Avec ce numéro, le Journal des Économistes entre dans sa 48° année. La collection complète, composée de 12 numéros ou 4 volumes paï an, compte aujourd'hui 3 séries duodécennales complètes et 11 années de la IVa série, ainsi divisées Ire série, 152 numéros, 37 volumes de déc. 1841 à déc. 1853 janv. 1854 En tout 572 numéros, 177 volumes. Les noms et les articles de ce Recueil, bientôt demi-séculaire, ont motivé: 1° Une table générale, comprenant les années 1841 à 1865. (Elle résume les sept tables de cette première période). 2° Sept tables triennales, comprenant les années 1866 à 1886. La huitième table paraîtra à la fin de 1888. Depuis 1875, une table résume en décembre les 4 volumes de l'année. PRINCIPAUX COLLABORATEURS DE LA REVUE Rédacteur en chef: M. G. de MOLINARI, correspondant de l'Institut. CLAVE (Jules). NOEL (0.). OTT (A.). COURCELLE-SENEUIL (J.-G.), de l'Ins- PARETO (Vilfredo). titut. conseiller d'Etat. COURTOIS (À.). EICHTHAL (Eug. D'). FAUVEAU (P.-G.). FONTENAY (R. DE). FOURNIER DE FLAIX (E.). FOVILLE (A. DE), professeur au Con- GUYOT (Yves), député. HOUDARD (L.). HUBERT-VALLEROUX (P.). JUGLAR (Cl.). LACOMBE (Michel). LAFITTE (Pr. DE). LAME-FLEURY (É.), conseiller d'Etat. LEFORT Jos.), avocat au Conseil d'Etat. LETORT (Ch.). (Voir les prix et conditions d'abonnement à la couverture, 4o page.) DES ÉCONOMISTES L'ANNÉE 1888 Chaque année, nous sommes obligé de constater une aggravation du fardeau des dépenses militaires et autres, une insuffisance presque générale des recettes, une augmentation des impôts et des dettes publiques, avec un exhaussement des tarifs de douane, déterminé par la pression croissante des intérêts protectionnistes unis aux appétits dévorants de la fiscalité. L'année 1888 n'a été, à ces divers égards, que la continuation de ses devancières. Les Etats du continent, grands et petits ont augmenté leurs armements: l'effectif de l'armée allemande notamment s'est accru de 700.000 hommes, ce qui a nécessité un emprunt de 278 millions de marks pour l'armement de ce supplément de forces; la Belgique a commencé la construction. d'un réseau de fortifications en vue de protéger sa neutralité etc., etc. L'avènement de l'Empereur Frédéric IIl avait fait espérer un moment aux amis de la paix que cette furie de militarisme viendrait à s'arrêter, mais le règne de ce souverain libéral et pacifique n'a été qu'une agonie de trois mois et d'ailleurs que pouvait l'influence d'un seul homme contre la coalition formidable des intérêts, des préjugés et des passions qui ont mis tous les états Européens sur le pied guerre? Sans se dissimuler les dangers de cette situation, il ne faudrait point toutefois se les exagérer. Nulle part la guerre n'est populaire, et l'obligation généralisée du service militaire a contribué encore à en dégoûter les classes les plus influentes de la population. A l'époque où l'on pouvait se racheter de la conscription, moyennant une somme relativement insignifiante, où pour les classes dont l'opinion faisait loi, la guerre c'était « le sang des autres », les gouvernements pouvaient, sans rencontrer une bien vive opposition, s'abandonner à leur humeur belliqueuse. Il n'en est plus de même aujourd'hui. Sans doute, la classe dirigeante fournit la plus grande partie du personnel professionnel de l'armée, et ce personnel est naturellement intéressé à voir éclater des guerres qui lui procurent de |