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ou réels, ou factices, à la conviction de tout ce qui a existé depuis dix-sept cents ans.

Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres prodiges qui ne sont pas écrits dans ce livre : mais ces choses ont été écrites, afin que vous croyez que Jésus est le Christ, fils de Dieu; et qu'en le croyant, vous ayez la vie en son nom. Toutes les apparitions de Jésus-Christ, après sa résurrection, n'ont pas été décrites dans les évangiles. L'apôtre saint Paul parle de plusieurs apparitions dont les évangélistes ne font pas mention, et spécialement d'une où il se montra à plus de cinq cents d'entre les frères, dont un grand nombre vivoient encore au moment où il parloit, et dont quelques-uns étoient déjà morts (1). Saint Luc nous apprend qu'après sa passion, Jésus Christ se montra vivant à ses apôtres dans beaucoup d'occasions, leur apparoissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu (2). Ce royaume de Dieu étoit son Eglise, dont pendant ce temps il leur traça la discipline, le gouvernement et les lois. Il étoit utile que Jésus

(1) Et quia visus est Cephæ, et post hoc undecim. Deindè visus est plus quàm quingentis fratribus simul, ex quibus multi manent usquè adhùc; quidam autem dormierunt. Deindè visus est Jacobo, deindè apostolis omnibus. 1. Cor. xv. 5, 6 et 7.

(2) Quibus (apostolis), et præbuit seipsum vivum post passionem suam in multis argumentis, per dies quadraginta apparens eis, et loquens de regno Dei. Act. 1. 3.

Christ se montrât souvent à ses apôtres, afin de leur donner des instructions qui alloient leur devenir nécessaires pour le régime et le maintien de l'Eglise, dont ils devoient être chargés ; mais l'Esprit saint n'a pas jugé à propos de nous faire connoître ces détails dont nous n'avons pas besoin. Nous connoissons les ordres de JésusChrist, par leur exécution; et la pratique constante de l'Eglise nous montre ce qu'avait réglé sur elle son divin fondateur. Ce que l'évangile nous apprend des diverses apparitions de notre divin Maître, suffit pour établir notre foi. C'est pour ce motif, et il nous le déclare par l'organe de saint Jean, qu'ont été écrites les choses qui nous ont été transmises. Entrons donc dans ses vues avec un esprit de confiance et de soumission; méditons ce qu'il nous a révélé; fortifionsen notre croyance, nourrissons-en notre piété ; et méritons par notre foi, soutenue des œuvres dont elle est le principe, la récompense qu'il nous promet ici, d'avoir la vie au nom de celui en qui nous aurons cru.

ÉVANGILE

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DU SECOND DIMANCHE APRÈS PAQUES.

Parabole du bon Pasteur.

Jésus dit à quelques-uns des pharisiens : Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis; mais le mercenaire, et celui qui n'est point le pasteur, à qui les brebis n'appartiennent point, voit venir le loup, et abandonne les brebis, et s'enfuit ; et le loup les emporte et les disperse. Or, le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se met pas en peine des brebis. Je suis le bon pasteur; je connois mes brebis, et mes brebis me connoissent. Comme mon père me connoît, je connois aussi mon père; et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; et il faut aussi que je les amène, et elles écouteront ma voix, et il n'y aura qu'un troupeau et qu'un pasteur. (Jean, x. 11 — 17.)

EXPLICATION.

Jésus dit à quelques-uns des pharisiens : Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. C'est à des pharisiens que Jésus-Christ parle. Il sait que ces hommes animés d'une haine violente contre lui, qui ne l'ap

prochent que pour trouver quelque occasion de lui nuire, qui ne l'écoutent que pour trouver dans ses discours quelque mot qu'ils puissent interpréter avec malignité, ne profiteront pas de ses instructions: il juge même qu'ils n'entendront rien à ce qu'il leur dit, qu'ils ne comprendront point quelles sont ces brebis, quel est ce bon pasteur qui donne pour elles sa vie, quel est ce mercenaire qui les laisse exposées au loup, quelle est cette bergerie où il doit réunir encore d'autres brebis. Malgré cela, il ne laisse pas de leur présenter ces vérités importantes, comme si elles devoient faire sur eux une profonde impression. Mais nous devons considérer que les discours de Jésus-Christ n'ont pas été dirigés seulement vers ceux qui étoient présens devant lui. Ses paroles sont des paroles éternelles qui doivent retentir dans tous les siècles; des paroles adressées à toutes les générations, à tous les hommes qui paroîtront à jamais sur la terre. C'est pour nous, c'est à nous que Jésus-Christ a parlé. Si ces pharisiens, au lieu d'être conduits par la méchanceté, avoient été guidés par la sincérité; si, au lieu de chercher à surprendre Jésus-Christ dans ses paroles, ils en avoient étudié attentivement, et lui en avoient demandé humblement le sens, ils les auroient comprises, ils s'en seroient pénétrés, et les leçons du divin Sauveur, au lieu d'être, comme elles le furent, leur condamnation, auroient été le prin

:

cipe de leur salut. Ce qu'ils auroient dû faire, faisons-le instruits par leur faute et par leur malheur, gardons-nous d'y tomber. Cherchons dans le discours de Jésus-Christ les instructions qu'il a bien voulu nous y donner; et demandonslui avec instance d'éclairer notre intelligence pour les comprendre, et de soutenir notre volonté pour les pratiquer.

Jésus-Christ est le bon pasteur; il est même le seul que l'on puisse appeler avec exactitude, le bon pasteur : il l'est à des titres qui lui sont propres, et qui ne peuvent être communiqués à aucune créature. Il n'y a que Dieu qui soit véritablement bon (1), avoit-il dit lui-même. Les pasteurs terrestres, quels qu'ils soient, ne peuvent pas mériter ce titre sans restriction: leurs vertus les plus sublimes ne sont jamais sans mélange d'imperfection. Tout pontife pris parmi les hommes, dit saint Paul, environné lui-même d'infirmités, en offrant pour les péchés du peuplé la victime salutaire, doit aussi l'offrir pour les siens (2): mais il convenoit, ajoute-t-il, à la loi de grâce, à la loi de perfec · tion, de nous donner un pontife saint, innocent, exempt de toute tache, séparé des pécheurs,

(1) Nemo bonus, nisi unus Deus. Marc. x. 18.

(2) Omnis namque pontifex ex hominibus assumptus............... quoniam et ipse circumdatus est infirmitate; et proptereà debet, quemadmodùm pro populo, ità etiam et pro semetipso offerre pro peccatis. Hebr. vi. 1 2 et 3.

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