D'une moisson de fleurs les chemins sont semés; Mais que dis-je? insensé! formé par la tristesse, Ingrate! estimez mieux nos demeures champêtres; Souvent des dieux bergers ont chanté sous nos hêtres. Les déesses souvent ont touché nos pipeaux; Diane d'un pasteur a gardé les troupeaux: Que la fiere Pallas aime le bruit des villes,. Vénus préfere au bruit nos cabanes tranquilles. Tout suit de son penchant l'impérieux attrait; Les cœurs sont maîtrisés par un charme secret. Le loup cherche sa proie autour des bergeries; Le jeune agneau se plaît sur les herbes fleuries: Pour moi, charmante Iris, par un penchant plus doux, Je sens que mon destin m'a fait naître pour vous. Vains projets! vœux perdus! trop stérile tendresse! NOTES. Corydon se plaint de l'insensibilité d'Iris, bergere d'un hameau étranger; il veut inutilement l'attirer dans ses campagnes. Dans les champs qu'Aréthuse enrichit de ses eaux. Fontaine de Sicile. Des chants dont le dieu Pan sait charmer l'Arcadie. Belle contrée du Péloponnese, consacrée autrefois aux déités champêtres, et dont les habitants, tous pasteurs, passoient pour les maîtres de la poésie bucolique. III. PALÉMON. COMBAT PASTORAL. PALÉMON, MÉNALQUE, DAMETE. MÉNALQUE. APPRENEZ-MOI, Damete, à qui sont les troupeaux Qu'on voit errer sans guide au bord de ces ruisseaux. DAMETE. J'en suis le conducteur, Lycas en est le maître; O bercail malheureux! depuis que nuit et jour DAMETE. Vous deviez m'épargner ce reproche indiscret: Quoi! rompis-je avec vous d'une main criminelle DAMETE. Quel berger ne sait point que sous ces vieux ormeaux Ménalque d'Eurylas brisa les chalumeaux? Rival de ce pasteur, jaloux de sa victoire, Votre cœur indigné ne put souffrir sa gloire; Qu'entends-je? sur quel ton me parleroit un maître, DAMETE. De ce prétendu vol Damon ne peut se plaindre. |