TABLEAU déduit des expériences de M. Hartig, sur la pesanteur des bois, la solidité et le poids d'une corde de bois, suivant les espèces et qualités, et leur degré de des

Moyenne proportionnelle des expériences de M. Hartig, sur la solidité d'une corde de bois.

et mesures de France, il a, dans son nouvel ouvrage, publié en 1808, sous le titre de Lehrbuch fur forster, réduit en un petit tableau les moyennes proportionDepuis que M. Hartig a donné, dans ses Expé-nelles de ses expériences sur la solidité d'une corde riences sur la combustibilité des bois, les calculs de bois. En voici la traduction en mesures de France. dont nous venons de présenter les résultats en poids

Il résulte de ce tableau et de celui qui le précède, pèse moins, et après ce terme sa pesanteur diminue. que la solidité et le poids d'une corde de bois varient suivant que les bois sont plus ou moins droits et unis, noueux ou tortueux, et qu'ils forment des bûches de fente ou des rondins plus ou moins forts. L'âge où le bois a le plus de pesanteur est celui de son parfait accroissement. Avant cette époque il

On voit aussi combien les bois perdent de leur poids par le desséchement; cette perte varie depuis un cinquième juqu'à la moitié de leur poids. Les bois qui perdent le plus sont les bois blancs, et ceux qui croissent dans les terrains gras et humides, que l'aune, les peupliers, le saule blanc, et le mélèze.

tels

Nous avons déjà fait observer que la solidité d'une ployees pour la remplir, et sur la perte en solidité corde de bois variait encore suivant la longueur des ou le retrait occasionné par le desséchement des bûbûches, et qu'elle est plus forte lorsque les bûches ches pendant un certain temps. L'ouvrage de M. le sont plus courtes, parce qu'alors le bois se range baron de Werneck est composé d'environ 300 pages; mieux dans la corde. En effet, il suffit d'un seul mais en réduisant ses calculs en tableaux, et en noeud dans une bûche de 4 pieds de long, pour s'op-abrégeant ses démonstrations à ce qui sera le plus poser à l'arrangement de cette bûche et multiplier les vides. La moindre grosseur des bâches produit aussi, comme on l'a vu, une grande diminution dans la solidité ; plus il y aura de bûches employées pour femplir une corde, plus la solidité en sera faible.

nécessaire, ma traduction rendra en peu de pages tout le travail de l'auteur.

Il examine les procédés que Burgsdorf, Dozel, Yung, OEttelt, Vierenklée (et lui-même en 1776), ont suivis pour déterminer la solidité ou contenance matérielle d'une corde de bois. Il y a eu autant de résultats différens qu'il y a eu d'expériences, parce qu'on n'a point eu égard à l'espèce ni au nombre des bûches employées pour former la corde, ni à la dis

été tirées. Cependant il est évident que la solidité d'une corde doit varier suivant qu'on remplit cette corde avec des bûches fendues ou des rondins plus ou moins longs plus ou moins droits ou tortueux, unis ou noueux, gros ou minces.

Toutes ces différences sont calculées par les acheteurs et les vendeurs. Cependant il est certain, comme on le verra plus loin, que le beau bois de choix se vend, proportion gardée, moins cher que le petit bois. Il est vrai que le consommateur peu aisé cal-position des troncs d'arbres dont les bûches avaient cule moins le poids et la solidité, que l'usage qu'il doit faire de son bois. S'il achète du bois de choix, il sera obligé de le faire fendre, parce qu'une bûche au feu, étant une fois échauffée, se réduit promptement. Il paiera donc des façons qui rendront son bois plus cher; ou bien s'il l'emploie tel qu'il l'a acheté, il ne sera pas le maître de mettre dans son chauffage l'économie qu'il désire. Le petit bois lui donnera sans doute une quantité bien moins grande de chaleur; mais ce désavantage se compensera par la facilité de la régler plus économiquement. Ainsi le bois de choix convient aux grands appartemens et par-tout où l'on veut entretenir une chaleur soutenue; et le petit bois est utilement employé dans les petites pièces, dans les poêles et dans les usines. Nous avons, au mot Bois, page 431, traité avec détail, des qualités combustibles des différentes espèces de bois.

