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Ainsi-soit-il que notre prière s'accomplisse donc, qu'elle produise l'effet que nous en attendons; nous le désirons, nous le demandons ardemment. Amen.

D. A quoi devons-nous principalement penser, en récitant la Salutation angélique? - R. En récitant la Salutation angélique, nous devons principalement penser au mystère de l'incarnation et aux vertus de la sainte Vierge.

EXPLICATION. Le mystère de l'incarnation s'opéra au moment où Marie répondit à l'envoyé céleste : Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Nous devons donc penser à ce mystère, en récitant la Salutation angélique; nous devons penser aussi aux vertus de la sainte Vierge.

»

D. Quelles sont les principales vertus de la sainte Vierge? R. Les principales vertus de la sainte Vierge, que nous devons tâcher d'imiter, sont la chasteté, l'humilité, la douceur, et une parfaite soumission à la volonté de Dieu.

EXPLICATION. Toutes les vertus ont éclaté en Marie, mais particulièrement la chasteté, l'humilité, la douceur et une parfaite soumission à la volonté de Dieu. 1° La chasteté cette vertu était d'un si haut prix aux yeux de Marie, qu'elle la mettait au-dessus de la maternité divine, et qu'elle aurait renoncé, disent les saints docteurs, à la dignité de mère de Dieu, si son admirable pureté eût dû en éprouver la moindre altération. 2° L'humilité : un esprit céleste lui annonce qu'elle mettra au monde le fils de l'Éternel; elle se trouble: comment, dit-elle, cela pourra-t-il se faire ? L'ange lui révèle le desseins de Dieu; elle s'abaisse plus profondément encore. L'ange l'appelle la mère de Dieu, et elle n'ose prendre que le titre de sa servante; de sorte qu'elle est tout à la fois et la plus élevée et la plus humble des créatures. 3o La douceur et une parfaite soumission à la volonté de Dieu son cœur maternel est transpercé d'un glaive de douleurs, et elle ne laisse échapper aucune plainte. Elle voit son divin fils expirer dans les tourments; toute la nature en est émue:

le soleil s'obscurcit, la terre est agitée de tremblements horribles, les rochers se brisent, les tombeaux s'ouvrent; il semble que l'univers, déconcerté en voyant mourir son auteur, va rentrer dans l'horreur du chaos; Marie seule soutient ce spectacle sans laisser échapper aucune plainte; elle se contente de laisser couler quelques larmes de tendresse et de douleur, adorant intérieurement son fils comme la victime de nos péchés; adorant avec une courageuse patience et une humble résignation le Père céleste qui immolait à sa suprême justice ce fils inno- Ces vertus que Marie pratiqua dans un degré si sublime, nous devons nous efforcer de les imiter: « Voulez-vous plaire à Marie ? dit saint Bernard, imitez sa vie sainte. >>

cent.

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TRAITS HISTORIQUES.

LA VIERGE AUX ROSEAUX.

Tine et Sira, deux des îles les plus importantes de la mer Egée, en sont d'ailleurs les plus intéressantes par le grand nombre de catholiques qu'elles renferment. La fidélité de Tine et de Sira à conserver la foi de leurs pères, au milieu de mille périls et d'innombrables exemples de séduction, ne s'explique que par une faveur spéciale de la providence, dont elles sont redevables sans doute à la protection de Marie, protection qui, depuis plusieurs siècles, s'est manifestée sur elles d'une manière vraiment merveilleuse. Au temps où les Turcs faisaient de continuelles incursions sur les domaines des Vénitiens, dépouillant, massacrant, enlevant une foule de malheureux habitants de toutes les îles de l'Archipel, ceux de Tine et de Sira durent plusieurs fois leur salut à des miracles de bonté de cette puissante protectrice. Les pirates s'approchaient-ils de leurs côtes, une terreur panique ou des vents violents les en écartaient tout à coup. Y étaient-ils quelquefois descendus, les serviteurs de Marie échappaient à leurs yeux, soit au moyen d'un nuage qui se répandait à propos sur l'île, soit au milieu des joncs et des roseaux, faible retraite qui devenait néanmoins suffisante pour les dérober à la fureur de leurs ennemis. De nombreuses chapelles, élevées sur différents points des deux fles, perpétuent la mémoire de ces

bienfaits, et la reconnaissance des habitants y honore la Vierge protectrice sous le nom de la Vierge aux roseaux.

SAINT DOMINIQUE.

Lorsque saint Dominique et ses dignes coopérateurs travaillaient à la conversion des Albigeois, ils ne commençaient à regarder ces hérétiques, inconstants et trompeurs, comme solidement et sincèrement convertis, que lorsqu'ils les voyaient s'affectionner aux pratiques de la dévotion à Marie. Tant une longue expérience leur avait appris que cette dévotion, ou suppose une foi déjà pure, ou la conserve, ou ne tarde pas à la procurer.

THOMAS A KEMPIS.

