Permettez, avant tout, qu'Esther puisse à sa table ASSUÉRUS. Dans quelle inquiétude, Esther, vous me jetez! Toutefois qu'il soit fait comme vous souhaitez. (à ceux de sa suite.) Vous, que l'on cherche Aman; et qu'on lui fasse entendre Qu'invité chez la reine, il ait soin de s'y rendre. SCÈNE VIII. ASSUÉRUS, ESTHER, ÉLISE, THAMAR, HYDASPE, UNE PARTIE DU CHOEUR. HYDASPE. Les savans Chaldéens, par votre ordre appelés, Dans cet appartement, seigneur, sont assemblés, ASSUÉRUS. Princesse, un songe étrange occupe ma pensée: 1 perfide. ESTHER. Suis-moi, Thamar. Et vous, troupe jeune et timide, Sans craindre ici les yeux d'une profane cour, A l'abri de ce trône attendez mon retour. SCÈNE IX. Cette scène est partie déclamée et partie ÉLISE, UNE PARTIE DU CHOEU R. ÉLISE. Que vous semble, mes sœurs, de l'état où nous sommes? D'Esther, d'Aman, qui le doit emporter? Est-ce Dieu, sont-ce les hommes Dont les œuvres vont éclater? Vous avez va quelle ardente colère Allumoit de ce roi le visage sévère. UNE ISRAÉLITE. Des éclairs de ses yeux l'œil étoit ébloui. UNE AUTRE. Et sa voix m'a paru comme un tonnerre horrible. ÉLISE, Comment ce courroux si terrible En un moment s'est-il évanoui? Un moment a changé ce courage inflexible: cœur Cet esprit de douceur. LECHOEUR chante. Dieu, notre Dieu sans doute a versé dans son cœur Cet esprit de douceur. LA MEME ISRAÉLITE chante. Tel qu'un ruisseau docile Obéit à la main qui détourne son cours, Le cœur des rois est ainsi dans ta main. i ÉLISE. Ah! que je crains, mes sœurs, les funestes nuages Qui de ce prince obscurcissent les yeux! Comme il est aveuglé du culte de ses dieux ? UNE ISRAÉLITE. Il n'atteste jamais que leurs noms odieux. UNE AUTRE. Aux feux inanimés dont se parent les cieux UNE AUTRE. Tout son palais est plein de leurs images. LE CHOE U R chante. Malheureux, vous quittez le maître des humains Pour adorer l'ouvrage de vos mains! UNE ISRAÉLITE chante. Dieu d'Israël, dissipe enfin cette ombre: Des larmes de tes saints quand seras-tu touché? Quand sera le voile arraché Qui sur tout l'univers jette une nuit si sombre? Dieu d'Israël, dissipe enfin cette ombre: Jusqu'à quand seras-tu caché? UNE DES PLUS JEUNES ISRAÉLITES. Parlons plus bas, mes sœurs. Ciel! si quelque infidelle, Ecoutant nos discours, nous alloit déceler! ÉLISE. Quoi! fille d'Abraham, une crainte mortelle UNE AUTRE ISRAÉLITE. Peut-être Assuérus, frémissant de courroux, Si nous ne courbons les genoux 1 LA JEUNE ISRAÉLITE. Moi, je pourrois trahir le Dieu que j'aime! J'adorerois un dieu sans force et sans vertu, LE CHOE UR chante. Dieux impuissans, dieux sourds, tous ceux qui vous implorent Ne seront jamais entendus : Que les démons, et ceux qui les adorent, UNE ISRAÉLITE chante. Que ma bouche et mon cœur, et tout ce que je suis, Rendent honneur au Dieu qui m'a donné la vie. Veut-il par mon trépas que je le glorifie? suis, Rendent honneur au Dieu qui m'a donné la vie. ÉLISE. Je n'admirai jamais la gloire de l'impie. UNE AUTRE ISRAÉLITE. Au bonheur du méchant qu'une autre porte envie. ÉLISE. Tous ses jours paroissent charmans; Son orgueil est sans borne ainsi que sa richesse ; Son cœur nage dans la mollesse. Pour comble de prospérité, (Tout le reste est chanté.) LE CHOEUR. Heureux, dit-on, le peuple florissant Qui dans le Dieu du ciel a mis sa confiance Pour contenter ses frivoles désirs L'homme insensé vainement se consume Le bonheur de l'impie est toujours agité: : Il erre à la merçi de sa propre inconstance. Ne cherchons la félicité Que dans la paix de l'innocence.. O douce paix ! O lumière éternelle! Beauté toujours nouvelle! Heureux le cœur épris de tes attraits! O douce paix! O lumière éternelle! Heureux le cœur qui ne te perd jamais! LE CHOEUR. O douce paix! O lumière éternelle! Beauté toujours nouvelle! O douce paix Heureux le cœur qui ne te perd jamais! LA MÊME, seule. Nulle paix pour l'impie. Illa cherche, elle fuit, Et de calme en son cœur ne trouve point de place: Le glaive au dehors le poursuit; UNE AUTRE. La gloire des méchans en un moment s'éteint: |