Images de page
PDF
ePub

FRENCH FIRST CLASS BOOK.

I. Forgiveness of Injuries.

LE fils d'Aaron Raschid vint se plaindre d'un homme qui avoit calomnié sa mère, et en demander vengeance. O mon fils, dit le calife, tu vas faire plus de tort à ta mère que le calomniateur: tu vas faire penser qu'elle ne t'a point appris à pardonner.

II. The Belief in Retribution Salutary.

UN roi vertueux, dans un moment de colère alloit faire périr un innocent. O roi, lui dit-il, mon supplice va finir avec ma vie ; mais le tien va commencer. Le roi fit grâce.

III. The Country of the Sage.

ANAXAGORAS COnnut la nature d'une manière beaucoup plus étendue que tous les autres philosophes qui l'avoient précédé. On lui reprochoit un jour l'indifférence qu'il avoit pour sa patrie; il répondit, en montrant le ciel du bout de son doigt: Au contraire, je l'estime infiniment.

IV. The Sage too long neglected.

ANAXAGORAS se voyant vieux, pauvre et abandonné, s'enveloppa dans son manteau, et résolut de se laisser mourir de faim. Périclès en fut averti, et il en parut extrêmement affligé. Il s'en alla en grand hâte trouver Anaxagoras; il le pria très-instamment de changer de résolution. Il déplora le malheur de l'état, qui alloit perdre un si grand homme, et le sien en particulier, parcequ'il

alloit être privé d'un conseiller fidèle. Anaxagoras lui découvrit son visage mourant; O Périclès, lui dit-il, ceux qui ont besoin d'une lampe, ont soin d'y mettre de l'huile.

V. Bless and curse not.

ALCIBIADE ayant été condamné à mort par les Athéniens, tous ses biens furent confisqués, & il fut enjoint à tous les prêtres & à toutes les prêtresses de le maudire. Parmi ces dernières il s'en trouva une, nommée Théano, qui eut seule le courage de s'opposer à ce décret, disant qu'elle étoit prêtresse pour bénir et non pour maudire.

VI. Durable Satisfaction.

ON exhortoit Henri IV à traiter avec rigueur quelques places de la Ligue qu'il avoit réduites par la force. "La satisfaction qu'on tire de la vengeance ne dure qu'un moment, dit ce généreux prince; mais celle qu'on tire de la clémence est éternelle.'

VII, Time well chosen.

LOUIS XI. étant en prière dans une église, un pauvre clerc vint lui représenter, qu'après avoir déja langui dans les prisons pour une dette de quinze cens livres, il alloit être arrêté pour la même somme, & qu'il étoit absolument hors d'état de payer. Le roi la paya dans l'instant, & lui dit: Vous avez bien pris votre tems; il est juste que j'aie pitié des malheureux, puisque je demandois à Dieu d'avoir pitié de moi.

VIII. Fanaticism confounded.

Le duc de Guise qui étoit à la tête des armées de Charles IX. surprit un scélérat qui vouloit l'assassiner, & qui lui confessa que l'intérêt de sa religion l'avoit obligé de former ce dessein, pour se délivrer, & délivrer ceux de son parti d'un si grand ennemi. Le duc, au lieu de lui faire souffrir la peine que méritoit un si noir attentat, lui pardonna & se contenta de lui dire: Mon ami, sita religion t'a obligé de

vouloir m'ôter la vie sans m'entendre, la mienne m'oblige à te donner la vie & la liberté, après t'avoir entendu vat'en, & sois plus sage.

IX. The best Dinner Hour.

UN homme vint un jour consulter Diogène, pour savoir à quelle heure il devoit manger: "Si tu es riche, lui ditil, mange quand tu voudras; si tu es pauvre, quand tu pourras."

X The Measure of a King.

PHILIPPE, roi de Macédoine, étant tombé, & voyant l'étendue de son corps tracée sur la poussière, s'écria: Grands dieux ! que nous tenons peu de place dans cet

univers.

XI.

True Learning is modest.

ON faisait au célèbre docteur Abou-Joseph, l'un des plus savans musulmans de son siècle, une question extraordinaire et difficile. Il avoua ingénument son ignorance. Sur cet aveu, on lui reprocha de recevoir de fort grosses pensions du trésor royal, sans être cependant capable de résoudre les points de droit sur lesquels on le consultait. "Ce n'est point une merveille, répondit-il; je reçois du trésor à proportion de ce que je sais : mais si je recevais à proportion de ce que je ne sais pas, toutes les richesses du califat ne suffiraient pas pour me payer.”

