résultat des travaux de la conférence de Vienne. Le Moniteur universel", en publiant cette pièce diplomatique, nous apprend

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12 Iunie.

qu'elle sert de réponse à notre circulaire du 28 Avril. Nous appré- No. 443. cions l'avantage d'un échange d'idées entre Cabinets, dont les relations. directes sont interrompues par la guerre. Pour finir par s'entendre, il est utile qu'ils expliquent leur pensée sur l'objet de leur différend et sur les moyens de l'aplanir. Ce but ne peut être atteint que par une discussion approfondie, par un langage calme, et par un mutuel désir d'éclairer les opinions, sans les irriter. Nous allons examiner dans cet esprit la circulaire du 23 Mai, tenir compt des faits sur lesquels les deux Cabinets sont d'accord, enfin signaler sans détour ceux sur lesquels ils diffèrent d'avis. D'abord, nous savons gré à M le comte Walewski d'avoir rappelé les circonstances qui ont décidé la France et l'Angleterre à se prêter à des négociations dans un moment où l'active poursuite de la guerre paraissait devoir être l'objet principal de leurs préoccupations et de leurs soins." A cette même époque, fen Empereur Nicolas 1-er vouait ses efforts au rétablissement de la paix Le sentiment profond de vénération que nous inspire la mémoire de ce grand monarque nous commande de revendiquer pour lui la gloire d'avoir consacré les derniers actes de son règne à poser les bases d'une pacification générale, tandis que la France et l'Angleterre paraissaient préoccupées, comme la dépêche du 23 Mai l'a dit, du soin de poursuivre activement la guerre. Nous acceptons ce fait. Il nous explique comment il arrive que les délibérations de Vienne, au lieu de s'ouvrir au commencement de cette année, aient été rétardées jusqu'au 15 mars, époque où le retour du printemps allait donner aux opérations militaires un mouvement plus prononcé. Sous l'influence de cette préoccupation, les plénipotentiaires de France et d'Angleterre, il faut en convenir, ont eu une tâche ingrate à remplir; car le désir de poursuivre activement la guerre devait se trouver en contradiction manifeste avec le soin d'arriver promptement à la conclusion de la paix. Aussi avons-nous eu lieu de remarquer l'hésitation, pour ne pas dire la répugnance extrême avec laquelle M. le baron de Bourqueney et lord Westmorland se sont prêtés aux négociations préalables qui ont précédé l'ouverture des conférences formelles. On eut été tenté de croire qu'ils négociaient malgré eux. Nous regrettons qu'on n'ait pas tenu protocole de ces réunions préliminaires. MM. les représentants de France et d'Angleterre ont pris soin de leur imprimer le caractère d'une explication purement verbale. Cela est si vrai qu'ils ont cru devoir se borner à faire lecture de l'exposé des quatre questions mises en délibération. M. le baron de Bourquency a intitulé cet exposé de nom d'aidemémoire. Le ministre de Russie a suivi le même mode pour formuler,

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12 Iunie.

