Autant que de David la race est respectée ple, De plus près à leur cœur parlera dans son temple. Qui se souvienne un jour qu'au rang de ses an cêtres Dieu l'a fait remonter par la main de ses prêtres, L'a tiré par leurs mains de l'oubli du tombeau, Et de David éteint rallumé le flambeau. Grand Dieu, si tu prévois qu'indigne de sa race Il doive de David abandonner la trace : Qu'il soit comme le fruit en naissant arraché, Où qu'un souffle ennemi dans sa fleur a séché! Mais si ce même enfant, à tes ordres docile, Doit être à tes desseins un instrument utile, Fais qu'au juste héritier le sceptre soit remis; Livre en mes foibles mains ses puissans ennemis; Confonds dans ses conseils une reine cruelle! Daigne, daigne, mon Dieu, elle sur Mathan et sur Répandre cet esprit d'imprudence et d'erreur, De la chute des rois funeste avant-coureur! L'heure me presse: adieu. Des plus saintes familles Votre fils et sa sœur vous amènent les filles. SCÈNE III. JOSABET, ZACHARIE, SALOMITH, LE CHOE UR. JOSAEET. Cher Zacharie, allez, ne vous arrêtez pas; O filles de Lévi, troupe jeune et fidèle, Que déjà le Seigneur embrase de son zèle, Qui venez si souvent partager mes soupirs, Enfans, ma seule joie en mes longs déplaisirs, Ces festons dans vos mains, et ces fleurs sur vos têtes, Autrefois convenoient à nos pompeuses fêtes : Mais, hélas! en ce temps d'opprobre et de dou leurs, Quelle offrande sied mieux que celle de nos pleurs! J'entends déjà, j'entends la trompette sacrée, Et du temple bientôt on permettra l'entrée. Tandis que je me vais préparer à marcher, Chantez, louez le Dieu que vous venez chercher. SCÈNE IV. LE CHOE UR. TOUT LE CHOEUR chante. Tout l'univers est plein de sa magnificence; Qu'on l'adore ce Dieu; qu'on l'invoque à jamais: Son empire a des temps précédé la naissance; Chantons, publions ses bienfaits. UNE VOIX seule. En vain l'injuste violence Au peuple qui le loue imposeroit silence; Le jour annonce au jour sa gloire et sa puissance: Tout l'univers est plein de sa magnificence: Chantons, publions ses bienfaits. UNE VOIX seule. Il donne aux fleurs leur aimable peinture $ Il fait naître et mûrir les fruits; Et la chaleur des jours et la fraîcheur des nuits : Le champ qui les reçut les rend avec usure. UNE AUTRE.. Il commande au soleil d'animer la nature, Est le plus riche don qu'il ait fait aux humains. UNE AUTRE. O mont de Sinaï, conserve la mémoire Sur ses antiques fondemens UNE AUTRE. Il venoit révéler aux enfans des Hébreux Îl venoit à ce peuple heureux TOUT LE CHOEUR. O divine, & charmante loi! D'un joug cruel il sauva nos aïeux, Pour tant de biens, il commande qu'on l'aime, LE CHOEUR. O justice, & bonté suprême! LA MÊME VOIX. Des mers pour eux il entr'ouvrit les eaux; D'un aride rocher fit sortir des ruisseaux; Il nous donne ses lois, il se donne lui-même : Pour tant de biens, il commande qu'on l'aime. LE CHOEUR. O divine, & charmante loi! D'engager à ce Dieu son amour et sa foi ! UNE AUTRE VOIX seule. Vous qui ne connoissez qu'une crainte servile, Et si pénible de l'aimer ? TOUT LE CHOEUR. bienfaits, O divine, charmante loi! ACTE SECON D. JOSABET, SALOMITH, LE CHOF UR. JOSAВЕТ. MES filles, c'est assez ; suspendez vos cantiques: Il est temps de nous joindre aux prières publiques. Voici notre heure; allons célébrer ce grand jour, Et devant le Seigneur paroître à notre tour. SCÈNE I I. ZACHARIE, JOSABET, SALOMITH, LE CHOE UR. JOSABETH. Mais que vois-je! Mon fils, quel sujet vous ras mène? O ma mère! Où courez-vous ainsi tout pâle et hors d'haleine? ZACHARIE. JOSABET, Hé bien ? quoi? ZACHARIE. Le temple est profané, JOSABET. Comment? ZACHARIE. et du Seigneur l'autel abandonné. JOSABET. Je tremble. Hâtez-vous d'éclaircir votre mère, ZACHARIE. Déjà, selon la loi, le grand-prêtre mon père, Comme moi le servoit en long habit de lin; ne femme...peut-on lanommer sans blaspheme! Une femme... C'étoit Athalie elle-même. Ciel! JOSABET, ZACHARIE. Dans un des parvis, aux hommes réservé Cette femme superbe entre, le front levé, regards! Moïse à Pharaon parut moins formidable: «Reine, sors, a-t-il dit, de ce lieu redoutable, |