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Jesus-Christ nait, et la face da monde se renouvelle. La loi de Mcise, ses mirties. ceux des prophètes, n'avaient pu servir de digue contre le torrent de 17iatrie et conserver le culte du vrai Dieu chez un sea! peuple resserré dans un coin cu mende: mais celui qui vient d'en haut est an-ifsers -de tout; à Jesus est réservé de posseder toutes les nations en héritage. Il les possède, vous le voyez. Depuis qu'il a été élevé sur la croix, il a attiré tout à lzi. Des l'origine du christianisme, saint Irénée et Tertullien ont montré que l'église etait déja plus étendue que cet empire même qui se vantait d'être lui seul tout l'univers. Les régions sauvages et inaccessibles du nord, que le soleil éclaire à peine, ont vu la lumière céleste. Les plages brûlantes d'Afrique ont été inondées des torrens de la grace. Les empereurs mêmes sont devenus les adorateurs du nom qu'ils blasphémaient, et les nourriciers de l'église dont ils versaient le sang. Mais la vertu de l'évangile ne doit pas s'éteindre après ces premiers efforts, le temps ne peut rien contr'elle; Jesus-Christ, qui en est la source, est de tous les temps; il était hier, il est aujourd'hui, et il sera aux siècles des siècles. Aussi vois-je cette fécondité qui se renouvelle toujours; la vertu de la croix ne cesse d'attirer tout à elle.

Regardez ces peuples barbares qui firent

tomber l'empire romain. Dieu les a multipliés et tenus en réserve sous un ciel glacé pour punir Rome païenne et enivrée du sang des martyrs: il leur lâche la bride, et le monde en est inondé. Mais en renversant cet empire ils se soumettent à celui du Sautout ensemble ministres des vengeances et objets des miséricordes sans le savoir: ils sont menés comme par la main au-devant de l'évangile ; et c'est d'eux qu'on peut dire à la lettre qu'ils ont trouvé le Dieu qu'ils ne cherchaient pas.

veur,

Combien voyons-nous encore de peuples que l'église a enfantés à Jesus-Christ depuis le huitième siècle, dans ces temps même les plus malheureux ses enfans, révoltés contr'elle, n'ont point de honte de lui reprocher qu'elle a été stérile et répudiée par son époux ! Vers le dixième siècle, dans ce siècle dont on exagère trop les malheurs, accourent en foule à l'église les uns sur les autres, l'Allemand, de loup ravissant devenu agneau, le Polonais, le Poméranien, le Bohémien, le Hongrois conduit aux pieds des apôtres par son premier roi saint Etienne. Non, non, vous le voyez, la source des célestes bénédictions ne tarit point. Alors l'époux donna de nouveaux enfans à l'épouse, pour la justifier, et pour montrer qu'elle ne cesse point d'être son unique et sa bien aimée.

Mais que vois-je depuis deux siècles? Des régions immenses qui s'ouvrent tout-àcoup; un nouveau monde inconnu à l'aneien, et plus grand que lui. Gardez-vous bien de croire qu'une si prodigieuse découverte ne soit due qu'à l'audace des homines. Dieu ne donne aux passions humaines, lors même qu'elles semblent décider de tout, que ce qu'il leur faut pour être les instrumens de ses desseins: ainsi l'homme s'agite, mais Dieu le mène. La foi plantée dans l'Amérique, parmi tant d'orages, ne cesse pas d'y porter des fruits.

Que reste-t-il, peuples des extrémités de l'orient? Votre heure est venue. Alexandre, ce conquérant rapide, que Daniel dépeint comme ne touchant pas la terre de ses pieds, lui qui fut si jaloux de subjuguer le monde entier, s'arrêta bien loin au-deçà de vous : mais la charité va plus loin que l'orgueil. Ni les sables brûlans, ni les déserts, ni les montagnes, ni la distance des lieux, ni les tempêtes, ni les écueils de tant de mers, ni l'intempérie de l'air, ni le milieu fatal de la ligne, où l'on découvre un ciel nouveaux, ni les flottes ennemies, ni les côtes barbares ne peuvent arrêter ceux que Dieu envoie. Qui sont ceux-ci qui volent comme les nuées ? Vents, portez-les sur vos ailes. Que le midi, que l'orient, que les îles inconnues les attendent et les regardent en silence

venir de loin. Qu'ils sont beaux les pieds de ces hommes qu'on voit venir du haut des montagnes apporter la paix, annoncer les biens éternels, prècher le salut, et dire : O Sion, ton Dieu réguera sur toi ! Les voici ces nouveaux conquérans, qui viennent sans armes, excepté la croix du Sauveur. Ils viennent non pour enlever les richesses et répandre le sang des vaincus, mais pour offrir leur propre sang et communiquer le trésor céleste.

Peuples qui les vites venir, qu'elle fut d'abord votre surprise, et qui peut la représenter? Des hommes qui viennent à vous sans être attirés par aucun motif ni de commerce, ni d'ambition, ni de curiosité; des hommes qui, sans vous avoir jamais vus, sans savoir même où vous êtes, vous aiment tendrement, quittent tout pour vous, et vous cherchent au travers de toutes les mers avec tant de fatigues et de périls, pour vous faire part de la vie éternelle qu'ils ont découverte! Nations ensevelies dans l'ombre de la mort, quelle lumière sur vos têtes!

A qui doit-on, mes frères, cette gloire et cette bénédiction de nos jours ? A la compagnie de Jesus, qui, dès sa naissance, ouvrit, par le secours des Portugais, un nouveau chemin à l'évangile dans les Indes. N'est-ce pas elle qui a allumé les premières éteincelles du feu de l'apostolat dans le sein de ces hommes livrés à la grace ? Il ne sera

jamais effacé de la mémoire des justes le nom de cet enfant d'Ignace, qui, de la même main dont il avait rejeté l'emploi de la confiance la plus éclatante, forma une petite société de prêtres, germes bénis de cette communauté.

O ciel, conservez à jamais la source d'une grace si abondante, et faites que ces deux corps portent ensemble le nom du Seigneur Jesus à tous les peuples qui l'ignorent.

Parmi ces différens royaumes la grace prend diverses formes selon la diversité des naturels, des moeurs et des gouvernemens j'en aperçois un qui est le canal de l'évangile pour les autres. C'est à Siam que se rassemblent ces hommes de Dieu; c'est là que se forme un clergé composé de tant de langues et de peuples sur qui doit découler la parole de vie; c'est là que commencent à s'élever jusques dans les nues des temples qui retentiront des divins cantiques.

Grand roi dont la main les élève, que tardez-vous à faire au vrai Dieu, de votre cœur même, le plus agréable et le plus auguste de tous les temples? Pénétrans et attentifs observateurs, qui nous montrez un goût si exquis; fidèles ministres qu'il a envoyés du lieu où le soleil se lève jusqu'à celui où il se couche, pour voir Louis; rapportez-lui ce que vos yeux ont vu ce royaume fermé, non comme la Chine, par

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