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26.

Pourquoi les

n'agissent

qu'ils ne sont qu'entre leurs semblables.

liqueurs, ainsi qu'il a été dit de celles de l'air, ont quelque mouvement qui, s'accordant avec ceux de la matière subtile, empêche qu'elles ne soient si pesantes que celles des corps durs.

Il faut aussi se souvenir que tous les mouvecorps pesants ments sont circulaires, au sens qui a été ci-dessus point lors- expliqué; d'où il suit qu'un corps ne peut être porté en bas par la force de sa pesanteur si au même instant un autre corps qui occupe autant d'espace, et soit toutefois moins pesant, ne monte en haut : et cela est cause que les plus hautes parties de l'eau, ou d'une autre liqueur qui est contenue en un vase, tant grand et tant profond qu'il puisse être, n'agissent point contre les plus basses, et même que chaque endroit du fond de ce vase n'est pressé que par autant de parties de cette liqueur qu'il y en a qui sont directement posées sur lui. Par exemple, en la cuve ABC', la goutte d'eau marquée 1 n'est point poussée par les autres 2,3,4, qui sont au-dessus, d'autant que si celles-ci descendoient, il ne pourroit y avoir que d'autres gouttes d'eau, telles que 5,6,7, qui montassent en leur place, et parceque celles-ci ne sont pas moins pesantes, elles les tiennent en balance, au moyen de quoi elles les empêchent de se pousser l'une l'autre ; et toutes les gouttes d'eau qui sont en la ligne droite 1,2,3,4 pressent ensemble la partie du fond de

Voyez planche VII, figure 2.

Y

la cuve qui est marquée B, parceque si B descendoit, toutes ces gouttes pourroient aussi descendre au même instant, et faire monter en leur place, par le dehors de la cuve, les parties d'air 8,9 ou semblables, qui sont plus légères. Mais cette partie B n'est pressée que par le petit cylindre d'eau 1,2,3,4 dont elle est la base, parcequ'en cas qu'elle commence à descendre, il ne peut y avoir que l'eau de ce cylindre 1,2,3,4 (ou une autre pareille quantité) qui la suive au même instant. Et la considération de ceci peut servir à rendre raison de plusieurs particularités qu'on remarque touchant les effets de la pesanteur, et qui semblent fort admirables à ceux qui n'en savent pas les vraies causes.

Au reste il faut remarquer que, encore que les parties du ciel se meuvent en plusieurs diverses façons en même temps, elles s'accordent néanmoins à se balancer et à s'opposer l'une à l'autre, en telle sorte qu'elles étendent également leur action vers tous les côtés où elles peuvent l'étendre; et ainsi que de cela seul que la masse de la terre par sa dureté répugne à leurs mouvements, elles tendent toutes à s'éloigner également de tous côtés de son voisinage, suivant les lignes droites tirées de son centre, si ce n'est qu'il y ait des causes particulières qui mettent en cela quelque diversité; et je puis bien concevoir deux ou trois

27.

Pourquoi

c'est vers le

centre de la

terre qu'ils

tendent.

28.

Et la troisième

action, qui comment elle agite les par

est la lumière,

ties de l'air.

telles causes, mais je n'ai encore su faire aucune expérience qui m'assure si leurs effets sont sensibles ou non.

Quant à la lumière, qui est la troisième action que nous avons ici à considérer, je pense avoir déjà ci-dessus assez expliqué sa nature; il reste seulement à remarquer que, bien que tous ses rayons viennent en même façon du soleil, et ne fassent autre chose que presser en ligne droite les corps qu'ils rencontrent, ils causent néanmoins divers mouvements dans les parties du troisième élément dont la plus haute région de la terre est composée, parceque ces parties étant mues aussi par d'autres causes, ne se présentent pas toujours à eux de même sorte. Par exemple, si AB' est une de ces parties du troisième élément, appuyée sur une autre marquée C, et qui en a plusieurs autres, comme DEF, au-dessus d'elle, il est aisé à entendre que les rayons du soleil qui viennent de GG peuvent maintenant être moins empêchés par l'interposition de ces autres de presser celle de ses extrémités qui est marquée A, que de presser celle qui est marquée B, de façon qu'ils la doivent faire baisser davantage; et que, incontinent après, ces parties DEF changeant de situation, à cause qu'elles sont mues par la matière du ciel qui coule autour d'elles, il arrivera qu'elles empêcheront moins

1 Voyez planche VII, figure 3.

les rayons du soleil de presser B que A; ce qui doit donner à cette partie terrestre AB un mouvement tout contraire au précédent : et il en est de même de toutes les autres, ce qui fait qu'elles sont continuellement agitées çà et là par la lumière du soleil'.

29.

Explication

de la quatriè me action, qui

est la chaleur; et pourquoi elle demeure

après la lumiè

duite,

Or c'est une telle agitation des petites parties. des corps terrestres, qu'on nomme en eux la chaleur (soit qu'elle ait été excitée par la lumière du soleil, soit par quelque autre cause), principalement lorsqu'elle est plus grande que de coutume, et qu'elle peut mouvoir assez fort les nerfs de re qui l'a pronos mains pour être sentie; car cette dénomination de chaleur se rapporte au sens de l'attouchement. Et on peut ici remarquer la raison pourquoi la chaleur qui a été produite par la lumière demeure par après dans les corps terrestres, encore que cette lumière soit absente, jusques à ce que quelque autre cause l'en ôte : car elle ne consiste qu'au mouvement des petites parties de ces corps, et ce mouvement étant une fois excité en elles doit demeurer (suivant les lois de la nature) jusques à ce qu'il puisse être transféré à d'autres

y

corps.

On doit aussi remarquer que les parties terrestres qui sont ainsi agitées par la lumière du soleil, en agitent d'autres qui sont sous elles, et que

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31. Pourquoi elle

dilater les

est, et pour

quoi elle en

condense aussi quelques uns.

celles-ci en agitent encore d'autres qui sont plus bas, et ainsi de suite; en sorte que, bien que les rayons du soleil ne passent point plus avant que jusques à la première superficie des corps terrestres qui sont opaques ou obscurs, toutefois, à cause qu'il y a toujours une moitié de la terre qui est échauffée par le soleil en même temps, sa chaleur parvient jusques aux plus basses parties du troisième élément qui composent sa seconde ou moyenne région.

Enfin, on doit remarquer que cette agitation a coutume de des petites parties des corps terrestres est ordicorps où elle nairement cause qu'elles occupent plus d'espace que lorsqu'elles sont en repos, ou bien qu'elles sont moins agitées: dont la raison est qu'ayant des figures irrégulières, elles peuvent être mieux agencées l'une contre l'autre lorsqu'elles retiennent toujours une même situation, que lorsque leur mouvement la fait changer; et de là vient que la chaleur raréfie presque tous les corps terrestres, les uns toutefois plus que les autres, selon la diversité des figures et des arrangements de leurs parties; en sorte qu'il y en a aussi quelques uns qu'elle condense, parceque leurs parties s'arrangent mieux et s'approchent davantage l'une de l'autre étant agitées que ne l'étant ainsi qu'il

pas, qu'il a été dit de la glace et de la

neige dans les Météores.

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