Chacun d'eux près de vous veut se rendre agréable. LÉONOR. Et moi, je n'ai rien vu de plus insupportable; Et je préférerois le plus simple entretien Lorsqu'ils viennent, d'un ton de mauvais goguenard, SGANARELLE, à Ariste. (Apercevant Léonor.) Oui, l'affaire est ainsi. Ah! je la vois paroître, et sa suivante aussi. ARISTE. Léonor, sans courroux, j'ai sujet de me plaindre. LÉONOR. Je ne sais pas sur quoi vous tenez ce discours : ARISTE. Dessus quel fondement venez-vous donc, mon frère...? SGANARELLE. Quoi! vous ne sortez pas du logis de Valère? LÉONOR. Qui vous a fait de moi de si belles peintures, SCÈNE X. ISABELLE, VALÈRE, LÉONOR, ARISTE, SGANARELLE, UN COMMISSAIRE, UN NOTAIRE, LISETTE, ERGASTE. Ma sœur, je vous demande un généreux pardon, (à Sganarelle.) Pour vous, je vous, je ne veux point, monsieur, vous faire excuse; Je vous sers beaucoup plus que je ne vous abuse. Le ciel pour être joints ne nous fit pas tous deux : Je me suis reconnue indigne de vos feux; Et j'ai bien mieux aimé me voir aux mains d'un autre, Que ne pas mériter un cœur comme le vôtre. VALÈRE, à Sganarelle. Pour moi, je mets ma gloire et mon bien souverain ARISTE. Mon frère, doucement il faut boire la chose : Que, vous sachant dupé, l'on ne vous plaindra point. LISETTE. Par ma foi, je lui sais bon gré de cette affaire; LÉONOR. Je ne sais si ce trait doit se faire estimer, Mais je sais bien qu'au moins je ne le puis blâmer. ERGASTE. Au sort d'être cocu son ascendant l'expose; SGANARELLE, sortant de l'accablement dans lequel il étoit plongé. Non, je ne puis sortir de mon étonnement. 168 L'ÉCOLE DES MARIS. ACTE III, SCÈNE X. Je renonce à jamais à ce sexe trompeur, Et je le donne tout au diable de bon cœur. Bon. ERGASTE. ARISTE. Allons tous chez moi. Venez, seigneur Valère; Nous tâcherons demain d'apaiser sa colère. LISETTE, au parterre. Vous, si vous connoissez des maris loups-garous, FIN DE L'ÉCOLE DES MARIS. |