ACTE PREMIER. SCÈNE I. ÉRASTE, LA MONTAGNE. ÉRASTE. Sous quel astre, bon Dieu! faut-il que je sois né, Il semble que partout le sort me les adresse, Et, de son grand fracas surprenant l'assemblée, Qu'en théâtre public nous nous jouïons nous-mêmes, Mais l'homme, pour s'asseoir, a fait nouveau fracas : Bien que dans les côtés il pût être à son aise, Au milieu du devant il a planté sa chaise, Et, de son large dos morguant les spectateurs, Aux trois quarts du parterre a caché les acteurs. Un bruit s'est élevé, dont un autre eût eu honte; Mais lui, ferme et constant, n'en a fait aucun compte, Et se seroit tenu comme il s'étoit posé, Si, pour mon infortune, il ne m'eût avisé. Ah! marquis, m'a-t-il dit, prenant près de moi place, Je l'étois peu pourtant; mais on en voit paroître Et qui sont familiers jusqu'à vous tutoyer. |