XII. Friendship has Limits.

M. DE CINQ-MARS proposait au maréchal de Fabert, d'entrer dans le complot qu'il formait pour perdre le cardinal de Richelieu. J'ai pour maxime, lui dit le maréchal, d'entrer dans les intérêts de mes amis, et jamais dans leurs passions. Quiconque me méprise assez pour exiger de moi ce que je crois contraire à mon honneur et à mon devoir, me dispense, par cette insulte, des égards et de la considération que je lui dois." L'amitié envisa

gée ainsi, est la sauve-garde de la société vue dans un autre sens, elle serait son fléau.

XIII. Guns not made for Brothers.

DANS la sanglante bataille, que le prince Louis de Bade gagna près de Pederwardin, un janissaire laissa tomber son turban. Comme il parut aussi passionné pour le ra voir, qu'embarrassé de le demander, l'Allemand, qui l'avoit ramassé, le lui rendit généreusement, ajoûtant ces mots en langage Turc: Mon cher, voilà votre turban. Vous êtes soldat, je le suis aussi ; nous devons nous traiter en frères. Le janissaire, plein de joie, & ne voulant pas céder en grandeur d'ame, reprit son turban d'une main, & de l'autre fit présent de son mousquet à l'Allemand, & lui dit : "Si nous sommes frères, je n'en ai plus besoin."

XIV. It is more glorious to spare than to kill.

FRANCOIS I. après avoir fait à la bataille de Pavie tout ce qu'on pouvoit attendre de l'homme du monde le plus intrépide, fut forcé de se rendre; mais il ne voulut se rendre qu'au viceroi de Naples. Monsieur de Lannoy, lui dit-il, voilà l'épée d'un roi, qui mérite d'être loué, puisqu'avant de la perdre, il s'en est servi pour répandre le sang de plusieurs des vôtres, & qu'il n'est pas prisonnier par lâcheté, mais par un revers de fortune. Lannoy se met à genoux, reçoit avec respect les armes du prince, lui baise la main, & lui présente une autre épée, en disant: Je prie votre majesté d'agréer que je lui donne la mienne, qui a épargné le sang de plusieurs des vôtres.

XV. Hunger is often impatient.

[ocr errors]

UN jour Henri IV. fut harangué par un ambassadeur, qui commença par ces mots : Sire, quand le grand Scipion arriva devant Carthage-" Le roi, qui prévit à ce début la longueur ennuyeuse du discours, & qui voulut le faire sentir à l'ambassadeur, l'interrompit en lui disant :

Quand Scipion arriva à Carthage, il avoit dîné, & moi je suis à jeûn.

XVI. A soft answer turns away Wrath.

LE marquis de St. André sollicitoit un petit gouvernement; Louvois, qui avoit reçu quelques plaintes contre lui, le lui refusa: "Si je recommençois à servir, je sais bien ce que je ferois," repartit cet officier en colère. Et que feriez-vous ? lui demanda le ministre d'un ton tout à fait brusque. "Je règlerois si bien ma conduite," répliqua St. André, que vous n'y trouveriez rien à redire." Louvois fut si agréablement surpris de cette chûte, à laquelle il ne s'attendoit pas, qu'il accorda ce qu'on lui demandoit.

[ocr errors]

XVII. Familiarity made a Mark of Respect.

66

[ocr errors]

UN officier Gascon, étant à l'armée, parlait assez haut à un de ses camarades. Comme il le quittoit, il lui dit d'un ton important, Je vais dîner chez Villars." Le maréchal de Villars, se trouvant derrière cet officier, lui dit avec bonté, a cause de mon rang, et non à cause de moi, dites, Monsieur de Villars." Le Gascon, qui ne se croyait pas si près du général, lui répondit cependant, avec beaucoup de presence d'esprit, "On ne dit point Monsieur de César."

[blocks in formation]

LE sophiste Lucius, étant venu à Rome, rencontra l'empereur Marc-Aurèle, et lui demanda où il allait : "Je vais, répondit le prince, entendre les leçons de Sextus le philosophe." Lucius, étonné, leva les mains au ciel pour marquer sa surprise: "Il n'y a rien là qui doive vous étonner, reprit Marc-Aurèle; à tout âge il n'est point honteux d'apprendre ce qu'on ne sait pas.'

[ocr errors]
[ocr errors]

XIX. The Sympathy of Interest.

UN mal contagieux avoit fait périr le troupeau d'un

« PrécédentContinuer »