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ferrées de l'est à l'ouest, non compris leurs embranchements secondaires; ces lignes constituent les plus importantes avenues commerciales des États-Unis.

Les villes de Saint-Louis, Louisville et Cincinnati entrent pour les deux tiers des échanges des États situés au nord de I'Ohio et au sud de l'État de Missouri, dans le commerce général, et sont devenues les principaux entrepôts de ces États. Ces villes, à la population croissante, rivalisent avec les anciennes métropoles de l'Union, nées d'hier elles-mêmes. Les sept huitièmes des produits exportés des États trans-mississipiens, au nord de l'État d'Arkansas, traversent maintenant le Mississipi sur des voies ferrées qui rayonnent sur Saint-Louis, (Missouri), et Saint-Paul (Minnesota). En 1878, les expéditions de Saint-Louis pour l'Est, par chemin de fer, ont dépassé en importance les chargements de cette même place pour le Sud par la voie du Mississipi. Les villes de Samt-Louis et de NewOrléans, dont les intérêts commerciaux se sont étroitement identifiés, soutiennent entre elles une rude concurrence relativement au commerce du Missouri méridional, de l'Arkansas, de la Louisiane septentrionale et d'une partie considérable du Texas. Chacun connaît le rôle de plus en plus prépondérant de Chicago, l'emporium du porc salé; inutile donc de le rappeler. Quand le port de Savannah sera devenu la tête de ligne du nouveau Southern Trunk railroad, alors les villes de Louisville, Nashville, Allanta, Savannah et Charleston prospéreront aux dépens de Saint-Louis et de Chicago, ou des chemins de fer du Nord.

Toutes les entreprises de chemins de fer n'ont pas fait fortune aux États-Unis, et mainte fausse manoeuvre a dù déjouer les espérances conçues par les créateurs de ces lignes; mais il suffisait d'attendre un surcroît de population pour leur imprimer une activité rassurante. Les premiers mécomptes n'ont pu ralentir l'élan de la construction. Bien qu'en 1879, un nombre considérable de railways aient été vendus, aucune banqueroute n'a été la suite de l'échec financier de ces lignes; aujourd'hui l'amélioration des affaires permet d'espérer une raisonnable rémunération du capital placé sur les chemins de fer.

En avril 1880, il y avait en construction 2,971 milles de voies ferrées, et le total des milles projetés égalait 12,641 milles. Cet accroissement équivaut à l'ensemble des lignes construites. dans la période 1869-1871, la plus active que l'Amérique ait vue. Le mille de voie ferrée revient en moyenne à 17,500 dollars.

Les nouvelles lignes n'absorberont pas moins de 1,500,000 tonnes de rails d'acier.

Les canaux et les fleuves, ces chemins qui marchent, a dit un illustre penseur, n'ont pas jusqu'ici rendu aux ÉtatsUnis tous les services qu'un peuple industrieux peut obtenir de la configuration de son territoire. On semble vouloir réparer cet oubli; on vient d'améliorer le régime du Mississipi à NewOrléans en construisant des jetées et des quais sur le bras sud-ouest du grand fleuve. Les chargements de céréales passant par ce bras, qui étaient de 200,000 bushels par an, donnent présentement un total de 5 à 6,000,000 de bushels.

Une entreprise de plus grande importance sera réalisée dans un avenir peu éloigné pour le port de Baltimore: il s'agit de construire un nouveau canal maritime à travers la presqu'île de la côte orientale, entre la baie Chesapeake et la baie Delaware. Le trajet sera ainsi réduit de 14 heures et le parcours de 175 milles. On a calculé que ce canal, mis en relation directe avec le Baltimore and Ohio Railroad, rapprocherait plus de l'Europe les villes de Chicago, Saint-Louis, Louisville, Cincinnati, Omaha et Kansas City que les chemins de fer aboutissant à New-York.

DANS LES DIVERS ÉTATS DE L'EUROPE ET DE L'AMÉRIQUE

(Voir no 8, p. 243.)

BRÉSIL

Le droit de propriété des marques de fabrique se trouve garanti au Brésil par la Constitution de l'Empire et par le décret du 23 octobre 1875, qui détermine la méthode pratique de rendre effective la garantie accordée par la loi. Tant qu'un possesseur de marque ne s'est pas conformé à cette loi, il ne peut prétendre à aucune garantie en sa faveur.

Il est nécessaire de faire enregistrer la marque de fabrique au bureau d'enregistrement commercial, et publication de cette formalité doit être faite dans la Gazette officielle. Pour accomplir cette formalité, le fabricant ou son fondé de pouvoir doit présenter deux fac-similés de sa marque de fabrique. L'un de ces dessins en double exemplaire lui est renvoyé avec le certificat d'enregistrement, l'autre est classé dans les archives du bureau local d'enregistrement.

Il importe également, sous peine de perdre le bénéfice de cette protection légale, de faire enregistrer au préalable ladite marque dans le pays d'origine du fabricant.

