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fié à leur vigilance, & foumis à leur autorité.

que

C'eft par tous ces endroits l'arche étoit encore une figure admirable de l'Eglife, qui n'eft conduite dans fon cours, délivrée du naufrage, & fauvée des eaux & de la tempête, que par la force & la protection de Dieu; qui ne fe conferve ni par la fageffe, ni par l'expérience des hommes; qui ne doit point fa durée à la nature de l'édifice, & à la folidité des parties qui le compofent; qui n'eft jamais mieux gouvernée que lorfque les pafteurs ne s'appliquent qu'à leurs devoirs au dedans & laiffent à Dieu feul le foin des évenemens; ne regardant jamais ni les étoiles, ni la mer; ne s'effraiant jamais des vents & des flots, mais confidérant uniquement leurs obligations & leurs regles; & tâchant de mériter la protection de Dieu par leur obéiffance, au lieu de mêler à sa sageffe une prudence

humaine, indigne de lui, & injurieufe à fes promeffes.

12. Mais ce qui me touche le plus dans cette merveilleuse fécondité de rapports entre l'arche & l'Eglife, eft que perfonne ne pouvoit fe plaindre avec juftice, d'être exclus de l'arche, comme perfonne ne peut ni se plaindre, ni s'excufer de ce qu'il eft exclus de l'Eglife. Ceux qui avoient entendu parler de l'arche avant le déluge, ou qui l'avoient vûë, étoient visiblement inexcufables d'avoir négligé d'y demander des places; mais ceux qui habitoient des païs éloignés, & qui ne connoiffoient ni les malheurs prédits, ni l'unique moien de les éviter, quoique moins aveugles, étoient affez criminels pour être dignes de mort, & indignes de l'arche. Et c'eft ce qui doit terminer toutes les queftions qu'on fait fur le falut des hommes qui ignorent l'E→ glife, ou qui la condamnent

:

par l'effet des préjugés. Les premiers font moins coupables que ceux qui résistent à la vérité mais leurs péchés les rendent affez coupables aux yeux de Dieu, pour mériter qu'elle ne leur foit pas annoncée, ou qu'elle leur foit déguisée. En un mot, tous méritoient la mort ; perfonne n'étoit digne de pardon; & l'arche pouvoit être ignorée, fans que les hommes en euffent pour cela plus de droit à la vie. L'Eglife eft de même. C'est un moien pour le falut, dont perfonne n'eft digne; & ceux qui l'ignorent ou la combattent, font traités fe-lon leur mérite, en demeurant dans leurs ténebres.

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X I. REG LE.

Les endroits de l'Ecriture, où la circoncifion, la loi, le temple, les facrifices, les cérémonies, les privileges d'être de la race d'Abraham, d'habiter dans la terre promife, de demeurer à férufalem, font regardés comme inutiles ou infuffifans découvrent certainement Jé◄ fus-Chrift, & la justice de l'Evangile.

Idans l'Ecriture, très propres à diffiper l'obfcurité qui couvre les autres; & à montrer JESUSCHRIST & l'Evangile, fans les, défigner d'une maniere diftinЄte.

L y a beaucoup d'endroits,

Les principaux font ceux où Dieu rejette tout le culte extérieur comme inutile, ou même comme lui étant odieux; où il

Ifaie c. 1.

compte pour rien la qualité d'Ifraëlite felon la chair, & ou il donne à la poftérité d'Abraham les noms de race de Canaan, & de peuple de Sodome

Pf. 49. P. où il déclare qu'il n'éxige ni

14.

EXEMPLES.

oblations, ni facrifices: mais feulement un cœur droit, & des mains pures; où il promet une demeure éternelle fur la fainte montagne à quiconque fera jufte, fans éxiger la circoncifion, ni aucune alliance avec la maifon de Jacob, ni aucune purification légale.

Tous ces endroits, qui font d'une conféquence infinie, & qu'il faut remarquer avec foin, expliquent toute la loi, & font voir qu'elle n'eft qu'une prépafation & une attente par rapport à JESUS-CHRIST, dont la રે grace feule peut changer les hommes; tout autre moien n'étant capable ni de les réconcilier avec Dieu, ni de les convertir.

Dans le premier chapitre d'I

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