A LA VIE DEVOTE DE SAINT FRANCOIS DE SALES, DE GENEVE; Fondateur de l'Ordre de la Vifi- NOUVELLE EDITION. Parle R.P.J.B.de la Compagnie de JESUS A L'USAGE DES PERSONNES A LYON, ༢ ༠ 39391 Chez ANDRÉ MOLIN, Imprimeur- M. DCCXX. AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE, AVERTISSEMENT S Sur l'Edition nouvelle de ce Livre. 'ON voyoit avec douleur perir prefque entre les mains des Fideles le feul Livre de ! pieté,qui a été composé en notre langue par un Saint, L'INTRO L DUCTION A LA VIE DEVOTE, ouvrage qui depuis près, d'un fiecle a été également cher & utile à toute la France. L'eftimè s'en eft confervée jufqu'à nos tems, & deux chofes y ont contribué, le zele prudent des dire&eurs,qui en ont toûjours confeillé la lecture; & l'Approbation unives felle des perfonnes avancées en âge, qui en avoient pris une haute idée dès leurs prémieres années Mais fi nous confiderons les Fideles qui font entre deux âges, nous ne trouverons parmi eux que l'eftime de ce Lifans prefque aucun usage: Età l'égard de ce que l'on peut appeller le vre ? jeune monde de l'un & de l'autre fexe à peine même y eft il connu. C'eft un malheureux effet de la delica effe de notre fiécle fur les ivres de dévotion, qui ne font pas raisonnablement bien écrits ; & par confequent fur ceux, aufquels les grands changemens de la langue ont fait perdre cet agrément: Il eft vrai, & l'onpeut ajoûter, que cette délicateffe fert à beaucoup de gens, pour excufer leur indévotion. Cependant-il ne faut blâmer ni la délica effe du fiécle, ni fon indévotion par cet endroit là: D'autant que la raifon de ne rebuter la pieté de perfonne par le dégoût d'un mauvais ftile ; & principalement de ne pas mettre entre les mains de la Jeaneffe, des Livres qui puiffent lui apprendre à parler mal François, aura toûjours fon poids & fon authorité. Quoi qu'il en foit, on étoit dans la néceffité, ou de laiffer perir cet excellent Livre, ou de l'accommoder aux û ages presens de la langue; pour condefcendre à la délicatele du fiécle; & ne laiffer aucune excule à fon indévotion, Hé pourquoi fouffrir patiemment, que cet admirable ouvrage nous devienne inutile ? Pourquoi nous priver, " d'un bien, que la divine Providence nous a voulu rendre propre ? Pourquoi les Nations étrangeres, riches de nôtre bien par la traduction de ce faint Livre en leurs langues, nous reprocheront-elles nôtre négligence à le faire valoir pour nous mêmes? Pourquoi la Pieté recevra-t-elle avec plaifir tant de traductions des Livres étrangers, renouvellées & retouchées à proportion des changemens confiderables de notre langue, & n'ofera t-on toucher à celui-ci ? L'on dira peut être que le refpe&t qu'on doit à l'ouvrage d'un Saint, demande qu'on n'y touche pas plus qu'à fes Reliques Mais je répons à cela ; Le refpect infini qu'on doit à la Sainte Ecriture, empéchet. il qu'on ne la donne en François aux Fideles pour s'en édifier & qu'on n'en renouvelle les anciennes traductions? Pechera-t-on plus contre la veneration dûë a Saint François de Sales, en changeant quelques termes & expreffions de fon Introduction, qu'en la traduifant en une langue étrangere Et vaut-il mieux qu'il parle Italien à Rome, & Allemand à Vienne,ou Espagnol à Madrid, que de parler comme nous parlons maisitenant in = |