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THÉATRE FRANÇOIS, COMÉDIES,

Le Glorieux.

Tome vingt-neuvieme.

La fausse Agnès, ou Le Poëte campagnard,

COMÉDIE,

EN CINQ ACTES, EN VERS,

DE NÉRICAULT DESTOUCHES.

A PARIS.

M. DCC. LXXXIX.

Cercle Francaiss gift 9-10-1927

PRÉFA CE.

CETTE Comédie vient d'être reçue si favorablement du Public que je me croirois indigne des applaudissemens dont il m'a honoré si je ne m'efforçois pas de lui en témoigner ma reconnoissance. J'ose lui protester qu'elle est aussi vive que juste. Je ne trouve point de termes qui puissent l'exprimer; mais, pour la faire éclater d'une maniere sensible, je promets à ce même Public, à qui je suis si redevablę, qu'en cherchant à lui procurer de nouveaux amusemens je n'épargnerai ni soins, ni travaux pour mériter la continuation de ses suffrages. Quoique les caracteres semblent épuisés, il m'en reste encore plusieurs à traiter. Ce n'est pas que je ne sois très-convaincu des difficultés et des périls de l'entreprise, parce que les caracteres les plus faciles et les plus saillans ont déja paru sur la scene. Mais comme les succès redoublent mon zele, peut-être augmenteront-ils mes forces. Ce qui

doit, au moins, m'en faire bien augurer, c'est que mon objet est généralement approuvé. On sait que j'ai toujours devant les yeux ce grand principe dicté par Horace :

Omne tulit punctum qui miscuit uile dulci,

et que je crois que l'Art dramatique n'est estimable qu'autant qu'il a pour but d'inftruire en divertissant. J'ai toujours eu pour maxime incontestable que quelque amusante que puisse être une Comédie c'est un ouvrage imparfait et même dangereux si l'Auteur ne s'y propose pas de corriger les mœurs, de tomber sur le ridicule, de décrier le vice et de mettre la vertu dans un si beau jour qu'elle s'attire l'estime et la vénération publique. Tous mes Spectateurs ont fait connoître unanimemént, et, si je l'ose dire, d'une maniere bien flatteuse pour moi, qu'ils se livroient avec plaisir à un objet si raisonnable. Je ne craindrai pas même d'ajouter ici qu'en m'honorant de leurs applaudissemens ils se sont fait honneur à eux-mêmes; car, enfin, qu'y atil de plus glorieux pour notre nation si fameuse, d'ailleurs, pour tant de qualités, que de

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