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qui se fume dans les narghiles. Il s'exporte par quantités considérables en Russie par la mer Caspienne, et en Turquie par la voie de Bagdad. Mais l'augmentation du droit d'entrée en Turquie jusqu'au taux de 75 0/0 a considérablement diminué l'importation dans ce pays. Avant cette augmentation des tarifs. la Turquie absorbait 80,000 colis de 90 kilogrammes chaque : actuellement elle en absorbe à peine 4 à 5,000 par an. Aussi la culture en a diminué et les terrains sont consacrés à la culture du blé, etc. La meilleure qualité de tombéki est celui de Chiraz; il se vend sur place de 14 à 20 francs les 12 kilogrammes.

Il n'y a pas longtemps, un négociant grec a introduit à Recht la culture du tabac pour cigares; il a abandonné son entreprise, mais l'industrie est restée dans le pays, et, autant qu'on en peut juger, avec profit, car le tabac de Recht se trouve dans tous les bazars; la récolte de 1879 a produit plus de 100,000 kilogrammes et s'est vendue au détail de 3 à 4 fr. le kilogramme.

La laine, produit du Kurdistan et du Mazandéran, constitue un commerce, de peu d'importance cependant, avec la Russie, qui en exporte annuellement de 3,000 à 3,500 balles de 90 kilogrammes. Le prix varie de 250 à 350 francs les 300 kilogrammes.

Le commerce de peaux de mouton est troublé par le peu de soin qu'on sait mettre à leur conservation. Mais le Khorassan envoie chaque année à la foire de Nijni-Novgorod de grandes quantités de peaux de renard et de martre. Les Persans les considèrent comme impures et ne s'en servent que pour le commerce; une peau de renard coûte 2 à 3 francs et une peau de martre, 13 à 15 francs.

Le raisin sec s'expédie par grandes quantités en Russie; ce commerce est principalement entre les mains des Arméniens. L'exportation de l'an passée est évaluée à 50,000 charges de 150 kilogrammes chaque. Les vignes se cultivent dans toute la Perse, mais l'Azerbaïdjan produit les meilleurs raisins; ils se vendent sur les lieux de fr. 50 à 90 les 300 kilogrammes, selon la qualité. Ce raisin est excellent pour la fabrication du vin, autant qu'on en peut juger par les essais qui en ont été faits clandestinement.

La même province expédie aussi en Russie 100,000 charges de fruits secs, tels que des noix, des noisettes, des amandes. des pistaches, etc.

Les daites sont un produit particulier à la province de Chiraz.

La noix de galle se trouve dans tout le Kurdistan, elle coûte sur les lieux de 30 à 35 francs les 50 kilogrammes; mais les frais de transport, à travers ces provinces centrales, en rendent l'exportation presque impossible.

Le commerce actuel d'exportation de la Perse est généralement évalué à 30 millions par an, mais on ne peut donner ce chiffre que sous toute réserve, puisque il n'y a aucun élément suffisant pour en garantir l'exactitude.

Pour considérer en général l'état du commerce d'exportation, l'auteur du rapport insiste sur les services que rendrait au pays une route carrossable ou ferrée sur la grande artère qui mène de Tauris à Bouchir en passant par Téhéran; les cent mille bêtes de somme occupées aujourd'hui sur cette principale voie de communication seraient utilement employées pour le transport des produits du commerce intérieur, en attendant que les chaussées de moindre importance fussent construites à leur tour, ce qui en laisserait une grande quantité disponible pour les besoins de l'agriculture, des forêts et des mines. Il en résulterait dans les frais de transport une diminution très avantageuse au commerce intérieur et à la production du sol.

IMPORTATION

Le commerce d'importation est beaucoup plus considérable. Toute la classe aisée emploie des produits européens tant pour les ustensiles de ménage que pour les besoins personnels. Il n'y a que les tapis, quelques étoffes de laine et de soie, que les Persans retirent de l'industrie indigène. Même la basse classe est forcée d'acheter les produits d'Occident, surtout pour les tissus de coton.

Tout le commerce étranger, tant d'importation que d'exportation, se fait par les Persans qui traitent directement avec les maisons d'Europe où ils ont des correspondants, ou avec leurs associés résidant à Constantinople.

Les maisons européennes sont peu nombreuses et ne se livrent pour la plupart qu'au commerce d'importation, et principalement à celui des tissus. Ce sont:

La maison Ziegler, résidence à Tauris, des agences à Téhéran, Recht et Sultan-Abat. Dans cette dernière ville

l'agence n'a qu'à surveiller la fabrication des tapis destinés à l'Angleterre.

Les maisons Karitonidès, Souvas-Oglou, Harter et Ci, toutes trois résidant à Tauris.

Les maisons Consonna, Pekmezian, l'une et l'autre établies à Téhéran.

Les maisons Gray-Paul et C, Malcolm frères, en résidence à Bouchir.

