Il n'aima plus que le honteux honneur Pendant ces jours, durant ces tristes scenes N'y pensez plus: l'infâme a sans pudeur Déja pourtant on approche de Nantes, La nef arrive, et l'équipage en sort. Une touriere étoit assise au port: Dès le départ de la premiere lettre Là chaque jour elle venoit se mettre; Ses yeux, errant sur le lointain des flots, Sembloient hâter le vaisseau du héros. En débarquant auprès de la béguine, L'oiseau madré la connut à la mine, A son œil prude ouvert en tapinois, A sa grand' coiffe, à sa fine étamine, A ses gants blancs, à sa mourante voix, Et mieux encore à sa petite croix. Il en frémit, et même il est croyable Qu'en militaire il la donnoit au diable; Trop mieux aimant suivre quelque dragon Dont il savoit le bachique jargon, Qu'aller apprendre encor les litanies, La révérence, et les cérémonies. Mais force fut au grivois dépité D'être conduit au gîte détesté. Malgré ses cris, la touriere l'emporte:Il la mordoit, dit-on, de bonne sorte, Chemin faisant; les uns disent au cou, D'autres au bras; on ne sait pas bien où:D'ailleurs, qu'importe ? à la fin, non sans peine, Dans le couvent la béate l'emmene;Elle l'annonce. Avec grande rumeur Le bruit en court. Aux premieres nouvelles La cloche sonne: on étoit lors au chœur;On quitte tout, on court, on a des ailes: .« C'est lui, ma sœur! il est au grand parloir »! On vole en foule, on grille de le voir; Les vieilles même, au marcher symétrique, Des ans tardifs ont oublié le poids:Tout rajeunit; et la mere Angélique Courut alors pour la premiere fois. |