Œuvres de Molière: avec des réflexions sur chacune de ses pièces, précédées d'un discours sur les moeurs du dix-septième siècle; et de la vie de Molière, Volume 2

Couverture
Gide fils, 1818

À l'intérieur du livre

Table des matières

Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 418 - Lorsque vous peignez des héros, vous faites ce que vous voulez. Ce sont des portraits à plaisir, où l'on ne cherche point de ressemblance ; et vous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d'après nature. On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n'avez rien lait, si vous n'y faites reconnaître les gens de votre siècle.
Page 404 - ... peut donner un mauvais jugement ; et qu'enfin, à le prendre en général, je me fierais assez à l'approbation du parterre, par la raison qu'entre ceux qui le composent il y en a plusieurs qui sont capables de juger d'une pièce selon les règles, et que les autres en jugent par la bonne façon d'en juger, qui est de se laisser prendre aux choses, et de n'avoir ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule.
Page 101 - Toujours au plus grand nombre on doit s'accommoder, Et jamais il ne faut se faire regarder. L'un et l'autre excès choque , et tout homme bien sage Doit faire des habits ainsi que du langage , N'y rien trop affecter, et, sans empressement, Suivre ce que l'usage y fait de changement.
Page 422 - Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire , et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin.
Page 422 - Vous êtes de plaisantes gens avec vos règles, dont vous embarrassez les ignorants et nous étourdissez tous les jours. Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l'art soient les plus grands mystères du monde ; et cependant ce ne sont que quelques observations aisées, que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l'on prend à ces sortes de poèmes ; et le même bon sens qui a fait autrefois ces observations les fait aisément tous les jours sans le secours d'Horace et...
Page 310 - Il s'en est peu fallu que, durant mon absence, On ne m'ait attrapé par son trop d'innocence ; Mais il vaut beaucoup mieux, à dire vérité, Que la femme qu'on a pêche de ce côté.
Page 443 - N'oubliez rien de l'air ni des habits; Arborez un chapeau chargé de trente plumes Sur une perruque de prix; Que le rabat soit des plus grands volumes, Et le pourpoint des plus petits.
Page 305 - Votre sexe n'est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance. Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité...
Page 108 - J'ai souffert qu'elle ait vu les belles compagnies. Les divertissements, les bals, les comédies; Ce sont choses, pour moi, que je tiens de tout temps Fort propres à former l'esprit des jeunes gens; Et l'école du monde, en l'air dont il faut vivre, Instruit mieux, à mon gré, que ne fait aucun livre.
Page 266 - D'avoir toute sa vie une bête avec soi , Pensez-vous le bien prendre, et que sur votre idée La sûreté d'un front puisse être bien fondée? Une femme d'esprit peut trahir son devoir, Mais il faut , pour le moins , qu'elle ose le vouloir ; Et la stupide au sien peut manquer d'ordinaire , Sans en avoir l'envie , et sans penser le faire.

Informations bibliographiques