Thomas à Kempis, que l'on a longtemps regardé et que de graves auteurs regardent encore comme l'auteur de l'Imitation, avait une dévotion singulière à la Salutation angélique; il la récitait souvent, et toujours avec les plus vifs transports; et voici comment il avaitparaphrasé cette belle prière :

<< Je m'approcherai de vous, ô Marie! avec respect, avec dévotion et avec une humble confiance, lorsqu'il s'agira de vous offrir la Salutation de l'ange. Je vous l'offre donc, la tête courbée par respect pour votre personne sacrée, les bras étendus par un tendre sentiment de dévotion, et je désire que tous les esprits célestes puissent la répéter pour moi cent mille fois, et plus souvent encore, Je ne connais rien de plus glorieux pour vous, ni de plus consolant pour nous. Que ceux qui aiment votre saint nom écoutent et se rendent attentifs. Les cieux se réjouissent et toute la terre doit être saisie d'étonnement, quand je dis : Je vous salue, Marie. Le démon s'enfuit, la terre tremble quand je répète : Je vous salue, Marie. La tristesse disparaît, et une joie toute nouvelle remplit mon âme quand je dis Je vous salue, Marie. Mon amour languissant se ranime et mon âme se renouvelle tout entière quand je répète : Je vous salue, Marie. Ma dévotion augmente, la componction s'excite en moi, mon espérance se fortifie, je sens de nouvelles consolations, en disant: Je vous salue, Marie. Telle est la douceur de cette Salutation, qu'il n'y a point de termes capables de l'exprimer; elle est trop profondément gravée dans mon cœur, pour que les paroles puissent la manifester au dehors. Je me prosterne dono de nouveau devant vous, ô la plus sainte des Vierges! pour vous dire: Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Qui me donnera de

satisfaire le désir que j'ai de vous honorer de toutes les puissances de mon âme? Puissent tous les membres de mon corps se changer en langues, pour vous saluer en mille manières différentes ; puissent toutes mes paroles être des paroles de feu, pour vous glorifier sans cesse, ô sainte mère de Dieu! Prosterné en votre présence, pénétré d'une sineère dévotion de cœur, et tout rempli des délices ineffables de votre saint nom, je vous présente la joie que vous causa la Salutation qui vous fut adressée par l'archange Gabriel. Puissé-je répéter avec une bouche aussi pure que l'or et avec une affection brûlante: Je vous salue, Marie, pleine de grâce! » Quels admirables sentiments! oh! que de grâces nous obtiendrions par l'intercession de notre divine mère, si nous étions fidèles à réciter tous les jours cette belle prière avec un cœur aussi rempli de dévotion, de confiance et d'amour!

LEÇON XXXVII.

DE LA MÉDITATION OU ORAISON MENTALE.

D. Comment appelle-t-on ordinairement la prière mentale? R. On l'appelle ordinairement méditation ou simplement oraison. EXPLICATION. Ainsi que nous l'avons déjà dit, mes enfants, la prière qu'on fait au fond du cœur, sans la produire au dehors par aucune parole, se nomme prière ou oraison mentale; mais on lui donne aussi le nom de méditation ou simplement d'oraison; par conséquent, faire la méditation, faire l'oraison, sont des expressions qui signifient la même chose que prier mentalement. On distingue plusieurs degrés d'oraison : l'oraison affective, l'oraison de recueillement, l'oraison de quiétude, etc. Nous parlerons seulement de celle que les maîtres de la vie spirituelle appellent simplement méditation ou oraison.

D. Qu'est-ce que la méditation ou oraison mentale? R. C'est une élévation et une application de notre esprit et de notre cœur à Dieu, pour lui rendre nos devoirs, lui demander les grâces dont nous avons besoin, et en devenir meilleurs pour sa gloire.

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D. De combien de parties se compose l'oraison mentale? R. L'oraison mentale se compose de trois parties, qui sont : la préparation, le corps de l'oraison, et la conclusion.

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EXPLICATION. Il y a trois choses à faire dans l'entrée ou préparation de l'oraison : 1° Il faut se mettre en la présence de Dieu par un acte de foi, croyant fermement qu'il est partout, dans le lieu où nous sommes et dans notre cœur; ce qui nous engage à l'adorer et à nous tenir avec respect devant sa majesté sainte : « Mon » Dieu (devons-nous lui dire), je crois fermement » que vous êtes ici présent; que vous l'êtes particuliè– »rement dans mon cœur, dont les moindres mouve» ments vous sont connus. O souveraine majesté de » mon Dieu, devant qui tout l'univers n'est qu'un peu » de poussière! je me prosterne devant vous, recon» naissant que vous êtes mon Créateur et que je suis » votre créature; et, en cette qualité, je fais hommage » de tout mon être à votre majesté suprême. » 2o Nous devons nous reconnaître indignes de paraître devant Dieu, à cause de nos péchés, et nous exciter à la contrition: « Je confesse, mon Dieu, que je ne suis pas » digne de paraître devant votre majesté sainte, à cause » de mon néant, de ma bassesse, de mes péchés sur» tout, qui sont sans nombre et rendent mon âme » hideuse à vos yeux. O Dieu! j'en suis tout confus, » humilié et contrit; je me repens de vous avoir offensé, » parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aima» ble, et que le péché vous déplaît, vous outrage et » m'éloigne de vous. Oubliez, je vous en conjure, les > fautes de ma jeunesse et toutes mes ignorances, pour » ne vous souvenir que de vos éternelles miséricordes. » 3o Il faut nous unir à Jésus-Christ pour paraître devant son père en son nom; reconnaître que nous sommes de nous-mêmes incapables de faire l'oraison d'une manière utile à notre salut, et demander l'assistance du Saint-Esprit

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