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PRÉFACE.

Exclusivement composé d'articles qui ont tous paru en 1868 dans le journal la Liberté, ce livre atteste que les faits accomplis n'ont pas tardé à vérifier la justesse des prévisions et des idées de

son auteur.

Quel cas avait-il été fait de ses avertissements, de ses indications?

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De là le titre de ce volume, hélas! trop bien justifié.

Août 1870.

266036

UNIV. OF CALIFORNIA

LA

GUERRE FATALE.

Quand je vois l'Europe transformée en une sorte de
camp armé et qui se ruine pour s'armer, je me dis que
cela ne peut pas durer longtemps.

MARECHAL NIEL, Corps législatif, séance du
31 décembre 1867.

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Le 5 novembre 1863, l'empereur Napoléon III, dans une lettre mémorable qui restera l'acte le plus glorieux de son règne, s'exprimait ainsi :

Deux voies sont ouvertes: l'une conduit au progrès par la conciliation et la paix; l'autre, tôt ou tard, mène FATALEMENT à la guerre par l'obstination à maintenir un passé qui s'écroule.

Le 16 juillet 1870, les événements vérifiaient toutes nos prévisions; M. Rouher, président du Sénat, se rendait au palais de Saint-Cloud, où il faisait entendre à l'Empereur ces paroles désignant la Prusse :

Les écarts d'une ambition surexcitée par un jour de grande fortune devaient TOT OU TARD se produire.

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LA GUERRE FATALE.

Si la guerre que nous n'avons cessé d'annoncer en 1867 et en 1868 était inévitable, était « fatale », avons-nous eu tort de tout faire pour que la France ne s'endormît pas dans des illusions mortelles?

I.

LA PREMIÈRE BATAILLE.

1er janvier 1868.

L'année dernière, dans ce même mois de janvier, l'Empereur avait compris que le seul moyen de faire oublier à la France l'amoindrissement territorial qui résultait manifestement pour elle de l'immense agrandissement territorial de la Prusse et des faits accomplis en 1866, c'était de susciter une puissante diversion à l'extérieur par l'intérieur. L'Empereur l'avait si bien compris, que le 19 janvier 1867, paraissant déterminé à rouvrir l'ère des libertés fermée depuis le 2 décembre 1851, il écrivait que son avis et sa ferme intention étaient de « ne rien faire à demi » : l'exécution ayant trahi sa pensée, le courant libéral ne s'étant pas établi, la politique étant demeurée stagnante, l'activité de notre industrie et de notre commerce s'étant arrêtée, le poids de notre influence au dehors ayant considérablement diminué, la guerre, une guerre prochaine, semble inévitable. En effet, comment l'éviter? A un grand pays tel que la France il faut nécessairement, indispensablement, l'une de ces trois choses : Ou la liberté;

Ou la prospérité;

Ou la gloire.

La liberté! La France l'a-t-elle? Non; elle n'a pas même

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