Aucun terme ou délai ne se trouve prescrit pour l'enregistrement des marques de fabrique afin de s'assurer le bénéfice de la protection légale au Brésil.

En cas d'usurpation ou de contrefaçon des marques de fabrique, les propriétaires pourront intenter une action criminelle contre les auteurs de ce délit; outre la saisie des marchandises portant la marque de fabrique usurpée, les auteurs de la fraude sont passibles d'un emprisonnement de un à six mois et d'une amende de 5 à 20 pour cent des pertes éprouvées ou des dommages qui peuvent résulter de la contrefaçon.

Ces peines frappent les auteurs de la contrefaçon et leurs complices, ainsi que ceux qui ont mis en vente des produits revêtus de marques contrefaites ou simplement imitées.

Jeudi 12 Août 1880.

Fermeté et nullité d'affaires, tel peut être, en deux mots, le résumé de la semaine.

Les rangs de la spéculation se sont éclaircis, un grand nombre de ces messieurs se sont réfugiés, qui aux bains de mer, qui à la campagne; les principaux ponteurs sont absents, et les affaires deviennent de plus en plus rares.

Malgré cela, nous constatons une grande fermeté et un nouveau pas en avant des cours sur la presque totalité de la cote.

Cela tient essentiellement à l'action lente mais continue de l'épargne, qui ramasse sans bruit les titres au comptant.

Une hausse obtenue dans ces conditions est solide et durable. La semaine dernière nous exprimions la crainte de voir un nouvel emportement enlever les cours et, en surchargeant la spéculation, créer des embarras qui ont amené les reculs d'il y a quinze jours. Nous sommes heureux de constater que nos craintes étaient sans fondement, que la spéculation a eu la sagesse de s'abstenir (car l'on peut tout aussi bien spéculer loin des murs de la Bourse, qu'enfermé dans son enceinte), et qu'elle a laissé le comptant opérer seul ou presque seul, se contentant d'intervenir de loin en loin pour maintenir les cours à un niveau satisfaisant, lorsqu'une légère défaillance se faisait sentir.

En plus de l'abondance des capitaux de placement, nous devons constater que les questions politiques sont pour beaucoup dans l'attitude actuelle de la Bourse.

La détente qui s'est opérée par rapport à la question d'Orient, le voyage si beau du Président de la République à Cherbourg, et l'accueil enthousiaste qu'il a reçu, les élections complémentaires aux conseils généraux qui ont achevé la victoire des républicains; toutes ces causes réunies expliquent suffisamment la confiance exprimée par la Bourse, et la hausse des

cours.

Une seule chose nous semble imprudente, c'est la reprise insensée, à nos yeux, des fonds internationaux.

Il nous semble que la situation des pays étrangers est loin

d'être satisfaisante, et que l'état de leurs finances est bien délabré.

On pourrait presque dire que, plus le déficit constaté dans un pays augmente, plus sa rente monte. Témoin le Hongrois, comme on pourra s'en rendre compte par les cours que nous donnons plus loin.

C'est au lendemain du jour où le budget des six premiers mois de l'exercice est publié, et où l'on constate un déficit de 33 millions de florins, lorsque les prévisions pour l'année entière n'étaient que de 20 millions, que les cours du 6 0/0 hongrois subissent une pareille poussée en hausse!

C'est à n'y rien comprendre.

Qui donc peut acheter un fonds d'État dans de pareilles conditions, et aider une pareille hausse?

Pas l'épargne, nous l'espérons bien.

Qui donc alors?...

N'est-ce pas le cas de répéter ici le vieil adage: Is fecit cui prodest? Une autre question que l'on pourrait bien se poser, est celle-ci Y aurait-il de nouveaux emprunts sous roche? ou va-t-on ouvrir de nouveaux robinets de rente hongroise et de rente russe?

Cela se pourrait bien, car rien ne nous étonne. Mais que l'on y réfléchisse l'épargne nationale a assez de tous ces fonds interlopes d'Etats faisant plus ou moins la culbute, et elle commence à comprendre qu'elle se doit à des affaires nationales, profitant au pays.

Lorsque l'on voudra lui offrir aujourd'hui de nouvelles rentes étrangères, il faudra que l'emprunt soit garanti trois fois plutôt qu'une, que le pays soit prospère et que les cours soient assez bas pour qu'il y ait des chances sérieuses de plus-values et un rendement rémunérateur.

La Bourse sent bien tout cela, et c'est pourquoi la petite spéculation se porte de préférence sur nos valeurs inté rieures.

Les capitaux de placement et le petit spéculateur, voilà la force de la Bourse; ce sont eux qui consolident les cours par leurs achats ou leurs levées de titres; sans eux vous pouvez faire monter une valeur tant que vous voudrez; le jour où vous ne la maintiendrez plus, il suffira d'un léger souffle pour tout écrouler, et voir les cours redescendre à un niveau plus bas que celui d'où ils étaient partis.

Cela dit, revenons à nos rentes, et constatons encore une

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