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CHEZ F. LE BLANC-HARDEL, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE

RUE FROIDE, 2

1871

PRÉFACE.

Une nation qui, pendant plus d'un siècle, nous emprunta nos sciences, calqua nos ouvrages d'imagination, développa son industrie par nos artisans exilés, et ne grandit qu'en nous imitant; -une nation jeune, hautaine, ambitieuse à l'excès, qu'une heureuse révolution dans sa littérature a rendue bassement jalouse de nos grands écrivains; une nation que tous les progrès modernes ont armée pour la destruction de la nôtre, et qui se flatte d'arriver à son but; -une nation qui a mis sa gloire à mutiler des chefs-d'œuvre, à bombarder des bibliothèques, des musées, des hôpitaux, à tuer des enfants dans les écoles, à jeter des vieillards et des femmes dans le pétrole enflammé, à nier le droit des gens, à ravir nos provinces et nos forteresses, à prôner audacieusement le droit de la force, enfin à fouler aux pieds toutes les lois divines et humaines; -la Prusse, dont les actes étonnent le monde. entier par leur barbarie, et qui, sans souci

de l'avenir, crée contre elle des haines implacables, la Prusse ne doit plus compter parmi les peuples civilisés.

L'Académie de Caen, vouée depuis plus de deux siècles à la culture des sciences, des lettres et des beaux-arts, indignée des crimes de lèsehumanité commis en France par les sauvages descendants des Germains sauvages, a dû faire taire toutes ses sympathies pour des hommes. qu'elle avait admis au titre de membres correspondants, pour des Sociétés savantes qui lui envoyaient leurs Mémoires en échange des siens; et, dans sa dernière séance, elle a pris une résolution que lui imposait son patriotisme. Le 24 mars, elle a décidé qu'elle n'entend plus avoir de relations ni avec les Sociétés savantes de la Prusse et de ses alliés, ni avec les sujets des mêmes puissances, qui correspondaient avec elle.

Dans la même séance, elle a remis au concours les trois sujets proposés en 1870, et les a prorogés chacun d'une année. Ils figurent, avec leurs modifications de délais, dans les deux pages qui suivent.

Le Secrétaire de l'Académie,

Caen, le 1er avril 1871.

JULIEN TRAVERS.

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