Sainte-Beuve et ses inconnues

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P. Ollendorff, 1879 - 328 pages
 

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Page 76 - Tithonia flectere coniunx. aspice qui coeant populi, quae moenia clausis 385 ferrum acuant portis in me excidiumque meorum.' dixerat et niveis hinc atque hinc diva lacertis cunctantem amplexu molli fovet. ille repente accepit solitam flammam, notusque medullas intravit calor et labefacta per ossa cucurrit, 390 non secus atque olim tonitru cum rupta corusco ignea rima micans percurrit lumine nimbos.
Page 120 - Elle pondait ses romans avec une facilité presque égale à la mienne, choisissant les sujets les plus dramatiques, des parricides, des rapts, des meurtres, et même jusqu'à des filouteries, ayant toujours soin, en passant, d'attaquer le gouvernement et de prêcher l'émancipation des merlettes.
Page ii - On ne saurait s'y prendre de trop de façons et par trop de bouts pour connaître un homme, c'est-à-dire autre chose qu'un pur esprit.
Page 38 - J'appris, en ce temps, mon ami, que l'Amour vrai n'est pas du tout dans les sens : car si l'on aime vraiment une femme pure et qu'on en désire, à la rencontre, une impure, on croit soudain aimer celle-ci; elle obscurcit l'autre; on va, on suit, on s'y épuise; mais, à l'instant, ce qu'inspirait cette femme impure a disparu comme une fumée, et, dans l'extinction des sens, l'image de la première recommence à se montrer plus enviable, plus belle, et luisant en nous sur notre honte. Au plus fort...
Page ii - Quand on s'est bien édifié autant qu'on le peut sur les origines, sur la parenté immédiate et prochaine d'un écrivain éminent, un point essentiel est à déterminer, après le chapitre de ses études et de son éducation ; c'est le premier milieu, le premier groupe d'amis et de contemporains dans lequel il s'est trouvé au moment où son talent a éclaté, a pris corps et est devenu adulte. Le talent, en effet, en demeure marqué, et quoi qu'il fasse ensuite, il s'en ressent toujours.
Page iii - Que pensait-il en religion? — Comment était-il affecté du spectacle de la nature? — Comment se comportait-il sur l'article des femmes? sur l'article de l'argent? — Était-il riche, était-il pauvre? — Quel était son régime, quelle sa manière journalière de vivre? etc. — Enfin, quel était son vice 'ou son faible?
Page 105 - Que lorsqu'après des mois d'un trop ingrat servage, Un matin, par bonheur, il a brisé ses fers. La flèche le perçait et pénétrait ses chairs, Et le suivait partout : de bocage en bocage II errait. Mais le trait tout d'un coup se dégage : II le rejette au loin, tout sanglant dans les airs. O joie! ô cri d'orgueil ! ô liberté rendue! Espace retrouvé! courses dans l'étendue ! Que...
Page 260 - Sa phrase molle et lâche, impuissante et couarde, côtoie les sujets, se glisse le long des idées, elle en a peur; elle tourne dans l'ombre comme un chacal; elle entre dans les cimetières historiques, philosophiques et particuliers; elle en rapporte d'estimables cadavres qui n'ont rien fait à l'auteur pour être ainsi remués : des...
Page 142 - Je me fais quelquefois un rêve d'Elysée; chacun de nous va rejoindre son groupe chéri, auquel il se rattache, et retrouver ceux à qui il ressemble: mon groupe à moi, je l'ai dit ailleurs, mon groupe secret est celui des adultères (mœchi), de ceux qui sont tristes comme Abbadona, mystérieux et rêveurs jusqu'au sein du plaisir et pâles à jamais sous une volupté attendrie.
Page iv - Il m'a semblé qu'à défaut de la flamme poétique qui colore, mais qui leurre, il n'y avait point d'emploi plus légitime et plus honorable de l'esprit que de voir les choses et les hommes comme ils sont, et de les exprimer comme on les voit, de décrire autour de soi, en serviteur de la science, les variétés de l'espèce, les diverses formes de l'organisation humaine, étrangement modifiée au moral dans la société et dans le dédale artificiel des doctrines.

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