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d'un règne aussi sage que prospère, ne doit-elle pas se réjouir de cet enchaînement de circonstances heureuses et d'augures favorables.

Tous les habitants réunis par les mêmes sentiments se sont hâtés de célébrer le glorieux avènement de Votre Majesté; mais leur cœur ne sera vraiment satisfait qu'au moment où l'expression de leur amour et de leurs vœux sera parvenue au pied de votre trône.

Madame,

Le jour où les Marseillais ont appris que Napoléon venait de donner la couronne de Naples et de Sicile à son frère bien aimé, le prince Joseph, a été pour eux un jour de fête et d'allégresse publique.

Sans doute les résultats d'un événement si glorieux pour tout l'empire auront été vivement sentis et justement appréciés par l'universalité des Français.

Mais, nous osons le dire, c'est surtout parmi les habitants de Marseille que l'annonce de cet événement heureux devait, à des titres particuliers, exciter les transports les plus vifs et donner un essor légitime aux souvenirs les plus doux comme aux plus touchantes affections.

Les Marseillais auraient-ils pu se rappeler sans un juste orgueil que c'est dans leurs murs que Votre Majesté a reçu le jour, qu'au milieu d'eux se développèrent les grâces touchantes, les vertus à la fois modestes et sublimes que la Providence, par une destinée si glorieuse, réservait à faire les délices d'un auguste époux, l'ornement du trône et le bonheur du peuple fortuné sur lequel Votre Magesté est appelée à régner.

Puisse le peuple, que la plus étroite alliance doit désormais unir à la France, heureux par les qualités héroïques et bienfaisantes de ses nouveaux souverains, jouir longtemps du présent inappréciable que le grand Napoléon lui a fait !

Interprètes fidèles des affections et de l'admiration respectueuse de tous leurs concitoyens, le maire par intérim, les adjoints et les membres du Conseil municipal de la ville de Marseille osent déposer aux pieds de Votre Majesté cet hommage sincère de leurs vœux, de leur amour et de leurs félicitations.

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Le Conseil municipal de la ville de Marseille a exprimé, dans une adresse à Votre Majesté, le vœu de posséder son portrait et quelquesuns des drapeaux qu'elle a si glorieusement conquis.

Chargés de solliciter auprès de Votre Majesté l'effet de cette prière de nos concitoyens, nous avons eu l'honneur, à notre arrivée, de mettre leur supplique au pied du trône. Nous vous conjurons, Sire, par l'amour des Marseillais pour votre personne sacrée, d'excuser leurs vœux ; ils attachent leur bonheur et leur gloire à la possession de ces précieux monuments.

XV.

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Lettre de Sa Majesté la reine de Naples et de Sicile
à Messieurs le maire par intérim,

les adjoints et les membres du Conseil municipal (2).

Paris, le 29 avril 1806.

Rien ne pouvait me satisfaire davantage, Messieurs, que les sentiments de mes concitoyens, dont vous me transmettez l'expression d'une manière si touchante. Je n'oublierai jamais les témoignages d'attachement qu'ils ont montrés pour moi dans cette occasion. Je prendrai toujours beaucoup d'intérêt à mon pays natal et à ses habitants, dont le bonheur sera un des vœux les plus chers à mon cœur. Je serai moi-même trop heureuse de pouvoir contribuer à ce bonheur pour que je n'en saisisse pas toutes les occasions avec empressement. Croyez, Messieurs, à la sincérité de tous mes sentiments.

JULIE.

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(1) Registre des délibérations, 7 mai 1806, pp. 250-251. L'adresse est signée par Antoine Anthoine, Dessoliers, F.-C. Lasale.

(2) Registre des délibérations, 7 mai 1806, p. 249.

XVI. Adresse du 21 juin 1806, au sujet de la statue équestre de l'empereur (1).

Sire,

Vos fidèles sujets, les maire, adjoints, membres du Conseil municipal et habitants de votre bonne ville de Marseille, viennent d'émettre le vœu d'ériger dans leurs murs un monument qui, s'il n'égale pas la gloire de vos exploits et les bienfaits inappréciables de votre règne, atteste à nos contemporains et à nos descendants l'admiration, la vive reconnaissance et l'amour fidèle des Marseillais pour votre personne sacrée.

Déjà plusieurs bustes de Votre Majesté, inaugurés au milieu de nos places publiques ou sur le principal édifice de notre cité, multiplient à nos yeux l'image chérie du souverain auquel la France doit la puissance et l'éclat dont elle brille parmi les nations, et les Français, le 'bonheur et cette paix intérieure qui enfin leur ont été rendus après tant de troubles et de désastres civils.

Mais ces faibles ouvrages de l'art, chers aux Marseillais par les traits du héros qu'ils représentent, n'ont point entièrement satisfait le désir qu'ils éprouvent depuis longtemps de consacrer à Votre Majesté un monument plus digne de sa gloire.

Pour remplir en partie ce vou, le Conseil municipal vient de délibérer l'érection d'une statue équestre qu'il se propose d'élever dans la place la plus apparente de la cité. Nous osons, sire, solliciter de la bienveillance de Votre Majesté, l'approbation de ce vœu et l'acceptation du monument que Marseille brûle de dédier à votre gloire.

Eh! quel temps plus favorable notre amour et notre admiration pouvaient-ils choisir pour en manifester l'idée.

