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rendre grave.

VII.

MOLIERE.

Il a connu le caractere du comique & l'execute naturellement. L'invention de fes meilleures Pieces eft imitée, mais judicieusement, fa morale eft bonne, & il n'a qu'à fe garder de la fcurrilité.

VIII.

GILBERT.

Eft un esprit délicat, duquel on a des Odes, de petits Poëmes, & plufieurs Pieces de Théatre pleines de bons vers; ce qui l'avoit fait retenir par la Reine de Suede, pour Secretaire de fes Commandemens.

mandemens. Il n'a pas une petite opinion de lui.

I X.

PETIT. (a)

Eft un paffable Phyficien entre les plus exhauffez, & dans les mécaniques obfervations, car dans toutes les experiences des chofes naturelles, art de guerre & fortifications, on n'en voit point de plus ardent & de meilleure foi que lui.

(a) Pierre Petit, natif de Touraine, & nen pas de Bourbonne, comme l'a dit Wittennius dans fon Diarium Biograph. a été un des plus grands Humanistes du XVII.Siecle ; bon Méchanicien, grand Poëte, excellent Critique, il méritoit qu M. Chapelain parlât de lui en termes un peu plus honorables. Il elt mort le 13. Decembre 1687. âgé de 71. ans.

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X.

BENSERADE.

A peu de fçavoir, mais pour de l'efprit on n'en fçauroit avoir d'avantage. Dans la jeuneffe il fit une Cléopatre qui réüffit affez,( a ) depuis il s'eft tourné à la Poëfie enjouée (b) & il y excelle de forte qu'aucun ne tente de le fuivre en ce genre là.

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(a) Il a fait encore d'autres Pieces de Thea tre, comme la mort d'Achille, Yphis & Iante, Guftave, Méléagre, & la Pucelle d'Orleans..

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(b) Ce n'eft pas dans la Poëfie enjoüée, c'eft dans la Poëfie galante qu'il a excellé. M. Coftar, art. XX. de la Lifte des Gens de Lettres, prefentée au Cardinal Mazarin, avoit déja dit fes Vers ne font pas fort bien tournez, mais ils font fi pleins d'efprit, & ont un air fi galant qu'ils l'emportent au-deffus de tous les autres au jugement de la Cour. Ifaac de Benferade eft mort en 1691. Voiez fa vie à la tête de l'édition de fes Ouvrages, faite à Paris en 2. volumes in 12. M. l'Abbé Tallemant eft Auteur de cette Vic.

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soplynd XI.

SORBIERE. (a)

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Il n'eft pas fans lumiere & fans fçavoir, mais il ne voit & ne fçait rien à fonds, & donnant à tout, il parle à tâtons des chofes qu'il ignore, comme est la Philosophie ancienne & nouvelle qu'il ne fait qu'effleurer; celles même dont il a quelque connoiffance, comme l'hiftoire des bonnes Lettres, & les nouvelles publiques; tout ce qu'il fait a pour but la fortune, & point la gloire; ce qui eft caufe qu'il paffe par tout pour adulateur de ceux dont

(a) Voiez la Vie de M. de Sorbiere au-devant du Sorberiana.

il efpere: & pour fatyrique contre ceux qui ne lui donnent pas ce qu'il prétend. Son ftile latín eft affez pur & noble, & il parle mieux françois que le commun des Lan guedociens.

XII.

SAVVAL. (a)

Eft un Ecrivain de grand travail, & qui ne réüffit pas mal dans celui qu'il a entrepris des Antiquitez de Paris ;, dans lefquelles il étalle mille curiofités qui fans fa conftante activité feroient demeurées enterrées. Il n'a pas

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a) Henri Sauval, dont on a publié en 1724. en 3. vol. in fol. les Antiquitez de Paris. M. Chapelain a très-bien jugé de ce travail.

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