M. Hartig n'a point fait toutes ces omissions; cependant, suivant M. de Werneck, il a négligé quelques circonstances assez importantes; il a bien eu égard à la disposition et à la forme des bûches, mais il n'a pas fait attention à la quantité des bûches qu'il employait, ce qui apporte néanmoins beaucoup de variations dans les vides de la corde. M. Hartig a trouvé, par exemple, qu'une corde (144 pieds cubes du Rhin) de bûches provenant d'un vieux hêtre droit et uni, contenait, terme moyen, une solidité de 100 pieds cubes du Rhin. M. de Werneck a trouvé que, pour former une corde de cette solidité, il fallait de 155 à 165 bûches. Mais si on employait 200 bûches ou seulement 86, la solidité serait différente. Dans le premier cas, celui où on emploierait de 155 à 165 bûches, elle ne serait que de 90 pieds, et dans le second, elle irait à 120 et 121 pieds cubes.

Depuis que M. Hartig a publié les expériences dont nous venons de rendre compte, un autre observateur allemand, M. le baron de Werneck, s'est occupé des mêmes recherches. Il les a bornées à onze espèces de bois; mais il les a variées beaucoup, et il s'est attaché sur-tout à connaître les différenIndépendamment de cette circonstance, il faut ces en solidité et en poids qu'apporte dans une corde encore, pour bien déterminer la contenance matéde bois le nombre des bûches employées pour la rem-rielle d'une corde de bois, avoir égard à l'état dans plir; il a aussi déterminé le retrait du bois par le desséchement, ce que n'avait point fait M. Hartig. Son travail, fait avec un soin minutieux, mérite d'être connu, d'autant que nous n'avons rien de complet sur cet objet.

CHAPITRE III. DES EXPÉRIENCES DE m. de
WERNECK.

lequel se trouve le bois qu'on veut mesurer; car s'il s'agit de bois frais que l'on réduit en bûches et qu'on mesure encore vert, ces bûches s'arrangent mieux dans la corde que lorsqu'elles sont plus ou moins sèches. En effet le desséchement occasionne des fentes, des crevasses; le bois se déjette, se tord, et si d'un côté il éprouve du retrait. l'épar vaporation des fluides, il prend d'ailleurs de nouvelles formes propres à augmenter la masse des vides. C'est ce que l'auteur a reconnu par ses expériences sur des bois de hêtre raboteux, noueux et tortueux.

§ jer. Observations sur son ouvrage. Son travail a été imprimé à Carlsruhe, en 1811, par les soins de M. Laurop, grand-maître des forêts du grand-duché de Bade, ainsi qu'un autre ouvrage Il regarde comme très-défectueuse la méthode sur la carbonisation. Ils forment deux volumes sous suivie par M. Hartig, qui consiste à faire scier un le titre commun de Gemeinnützige entdekungen tronc d'arbre dont on a calculé la solidité en blocsde und beobachten im gebiete der praktischen forst-la longueur ordinaire des bûches, à tirer de ces wissenchaft für forstmanner, etc. : Découvertes et observations d'utilité publique, relatives à l'économie forestière, à l'usage des forestiers, etc.

Je vais rendre compte des expériences de l'auteur sur la solidité d'une corde de bois, suivant les espèces et qualités de bois, et le nombre des bûches em

blocs la quantité nécessaire de bois de fente pour former une corde, à soustraire le cube des blocs restans de la solidité de tout le tronc, et à considérer le reste comme formant la contenance matérielle de la corde. Elle ne serait exacte qu'autant que les tiges ou troncs qu'on aurait toisés avant

d'en tirer des bûches, auraient parfaitement la for-quaient une mesure de 6 pieds avec leurs divisions me cylindrique ou conique qu'on est dans l'usage en pouces et lignes, et afin qu'ils conservassent bien de leur attribuer. Mais des expériences faites par leur solidité, on les fit affermir par des arcs-boutans. M. Schoefer, maître des forêts à Gaildorf, comté. Il fit alors abattre les arbres destinés à ses expéde Limbourg, apprennent qu'aucun arbre, pas même riences, et après qu'on en eut séparé les branches, les arbres resineux, dont la tige est la mieux pro- on scia les troncs et les branches à 4 pieds de long, portionnée, ne peuvent être considérés comme for-on les fendit, et on plaça les branches dans les mant un cône ou un cylindre parfait; et que par membrures, en ayant l'attention de les bien arran conséquent, le toisé de ces arbres, considérés ger, parce que l'auteur pense qu'on ne doit jamais comme des cônes ou des cylindres, n'est jamais admettre un cordage faible ou mauvais. Et pour que exact d'où il suit qu'il doit en être de même des la pile de bois ne dépassât pas la hauteur de 6 pieds, résultats qu'on a déduits de ce toisé pour calculer on fixa, avec des broches de fer, les deux pièces de la solidité d'une corde de bois. base au point même où se terminait le 6e. pied.