Le rapport italien dans lequel nous avons si largement puisé jusqu'à présent, indique avec plus de laconisme encore que pour l'exportation, les produits étrangers qui trouvent un écoulement facile et ordinaire dans ces parages. Il classe les produits d'importation par ordre des pays qui en importent la plus grande quantité; mais on aurait tort de conclure de cette énumération que l'importation de chaque article forme un monopole au profit du pays où il est cité. On verra, au contraire, dans la suite de cette étude que le mouvement commercial d'un pays ou d'un article se déplace assez fréquemment pour faire d'autant plus regretter l'absence d'une statistique réelle, et l'impossibilité où se trouvent les consuls, d'en trouver euxmêmes qui soient à l'abri d'erreurs ou de suggestion calculée. Voici le tableau dressé par M. Andreini:

Pour l'Angleterre: tissus de coton écrus ou en couleurs, étoffes de laine, draps, porcelaines, montres, armes, bière. poudre de chasse, selles et harnais.

Pour la France: cotonnades imprimées, draps, quincaillerie, sucre, bougies, étoffes de soie, brocarts, vins et liqueurs, huiles d'olive, produits chimiques et médicinaux, miroirs, porcelaines, parfumerie, conserves alimentaires, armes, papier, voitures et harnais, articles de mode.

Pour la Russie: sucre, bougies, carrosses, pétrole, fers et aciers, cuirs, draps, quincaillerie, indiennes, or et argent, pâtes alimentaires, fromages, viandes salées, tabacs et cigares, papier, porcelaines.

Pour l'Autriche: draps, cristaux, bière, quincaillerie, allumettes.

Pour l'Allemagne étoffes de laine, draps, fil d'or, galons. jouets d'enfants.

Pour la Suisse : tissus de coton écru ou en couleurs, absinthe, horlogerie et bijouterie.

Pour la Belgique : armes et machines.

Pour la Hollande: bougies et bière.

Pour les Indes: sucres, thés, cafés, or et argent, cristaux, porcelaines et faïences.

Classant les différents pays suivant l'importance de leurs relations avec la Perse, il les énumère dans l'ordre suivant : l'Angleterre, la Russie, la France et l'Autriche, qui font ensemble un commerce d'importation évalué à 40 millions de francs.

(A suivre.)

BIBLIOGRAPHIE

ARABES ET OTTOMANS, études sur leur histoire, leur droit et leur civilisation.

Voilà le titre d'un ouvrage en 30 volumes qu'un savant italien M. Demarchi se propose de publier à Paris, et dont il vient de faire paraître le programme. Dans ce programme, l'auteur a donné le titre des chapitres de chaque volume et il a fait ainsi connaître les principaux sujets de son travail.

Nous ne pouvons en dire davantage, toute appréciation étant naturellement réservée à la publication imminente des premiers volumes de l'ouvrage. Ce qui nous a frappé, c'est la nouveauté de quelques sujets que l'auteur a traités; l'histoire du droit musulman, ainsi que l'exposé du droit international en vigueur chez les Arabes et les Ottomans n'ont encore été traités par aucun écrivain, soit d'Orient, soit d'Occident; les Ulemas n'ont pas encore écrit l'histoire de leur droit!

Pour les souscriptions à cet ouvrage, s'adresser à Paris, chez l'auteur, passage du Saumon, n° 1. Nous accompagnons de nos vœux les plus vifs sa vaste publication, et nous souhaitons que, par ce moyen, les connaissances profondes de l'histoire, du droit et de la civilisation des Arabes et des Ottomans s'étendent de plus en plus en France et dans les colonies françaises en Orient.

LIQUIDATION DES DETTES ÉGYPTIENNES

(Suite.

Voir no 13, p. 596.)

TITRE II

Daira Sanich.

Art. 40. Sont déclarées propriétés de l'État les propriétés des Daïras Sanieh et Khassa, mentionnées dans les états annexés au contrat du 12 juillet 1879 ou dans les inscriptions hypothécaires prises en vertu de ce contrat.

Art. 41. Ces propriétés sont affectées exclusivement à la garantie de la dette générale de la Daïra Sanieh, sans préjudice des effets de l'hypothèque consentie par acte du 19 août 1878. Elles seront insaisissables jusqu'à l'entier amortissement de cette dette.

Leurs produits et revenus ne pourront être saisis qu'en raison de dettes particulières, contractées par l'administration de la Daïra postérieurement au contrat du 12 juillet 1877.

--

Art. 42. Le produit des aliénations de ces propriétés sera exclusivement affecté à l'amortissement de la dette générale de la Daïra.

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Art. 43. Il sera payé à la Daïra Sanieh, sur les fonds de la liquidation, une somme de L. E. 450,000, tant pour lui rembourser les sommes qu'elle a payées en l'acquit du gouvernement que pour l'indemniser du préjudice résultant pour elle de la non-exécution des engagements pris à son égard par la liste civile.

Moyennant quoi, l'État et la Daïra seront complètement libérés l'un envers l'autre pour toutes causes antérieures au 1er janvier 1880, sauf compensation jusqu'à due concurrence, de la somme de L. E. 450,000, avec les impôts dûs par la Daïra pour l'année 1879.

Art. 44. Les titres de la dette générale de la Daïra Sanieh seront productifs d'un intérêt de 5 0/0 du capital nominal, dont 4 0/0 d'intérêt fixe garanti par le gouvernement sur les ressources générales du Trésor, et 1 0/0 d'intérêt complémentaire.

Il y aura lieu à la distribution de cet intérêt complémentaire, lorsque le produit net des propriétés de la Daïra, cons

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