L'industrieux travail de la simple nature, Applaudit au berceau de son restaurateur. Commencez, heureux fils d'une mere charmante, Commencez de répondre à sa plus douce attente; Par de justes retours comblez ses tendres vœux ; Que vos premiers souris s'adressent à ses yeux. Pour vous l'Amour éleve une jeune déesse NOTES. Ce ne sont point des bergers qui parlent dans cette piece, c'est le poëte lui-même, à qui des tons plus élevés sont permis. Quelques uns le blâment d'avoir mis au rang des églogues un sujet si pompeux, et qui paroît plutôt du ressort de l'ode. Si Virgile eût été du sentiment de ses censeurs, nous y eussions perdu une de ses plus belles églogues. Un consul à vos jeux s'intéresse aujourd'hui. Pollion. Sur l'univers paisible il régnera comme eux. Cette prédiction pouvoit-elle se faire d'un fils de Pollion, dont plusieurs interpretes soutiennent que Virgile chante ici la naissance? Elle ne convenoit sans doute qu'à l'héritier présomptif de l'empire, au seul Marcellus, neveu d'Auguste, et adopté par cet empereur, qui n'avoit point de fils. Au fer d'un autre Achille abandonnés en proie. Ce vers et les trois précédents sont allégoriques. Par eux Virgile indique les préparatifs de la flotte qu'équipoient les triumvirs, Octavien et Antoine, pour attaquer Sexte Pompée, fils du grand Pompée, qui soutenoit en Sicile les restes du parti républicain. Il fut défait dans un combat naval. Syra cuse fut cette seconde Troie; Octavien César fut ce nouvel Achille. Ces applications sont pleines de beautés : nous en devons la découverte au savant P. Catrou. Du beau sang de Vénus rejeton précieux. La fable romaine faisoit descendre la famille des Césars de Vénus Énée, fils de cette déesse. par Pour vous l'Amour éleve une jeune déesse. Julie, fille d'Auguste. Marcellus épousa cette princesse. Les prédictions de Virgile ne furent pas vérifiées dans toute leur étendue. Ce prince aimable, l'espoir et les délices de l'empire romain, mourut à la fleur de son âge. Le sixieme livre de l'Énéide finit par une plainte très tendre sur la mort prématurée de ce jeune héros. PROFITONS, cher Mopsus, des moments précieux Que la fin d'un beau jour nous accorde en ces lieux: Je chante, vous jouez du hautbois avec grace; Essayons un concert digne des bois de Thrace. MOPSUS. Je suis prêt, cher Ménalque, à chanter avec vous: Chantons sous ce feuillage, ou, si vous l'aimez mieux, A Faune de tout temps elle fut consacrée : Si més vers sont moins beaux, pardonnez à ma muse Ce défaut d'agrément que ma jeunesse excuse. Non, je sais qu'Amyntas ose seul dans nos bois MOPSUS. N'en soyez point surpris, dans son orgueil extrême De vos champêtres airs répétez les plus beaux; Ou plaignez dans vos chants cette amante célebre MOPSUS. Souffrez qu'à d'autres jours je réserve ces chants; Lorsque j'aurai chanté, que mon rival jaloux Vous montre aussi ses vers! qu'il chante! et jugez-nous. De vos chants et des siens je sais la différence: Est comme un saule obscur près d'un brillant rosier, |