La méthode de M. de Werneck paraît beaucoup plus exacte. Par cette méthode, on pèse toutes les bûches qui doivent former la corde, la somme des poids trouvés se divise par le poids d'un pied cube de l'espèce de bois qu'on a mesurée, et le quotient, qu'on réduit en pieds cubes, donne la solidité de la corde.

CHAPITRE IV.- —DES PROCÉDÉS SUIVIS PAR M. DE
WERNECK POUR CONNAITRE LA SOLIDITÉ D'UNE
CORDE DE BOIS, ET LE RETRAIT CAUSÉ PAR LE

DESSÉCHEMENT.

Ces procédés se réduisent à ceux-ci:

Avant de procéder au cordage, l'auteur avait recherché le poids d'un pied cube des différentes espèces de bois qu'il avait à mesurer; et comme le bois du pied d'un arbre est plus pesant que celui de la cime, il avait eu soin de peser de ces deux sortes de bois, et de prendre la moyenne proportionnelle des résultats qu'il avait obtenus.

que

Convaincu de l'exactitude de sa méthode, l'au-1 Connaissant ainsi le poids d'un pied cube, il a teur s'en est servi non seulement pour détermi-procédé au mesurage, en faisant peser et numéroter ner la solidité rigoureuse d'une corde de bois, mais les bûches qu'il employait. Il tint note du poids et encore le retrait que le bois éprouve par le dessé- du nombre de ces bûches, il additionna les différens chement. Nous allons donner l'extrait de son ou-poids qu'il avait trouvés, en déduisit la somme de celle vrage. la corde tout entière aurait eue si elle eût été remplie d'une seule masse de bois. Le reste de la soustraction représenta le poids que les vides auraient contenu s'ils eussent été remplis. Par exemple, les quatre-vingt-six bûches de hêtre du no. 1 pesaient ensemble (poids de Cologne ) 7,482 livres. Si l'espace tout entier de la corde eût été rempli de bois sans aucun vide, et que le bois eût pesé 61 liil est évident que vres 15 onces 4 gros, le poids de cette corde aurait été de 8,923 livres, produit de la multiplication de 144 par 61 livres 15 onces 4 gros. Or le poids du bois qui a été réellement contenu dans la corde, a été de 7,482; il s'ensuit que le poids représenté par les vides, est de 1,442 livres. Maintenant, comme 61 livres 15 onces 4 gros représentent un pied cube, il en résulte encore que 7,482 livres donnent 120 pieds 747 pouces cubes de masse de bois ou solidité, et que les vides sont de 23 pieds 3°. S'assurer exactement du poids des búches qui 253 pouces cubes, lesquelles deux quantités réusont entrées dans la composition de la corde; et dé-nies forment en effet 144 pieds cubes, contenance duire le poids trouvé de la contenance de 144 pieds totale de la corde.

1o. Déterminer le plus exactement possible le poids d'un pied cube de l'espèce de bois qu'il s'agit

de mesurer.

2o. Multiplier par le poids qu'on aura trouvé la contenance de la corde, c'est-à-dire 144 pieds cubes, si la corde est composée de 6 pieds de haut et de 6 pieds de couche, les búches ayant 4 pieds de long, et considérer le produit comme formant le poids de la corde, parce qu'alors cette corde est supposée étre un solide de 144 pieds cubes.

cubes.

M. de Werneck a reconnu que la solidité d'une 4°. Enfin, évaluer en pieds cubes le poids repré-corde variait suivant les espèces et qualités de bois senté par les vides. et le nombre des bûches qu'on employait dans la composition de cette corde. La même variation s'observe selon que les bois sont droits, unis, raboteux et tortueux, et qu'ils proviennent des branches ou de la cime. Il fit former quatre et jusqu'à six cordes de chaque espèce de bois, et toujours chaque corde exigeait un nombre de bûches différent.

Par ces calculs, on connaît de suite la quantité exacte de pieds et pouces cubes de masse réelle de bois qui est entrée dans la corde, et l'évaluation

des vides ou interstices.

