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3. Jacob qui

lui védre fon

difcerne point, & qui font inconnus les uns aux autres. Elle a des juftes, qui le font pendant un certain tems, & dont la vertu eft quelquefois très éclatante: mais qui dégénerent avant la fin du jour & du combat, & qui tombent dans le fchifme ou l'héréfie, en perdant la foi; ou dans d'autres crimes, en perdant la crainte & l'amour de Dieu.

Le caractere de ces derniers eft d'avoir tout ce qu'ont les fe conds, excepté la perfeveran ce; même pere, même naif fance, même maison, mêmes biens. Il leur manque feulement d'être héritiers, & de conferver toûjours, ce qu'ils ont eu quelques années.

Il en eft de même de Jacob, oblige fon qui oblige fon frere Efau à lui frere Efau de vendre fon droit d'aîneffe pour droit d'aî- de chofe, qu'il auroit dû, nefle pour un ce femble, lui donner gratuiteplat de lentil- ment dans fon befoin; & qui les,& qui en- lui ravit enfuite la bénédiction

peu

la bénédictió d'Ifaac.

'Ifaac, par un artifice dont fuite furpréd on n'auroit pas foupçonné un homme auffi droit, & auffi fincere que lui. On doit être certain qu'il y a dans ces actions des profondeurs qui ne les juftifient pas feulement, mais qui repréfentent de grands myfte& qui contiennent de grandes inftructions. Ceux qui fe contentent de la lettre en ces occafions, refpectent peu l'Ecriture, & les hommes admirables qu'elle nous propofe pour modeles.Ceux qui tâchent d'aller au delà, font mieux confeillés; & ceux qui y réuffif fent, font fort heureux,

res,

VII. REG L E.

Ily a dans l'Ecriture des chofes fi Jurprenantes, & fi visible ment mystérieuses, qu'elles avertiffent d'elles-mêmes de ne pas fe contenter du fimple fens hiftorique.

mais

IL y a d'autres chofes dans l'Ecriture, qui ne bleffent point notre foible raison, qui font fi furprenantes, & fi vifiblement mystérieuses, que ce feroit y être infenfible, que de ne pas tâcher d'en découvrir le motif, la fin, le fecret qui y eft caché. Il eft clair que le texte même alors avertit qu'il cache plus de chofes qu'il n'en montre; & que ce feroit confentir à ne l'entendre que d'une maniere trés imparfaite, l'on n'alloit point au delà de ce qui paroît. Il y a ainfi des richeffes immenfes, cachées dans les

?

Ecritures. Et c'est une regle qui ne trompe point, que de compter qu'il y a de grands myfte res, où le dehors même des Ecritures avertit que ce qu'el les rapportent mérite de l'attention, & qu'il doit être approfondi. La lettre alors conduit à l'efprit; & c'est être fourd que de n'entendre pas fon langage.

L'hiftoire feule de Jacob,nous ExEMPLES. fournira beaucoup d'éxemples

de ce genre. On peut confidérer

dans ce faint Patriarche trois principaux évenemens , qui partagent prefque toute la vie. 1. Son départ de la maison paternelle. II. Son féjour chez Laban. III. Son retour dans la terre promife. Il n'y a aucune de ces parties qui ne renferme des circonftances fort fupre

nantes.

1. Départ de Facob de la maison paternelle.

Pourquoi Jacob va-t-il dans 1. Son voïa

potamic,

ge en Méfo- un païs, où Abraham avoit fi étroitement défendu à Eliézer de mener fous aucun prétexte fon fils Ifaac ? Eliézer marquoit le foin que Dieu devoit prendre de fon Eglife par ses miniftres & Jacob, la venuë de JESUSCHRIST en perfonne. Il a envoié fes prophetes, & il eft ve nu lui-même. Il a appellé de loin fon époufe, & il l'a cherchée,

sant.

2. Son aban- Pourquoi Jacob, fortant d'udo, & fa pau- ne maifon abondante, fe metvreté en par- il en chemin à pied, fans ferviteurs, fans aucune commodité pour le voiage? Qui estce qui ne fent pas que rien de cela n'eft naturel, & que tou. tes ces circonftances étoient néceffaires pour figurer celui, qui étant le Fils unique du Pere, maître de tous les biens, & infiniment riche par fon propre fond, s'eft rendu pauvre pour nous; s'eft humilié jufqu'à notre baffeffe; a pris la reffemblance d'un efclave pcur

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