No. 443. de son côté, les quatre points, tels qu'ils les acceptait, au nom de sa 1855 Cour, comme bases de la négociation, sauf à s'entendre sur leur interprétation, lorsque les conférences seraient officiellement ouvertes. Ces explications étant restées dépourvues du témoignage ostensible d'une preuve écrite, les Cabinets ne peuvent s'en rapporter qu'à la bonne foi des paroles verbalement échangées entre leurs représentants. Nous accordons cette confiance, et nous la réclamons. Sans révoquer en doute l'exactitude de la relation faite au Cabinet français par son représen tant, nous tenons à constater à notre tour, la précision avec laquelle le ministre de Russie a établi son point de départ, en déclarant, dès le début de la négociation, qu'il ne consentirait pas à des conditions incompatibles avec l'honneur de la Russie. " Le fait de cette déclaration de principes n'est pas sujet à contestation. Elle a été réitirée par écrit à l'ouverture formelle des conférences. Cet acte de loyauté politique indiquait d'avance les limites auxquelles le plénipotentiaire de Russie devrait s'arrêter. Nous n'avons pas besoin de donner à cette déclaration le nom d'une réserve. Ce terme s'applique aux droits qui sont sujets à être contestés Ceux de l'Empereur ne le sont pas. Loin de là, MM. les plénipotentiaires de France et d'Angleterre nous aimons à leur rendre cette justice-ont été les premiers à attester l'intention de leurs Cours de ne mettre en avant aucune condition attentatoire à l'honneur et à la dignité de la Russie. Nous retrouvons la même assurance dans la circulaire de 23 Mai. Si telle est la pensée du Cabinet français, nous éprouvons quelque difficulté à nous rendre compte de la vivacité avec laquelle il cherche à mettre en opposition ses vues aux nôtres, quant à l'interprétation, selon nous conciliante et équitable, donnée par nos plénipotentiaires aux quatre garanties qui forment l'objet des négociations de Vienne. M. le comte Walewski, les passant en revue, commence par mettre en doute les avantages dont la Moldavie et la Valachie sont redevables à l'intervention de la Russie. Le régime d'indépendancee administrative de ces Principautés, on l'a trop oublié à son avis, n'a pas été une conquête récente, mais le résultat d'un accord librement conclu, il y a des siècles, et altéré seulement du jour où les hospodars ont commencé, pendant les guerres da XVIII siècle, à compter davantage avec la Russie qu'avec la Sublime-Porte.“ Pour apprécier l'exactitude de ce fait, il suffit de tracer le tableau de la situation à laquelle les Provinces danubiennes ont été réduites, sous le régime de l'accord librement conclu avec la Porte, il y a des siècles. en vertu de leurs anciennes capitulations. C'était l'accord qui subsiste entre l'oppresseur et l'opprimé. En voici le résultat : les hospodars a

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vaient cessé d'appartenir à la noblesse moldave et valaque. La Porte No. 443
les choisissait parmi les familles grecques de Constantinople, distin-
guées par leur mérite, mais plus illustres encore par leur infortune.
Tantôt l'exil, tantôt le glaive mettait fin à leur carrière. Sous la ter-
reur constante d'une disgrâce, les princes de Moldavie et de Valachie
rachetaient leur existence précaire par la rançon sans cesse offerte à la
cupidité des agents du pouvoir à Constantinople. Le fardeau de ce sa-
crifice retombait tout entier sur le pays. Les richesses de son sol ne
lui appartenaient plus. Elles étaient à la merci du fisc ottoman. La
Porte assurait, aux dépens des Principautés, l'approvisionnement du
marché de la capitale. Les marchands turcs venaient acheter des grains,
du bétail, du bois de construction à un prix fixe, arbitrairement établi
à Constantinople, an-dessous de la valeur des objets mis en réquisition.
Les pachas des forteresses du Danube exigeaient, en outre, des vivres,
des corvées et des servitudes de tout genre. Le commerce n'était libre
nulle part à l'intérieur. Il l'était encore moins au dehors: car la Porte,
pour augmenter l'abondance des ressources qu'elle tirait des Provinces
danubiennes, prohibait l'exportation des grains. Les Turcs en garnison
à Braïla et à Giurgewo avaient forcément expulsé les anciens proprié
taires, en les dépossédant de leurs biens. Les Beschlis, gardes d'honneur
des princes, étaient maîtres de Bukarest et de Iassy. Les hospodars,
dégradés de leur rang, étaient descendus au rôle humiliant de fermiers
exploitant le pays au profit du fisc ottoman. Sous cette administration
déplorable, la vénalité des charges publiques, érigée en système, mettait
le comble à la démoralisation et à la misère du peuple. Il restait au
régime turc un seul fléau de plus à y ajouter. C'était la pest. Elle a
régné souvent dans les Principautés, et nottament à l'entrée de nos
troupes, au commencement de la campagne de 1828 Après avoir tracé
le tableau de la situation des Provinces danubiennes avant l'époque du
traité d'Andrinople, qu'il nous soit permis de jeter un coup d'œil sur
le changement apporté à leur régime, au moment où notre administra-
tion provisoire, confiée au général comte Kisseleff, a replacé le gouver-
nement de ces provinces entre les mains des hospedars. Un statut
organique, arrêté, après de mûres déliberations, par l'Assemblée des
boyards et des notables, sous la sanction formelle du Sultan, a assuré
aux deux Principautés le bienfait d'une administration indépendante,
comme le traité d'Adrinople le voulait. Le mode de l'élection des hos-
podars par l'assemblée des Divans a été régularisé. Les cours de jus-
tice, la perception des impôts, les redevances des contribuables, l'orga-
nisation de la milice locale ont reçu une assiette stable. Une égale pro-

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