L'auteur fit préparer des cadres ou membrures d'une contenance bien exacte, et en nombre suffisant pour mesurer les cordes sur lesquelles il vou- Il a encore examiné le retrait qu'une corde de bois lait faire ses expériences. Les quatre montans placés éprouve depuis le moment où le bois est abattu et perpendiculairement sur leurs pièces de base, étaient empilé, jusqu'au mois d'octobre, où l'on commence percés par des mortaises de 12 à 14 pouces de hau-ordinairement à l'employer. teur, pour que les deux membrures, les deux bouts, pussent monter et descendre, et donner par la suite les moyens de reconnaître le retrait du bois opéré par le desséchement. Les côtés extérieurs des montans étaient gradués: ils indi

amincies

par

rendu

Je vais traduire textuellement le compte par l'auteur de ses expériences sur une corde de hêtre ; et comme il retrace à-peu-près dans les mèmes termes les résultats de ses autres expériences, je les réduirai en tableaux.

Bois unis et se fendant bien droit. HETRE (fagus sylvatica. Lin. )

Cette corde, considérée comme renfermant une seule masse de bois, aurait pesé 8,923 livres. Les bûches employées pour la remplir avaient été préparées d'égale grosseur, autant que l'œil du fendeur l'avait

s'éleva à 7,482 livres, et il resta par conséquent pour les vides de la corde 1441 livres.

Plusieurs hêtres avaient été abattus depuis le mois de mars; on tira de leurs troncs le nombre de bû-pu juger ; il en fallut quatre-vingt-six, dont le poids ches de différentes grosseurs, nécessaire pour remplir six cordes. Chaque corde contint une quantité différente de bûches, auxquelles on avait donné, autant que possible, une forme semblable. Voici les résultats des expériences faites sur la solidité des cordes semblables, dans l'ordre deleurs numéros.

No. 1. Les bûches composant cette corde avaient été tirées d'un tronc de cent ans. Le poids de ce bois, étant vert, pesait 62 livres 10 onces (1). La moyenne proportionnelle de ce poids et de celui des cinq hêtres dont il sera question plus loin, s'est trouvée ètre de 61 livres 15 onces 4 gros. La corde de 6 pieds de haut, de 6 pieds de couche, les bûches ayant 4 pieds de long, contenait 144 pieds cubes.

POIDS
d'un

Or, comme un pied cube pèse 61 livres 15 onces 4 gros, il s'ensuit que si on réduit en pieds cubes les 1441 livres que représentent les vides, on aura pour ces vides 23 pieds 253 pouces cubes. Si maintenant on les soustrait de 144 pieds cubes, capacité de la corde, on trouve que la solidité d'une corde de bois de hêtre, uni et de belle fente, est de 120 pieds 747 pouces cubes.

Pour réduire en un tableau les calculs de M. de Werneck, et y faire entrer toutes les données qu'il présente, il faudrait composer ce tableau dans la forme suivante :

CORDE DE 144 PIEDS CUBES,

environ 130 pieds cubes de Paris.

ESPÈCES ET QUALITÉS

DE BOIS.

pèserait

employées.

des

tion

mée, la valeur des vides en pieds cubes est facile à trouver. Ces retranchemens réduiront le tableau à cinq colonnes.

Mais on peut simplifier ce tableau sans rien faire perdre d'essentiel. En effet, si on connaît le poids du pied cube de bois, on peut calculer promptement celui de toute la corde, en la considérant comme un Nota. Pour rendre mon travail plus utile, j'ai réduit en solide de 144 pieds cubes: on peut donc retrancher la colonne indicative de ce dernier poids; en second poids et mesures de France les poids de Cologne et les mesures du Rhin que l'auteur a employés, et j'ai appliqué, lieu, dès qu'on a le poids des bûches formant la cor- comme pour les expériences de M. Hartig, les résultats obde, on peut déterminer celui qui est représenté par tenus par M. de Werneck à la corde dite de grand bois; ce les vides; enfin, la solidité de la corde étant expri-in, de 144 pieds cubes, n'équivaut qu'à 130 pieds cubes que j'ai pu faire sans inconvénient, puisque la corde du

(1) Il s'agit du poids de Cologne et du pied du Rhin: je les réduirai l'un et l'autre dans les tableaux qui suivront.

de Paris, et que par conséquent le nombre des bûches qui ont rempli cette corde, convient assez bien à notre corde de 128 pieds cubes.