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DEUX ISRAÉLITES.

Esther a triomphé des filles des Persans:
La nature et le ciel à l'envi l'ont ornée.

L'UNE DES DEUX.

Tout ressent de ses yeux les charmes innocens. Jamais tant de beauté fut-elle couronnée ?

L'AUTRE.

1

Les charmes de son cœur sont encore plus puis

sans.

Jamais tant de vertu fut-elle couronnée ?
TOUTES DEUX ensemble.

Esther a triomphé des filles des Persans:
La nature et le ciel à l'envi l'ont ornée.

UNE ISRAÉLITE, seule.
Ton Dieu n'est plus irrité;

Réjouis-toi, Sion, et sors de la poussière;
Quitte les vêtemens de ta captivité,

Et reprends ta splendeur première.
Les chemins de Sion à la fin sont ouverts:

Rompez vos fers,

Tribus captives;

Troupes fugitives,

Repassez les monts et les mers,
Rassemblez-vous des bouts de l'univers.

TOUT LE CHOEUR.

Rompez vos fers,

Tribus captives;

Troupes fugitives,

Repassez les monts et les mers;

Rassemblez-vous des bouts de l'univers,

UNE ISRAÉLITE, seule.

Je reverrai ces campagnes si chères.

UNE AUTRE.

J'irai pleurer au tombeau de mes pères.

TOUT LE CHOEUR.

Repassez les monts et les mers; Rassemblez-vous des bouts de l'univers,

UNE ISRAÉLITE, seule. Relevez, relevez les superbes portiques Du temple où notre Dieu se plaît d'ètre adoré : Que de l'or le plus pur son autel soit paré, Et que du sein des monts le marbre soit tiré. Liban, dépouille-toi de tes cèdres antiques: Prêtres sacrés, préparez vos cantiques.

UNE AUTRE.

Dieu descend et revient habiter parmi nous
Terre, frémis d'alégresse et de crainte
Et vous, sous sa majesté sainte,
Cieux, abaissez-vous.

UNE AUTRE.

Que le Seigneur est bon! que son jougestaimable!
Heureux qui dès l'enfance en connoît la douceur!
Jeune peuple, courez à ce maître adorable:
Les biens les plus charmans n'ont rien de com

parable

Auxtorrens de plaisirs qu'il répand dans un cœur. Que le Seigneur est bon! que son jougestaimable! Heureux qui dès l'enfance en connoît la douceur!

UNE AUTRE.

Il s'appaise, il pardonne;

Du cœur ingrat qui l'abandonne
Il attend le retour;

Il excuse notre foiblesse;

A nous chercher même il s'empressė:
Pour l'enfant qu'elle a mis au jour
Une mère a moins de tendresse.

Ah! qui peut avec lui partager notre amour!

TROIS ISRAÉLITES.

Il nous fait rem porter une illustre victoire.

L'UNE DES TROIS.

Il nous a révélé sa gloire.

TOUTES TROIS ensemble.

Ah! qui peut avec lui partager notre amour!

TOUT LE CHOEUR.

Que son nom soit béni; que son nom soit chanté;

Que l'on célèbre ses ouvrages
Au-delà des temps et des âges,

Au-delà de l'éternité.

FIN.

ATHALIE,

TRAGEDIE

TIRÉE DE L'ÉCRITURE SAINTE.

1691.

56

Tour le

PRÉFACE.

OUT le monde sait que le royaume de Juda étoit composé des deux tribus de Juda et de Benjamin; et que les dix autres tribus, qui se révoltèrent contre Roboam, composoient le royaume d'Israël. Comme les rois de Juda étoient de la maison de David, et qu'ils avoient dans leur partage la ville et le temple de Jérusalem, tout ce qu'il y avoit de prêtres et de lévites se retirèrent auprès d'eux, et leur demeurèrent toujours attachés: car, depuis que le temple de Salomon fut bâti, il n'étoit plus permis de sacrifier ailleurs; et tous ces autres autels qu'on élevoit à Dieu sur des montagnes, appelés par cette raison dans l'Ecriture les hauts lieux, ne Jui étoient point agréables. Ainsi le culte légitime ne subsistoit plus que dans Juda. Les dix tribus, excepté un très-petit nombre de personnes, étoientou idolâtres, ou schismatiques.

Au reste, ces prêtres et ces lévites faisoient eux-mêmes une tribu fort nombreuse. Ils furent partagés en diverses classes pour servir tour-àtour dans le temple, d'un jour de sabbat à l'autre. Les prètres étoient de la famille d'Aaron; et il n'y avoit que ceux de cette famille lesquels pus. sent exercer la sacrificature. Les lévites leur étoient subordonnés, et avoient soin, entre autres choses, du chant, de la préparation des victimes, et de la garde du temple. Ce nom de lévite ne laisse pas d'être donné quelquefois indifféremment à tous ceux de la tribu. Ceux qui étoient en semaine avoient, ainsi que le grandprêtre, leur logement dans les portiques ou galeries dont le temple étoit environné, et qui fai soient partie du temple même. Tout l'édifice

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