Le temps n'a point refroidi l'enthousiasme excité par les prodiges d'une guerre contre tant de puissants ennemis, terminée en une courte campagne. Déjà l'Empire en recueille avec abondance les fruits aussi utiles que glorieux.

Nous voyons les frères et les enfants de notre auguste empereur assis sur les trônes des nations voisines, devenus désormais les gages d'une alliance qui donne à la France pour amies toutes les puissances qui l'entourent et, de tant de peuples différents, ne compose pour ainsi dire qu'un seul empire. Cette considération, chère à l'humanité,

(1) Registre des Délibérations, pp. 7-9. Le maire, député auprès de LL. MM., fut chargé de présenter cette adresse.

est aujourd'hui le fondement inébranlable d'une paix solide et durable sur le continent. Elle est aussi le présage certain du sort réservé au peuple ambitieux et injuste, qui seul croirait pouvoir se refuser à entrer dans le système d'harmonie universelle.

Que la Grande-Bretagne, si elle persévère à repousser toutes les considérations qui l'invitent à la paix, se dise que le jour n'est pas éloigné où un grand triomphe naval, ajouté aux nombreuses victoires qui ont illustré le héros du siècle et de la France, fera cesser l'empire tyrannique qu'elle exerce sur les mers et le despotisme injuste qui lui asservit le commerce de toutes les nations.

A cette heureuse époque, les villes maritimes de votre empire, rendues à leur antique splendeur et reconnaissantes de ce nouveau bienfait, s'empresseront d'unir les colonnes rostrales aux autres trophées qu'elles ont déjà consacrés à votre gloire.

Sire, pénétrés d'amour pour votre personne sacrée et enivrés de l'éclat de vos triomphes, déjà les Marseillais, pour nourrir parmi eux ces sentiments d'affection et perpétuer dans leurs murs le souvenir de ces glorieux succès, ont osé vous exprimer, par l'organe de leurs députés, le désir d'obtenir de Votre Majesté le don de son portrait et de quelques-uns des drapeaux conquis par elle sur les ennemis dans la guerre qu'elle vient de terminer avec tant de gloire. Encourrons-nous le reproche d'une persévérance et d'une ardeur indiscrète en osant reproduire au pied de votre trône l'expression de ce double vœu dont la source et l'excuse sont dans la respectueuse admiration et l'amour filial que nos cœurs éprouvent pour notre auguste souverain.

XVII.

Adresse à l'occasion de la victoire d'Iéna,
6 novembre 1806 (1).

Sire,

Vos fidèles sujets, le maire et les membres du Conseil municipal de Marseille, se voient aujourd'hui assemblés pour la première fois depuis l'annonce des succès éclatants qui ont couronné les armes de Votre Majesté dès l'ouverture de cette campagne.

Leur premier vœu est de faire parvenir au pied de votre trône l'hommage respectueux de l'admiration, et de l'enthousiasme qu'ils éprouvent au récit de ces glorieux exploits.

Les prodiges de la campagne d'Austerlitz renouvelés, les trophées

(1) Registre des Délibérations, pp. 386-387.

d'léna effaçant le souvenir de l'humiliation de Rosbach, les forces d'une puissance imposante presque anéanties le sixième jour de la guerre et dans une seule bataille, la Saxe entière évacuée, la résidence du successeur de Frédérick ouverte sans défense aux armées de Napoléon le Grand, tels sont les résultats des faits glorieux dont la France et l'Europe retentissent.

Si les événements surpassent tout ce que les siècles passés ont vu et admiré de plus étonnant, ils n'ont fait, nous l'osons dire, que remplir l'attente de vos peuples habitués aux merveilles préparées et dirigées par le génie de Votre Majesté et réalisées par ses invincibles armées.

Daigne la Providence ramener bientôt au sein de son Empire le héros de la France, couronné des lauriers de la victoire et de l'olive de la paix.

XVIII.

Adresse à l'occasion de la paix de Tilsit,
19 août 1807 (1).

Sire,

La France, heureuse et reconnaissante, ne compte que par des triomphes et des bienfaits les jours heureux de votre règne.

Le culte rétabli, les factions apaisées, le calme intérieur effaçant le souvenir des plus cruelles tempêtes, de nouveaux codes où la science et la raison réunies ont posé les bases d'une législation uniforme, protectrice de tous les intérêts civils et digne de devenir la loi générale des nations; les arts et les sciences encouragės, la paix commandée par les plus étonnantes victoires et cimentée par le nouveau système politique que Votre Majesté a établi en Europe, tels sont les titres de gloire qui consacrent votre nom auguste au respect des contemporains, à l'admiration de la postérité, et à l'amour du peuple, élevé par votre génie au plus haut degré de splendeur et de puissance. Les traités glorieux par lesquels Votre Majesté, après tant de triomphes, vient de rétablir le repos du continent, ont comblé les vœux empressés de ses fidèles sujets, en leramenant au sein de son empire des contrées lointaines où elle avait été conduite par la victoire.

Sire, une seule puissance demeure encore étrangère à ce système de pacification générale, mais déjà votre sagesse a su poser les bases qui doivent l'y ramener. Les villes maritimes de votre empire, dont la prospérité se fonde sur la liberté du commerce et de la navigation,

(1) Registre des Délibérations, pp. 555-557.

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