Scenes de Voyages

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Holt, 1899 - 277 pages
 

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Fréquemment cités

Page 152 - Les roues, les scies, les chaudières, les laminoirs, les cylindres, les balanciers, tous ces monstres de cuivre, de tôle et d'airain que nous nommons des machines et que la vapeur fait vivre d'une vie effrayante et terrible, mugissent, sifflent, grincent, râlent, reniflent, aboient, glapissent, déchirent le bronze, tordent le fer, mâchent le granit, et, par moments, au milieu des ouvriers noirs et enfumés qui les harcèlent , hurlent avec douleur dans l'atmosphère ardente de l'usine comme...
Page 21 - L'Allemagne, il ne le cache pas, est une des terres qu'il aime et une des nations qu'il admire. Il a presque un sentiment filial pour cette noble et sainte patrie de tous les penseurs.
Page 1 - ... arriva sur les bords du Rhin. La rencontre de ce grand fleuve produisit en lui ce qu'aucun incident de son voyage ne lui avait inspiré jusqu'à ce moment, une volonté de voir et d'observer dans un but déterminé; fixa la marche errante de ses idées, imprima une signification presque précise à son excursion d'abord capricieuse, donna un centre à ses études, en un mot le fit passer de la rêverie à la pensée.
Page 122 - Le brave architecte a pris un bonnet carré de prêtre ou d'avocat. Sur ce bonnet carré il a échafaudé un saladier renversé; sur le fond de ce saladier devenu plate-forme, il a posé un sucrier ; sur le sucrier, une bouteille ; sur la bouteille , un soleil emmanché dans le goulot par le rayon inférieur vertical ; et, enfin , sur le soleil, un coq embroché dans le rayon vertical supérieur. En supposant qu'il ait mis un jour à trouver chacune de ces idées, il se sera reposé le septième...
Page 67 - C'est là une vraie cuisine. Une salle immense. Un des murs occupé par les cuivres, l'autre par les faïences. Au milieu, en face des fenêtres, la cheminée, énorme caverne qu'emplit un feu splendide. Au plafond, un noir réseau de poutres magnifiquement enfumées, auxquelles pendent toutes sortes de choses joyeuses, des paniers, des lampes, un garde-manger, et au centre une large nasse à claire-voie où s'étalent de vastes trapèzes de lard.
Page 29 - Vous le savez , mon ami , ce ne sont pas les événements que je cherche en voyage , ce sont les idées et les sensations; et pour cela, la nouveauté des objets suffit. D'ailleurs, je me contente de peu. Pourvu que j'aie des arbres, de l'herbe, de l'air, de la route devant moi et de la route derrière moi, tout me va. Si le pays est plat, j'aime les larges horizons. Si le pays est montueux, j'aime les paysages inattendus, et au haut de chaque côte il y en a un.
Page 67 - ... s'étalent de vastes trapèzes de lard. Sous la cheminée , outre le tourne-broche , la crémaillère et la chaudière , reluit et pétille un trousseau éblouissant d'une douzaine de pelles et de pincettes de toutes formes et de toutes grandeurs.
Page 6 - Quant à ce qui est du présent, le voyageur put dès lors constater deux choses : la première, c'est que le Rhin est beaucoup plus français que ne le pensent les Allemands ; la seconde, c'est que les Allemands sont beaucoup moins hostiles à la France que ne le croient les Français.
Page 8 - Montaigne, et où s'attardent si volontiers les songeurs ; c'est cette foule d'aventures qui arrivent, non pas au voyageur, mais à son esprit ; en un mot, c'est tout et ce n'est rien : c'est le journal d'une pensée plus encore que d'un voyage. Pendant que le corps se déplace, grâce au chemin de fer, à la diligence ou au bateau à vapeur, l'imagination se déplace aussi. Le caprice de la pensée franchit les mers sans navire, les fleuves sans pont et les montagnes sans route.
Page 31 - Quand on relaie, tout m'amuse. On s'arrête à la porte de l'auberge. Les chevaux arrivent avec un bruit de ferraille. Il ya une poule blanche sur la grande route , une poule noire dans les broussailles, une herse ou une vieille roue cassée dans un coin, des enfants...

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