d'une imagination exercée aux idées poétiques, tendres et riantes. Premier imitateur du berger dont la muse... Théocrite. Apollon, peu facile à ces hardis projets... Auguste avoit ordonné à Virgile d'écrire dans le genre pastoral. Ce prince aimoit à se voir désigné sous le nom et les attributs du dieu de la poésie. Que d'autres, & Varus, plus chers aux doctes fées... Quintilius Varus s'étoit acquis quelque réputation dans les armes au temps que Virgile écrivoit ce poëme. Il fut ensuite célebre par ses malheurs et par la perte des trois légions qu'il commandoit en Allemagne, et qu'Arminius défit dans la forêt de Tomberg. Des filles de Prætus les fureurs sont connues. Lysippe, Iphianasse, et Iphione, filles de Protus et de Sthé nobée, se vanterent d'être plus belles que Junon. La déesse, jalouse et irritée, les frappa d'un genre de folie qui leur fit croire qu'elles étoient métamorphosées en vaches. Il chante aussi Gallus, des rives du Permesse.... Cornélius Gallus, poëte, ami de Virgile. Quand l'heureux Eurotas, arrêté sur ses bords... Fleuve voisin de Lacédémone. VII. MÉLIBÉE. DISPUTE PASTORALE. CORYDON, TYRCIS, MÉLIBÉE. MÉLIBÉE. Sous de frais alisiers Daphnis étoit assis : Près de lui deux bergers, Corydon et Tyrcis, Gardoient tranquillement, couchés sur des feuillages, Leurs troupeaux réunis dans les mêmes herbages; Tous deux jeunes encor, nés aux mêmes hameaux, Dans l'art de bien chanter furent toujours rivaux. Ils alloient commencer leur dispute incertaine; Le hasard m'amena vers le lieu de la scene: (Je cherchois mon belier égaré dans ces champs, Tandis que je plaçois mes myrtes loin des vents.) « Venez, me dit Daphnis, j'ai vu dans cette route « Un belier vagabond, que vous cherchez, sans doute, << Soyez moins inquiet, il suivra les troupeaux « Que le soir va conduire aux sources de ces eaux: «< Partagez avec nous sur ces rives fécondes << Le plaisir d'un concert et la fraîcheur des ondes. « Ce beau fleuve, en baignant ce bocage secret, << Joint aux chants des oiseaux des sons doux et flatteurs. >> CORYDON. Vous qui formez Codrus, déités d'Hippocrene, TYRCIS. Vous, dont l'art aux beaux vers donne l'ame et la vie, Que pour lui mes honneurs soient un mortel affront. CORYDON. Déesse des chasseurs, agréez mon hommage, Si Phébus votre frere anime mon hautbois. Tous les ans d'un lait TYRCIS. pur une coupe t'est due, CORYDON. Charmante Galatée, aimable Néréide, Toi dont le plus beau cygne envîroit la blancheur, TYRCIS. Nymphe que je chéris, que ton cœur me dédaigne, Qu'il rejette mes soins, mes vœux, et mes présents, Fuis-moi comme l'on fuit les poisons de Sardaigne, Si les jours loin de toi ne me semblent des ans. CORYDON. Le printemps est fini: les troupeaux aux lieux sombres Déja cherchent à fuir les premieres chaleurs; Hêtres, couvrez le mien de vos plus fraîches ombres; Ruisseaux, changez pour lui vos bords en lits de fleurs. TYRCIS. Quand l'hiver revenu nous chasse des bruyeres, CORYDON. Dans la saison des fruits tout rit en ces campagnes: Mais si ce beau berger sortoit de nos montagnes, TYRCIS. Tout languit dans nos champs quand Phyllis est absente, CORYDON. L'ormeau plaît au dieu Pan, le pampre au dieu d'automne, TYRCIS. L'arbre chéri d'Alcide orne bien un rivage, Des deux bergers rivaux telle fut la dispute; NOTES. Ce beau fleuve, en baignant ce bocage secret... Le Mincio, riviere du Mantouan, aujourd'hui le Menzo. |