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ÉTUDES CLIMATOLOGIQUES

SUR LE DÉPARTEMENT DE LA MARNE

Communication de M. J. LAURENT, Membre titulaire (1).

Répartition des Pluies.

La distribution géographique des végétaux dans une contrée est fonction du climat et de la nature du sol; à ce titre, la connaissance de la répartition des pluies peut intéresser à la fois le botaniste et l'agriculteur; elle n'est pas moins indispensable aux études hydrologiques, et les ingénieurs comme les hygiénistes en ont besoin pour élucider le régime des sources et des nappes souterraines. Ces raisons justifieront peut-être aux yeux du lecteur l'insertion du présent travail dans le Bulletin.

De précieux concours ont facilité notre tâche M. le Dr Giraux, président de la Commission météorologique de la Marne, a mis très complaisamment à notre disposition toutes les feuilles d'observations des membres de la Commission; nous devons à l'obligeance de M. le Directeur de l'École normale d'instituteurs le relevé des

(1) Lecture faite également à la Société d'étude des sciences naturelles de Reims, et publiée dans le t. VI de son Bulletin, 4 trimestre 1897.

hauteurs de pluies constatées à Châlons-sur-Marne ; nous avons puisé dans les Annales du Bureau central météorologique et dans les rapports de M. l'Ingénieur en chef le résumé des renseignements recueillis par les agents du service des Ponts et Chaussées; enfin notre collègue M. Thomas a bien voulu nous apporter son active collaboration dans notre long travail de dépouillement des feuilles d'observations et dans les fastidieux calculs nécessaires à l'établissement des moyennes; nous lui en sommes particulièrement reconnaissant.

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Discussion des observations. Depuis l'organisation de la Commission météorologique de la Marne, c'est-à-dire depuis 1880, des observations pluviométriques sont faites sous sa direction dans 28 stations du département, et par les agents des Ponts et Chaussées dans 20 autres localités; c'est donc un total de 48 postes pluviométriques très inégalement répartis. Tandis que les observateurs abondent dans l'arrondissement de Vitry-le-François, le long de la falaise crayeuse qui borde la riche plaine du Perthois, les documents nous font défaut dans le Tardenois et la vallée de la Suippe. Il serait particulièrement intéressant de comparer les hauteurs de pluie à Berru et à Reims, à Mourmelon et à Verzy, à Fère-Champenoise et à Sézanne; par leur situation topographique, Esternay, Ville-en-Tardenois, Germaine, Bétheniville, Moronvillers pourraient fournir de précieux points de comparaison, et dans le même ordre d'idées on peut regretter l'abandon des stations. primitivement établies à Vertus, Sézanne, Giffaumont, Margerie et La Croix-en-Champagne.

Ce sont-là des desiderata faciles à formuler, mais nous savons par expérience combien on éprouve de difficultés

à trouver, dans une localité donnée, une personne instruite et dévouée qui veuille bien se charger gratuitement de faire des observations journalières pendant de longues années, et malgré le zèle des instituteurs auxquels s'adressent généralement les Commissions météorologiques, il suffit de quelques mutations dans le personnel enseignant pour désorganiser le service.

Nos recherches ont porté sur une période de seize années, du 1er décembre 1880 au 1er décembre 1896; on comprend facilement que sur un espace de temps. aussi considérable nous ne puissions disposer que d'un très petit nombre de stations pour lesquelles les observations ont été faites sans interruption. Nous n'en comptons que dix; encore pour plusieurs d'entre elles existe-t-il quelques lacunes; nous avons pu les combler en utilisant les résultats obtenus dans les stations les plus voisines. Les chiffres ainsi intercalés ne sont probablement pas exacts, mais ils diffèrent peu de ceux qu'aurait fournis l'observation directe; dans chaque cas particulier nous avons d'ailleurs déterminé le maximum de l'erreur commise.

Ainsi à Pierry, les observations n'ont pu être faites en septembre 1890, mais à Épernay on a recueilli 41/4 d'eau pour huit jours de pluie, les chiffres correspondant à ces deux localités voisines sont toujours très rapprochés; leur différence ne dépasse jamais guère 10 à 15 millimètres; si donc nous admettons que la hauteur d'eau tombée à Pierry a été de 40m/m, nous commettrons une erreur qui ne dépassera certainement pas 20"/m Cette méthode conduit aux résultats consignés dans le tableau suivant :

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