Images de page
PDF
ePub

seront donc fixés sur la signification à donner aux vocables des rues voisines comme sur la date et le style de tout l'intérieur du monument, et de l'extérieur jusqu'aux combles.

Il n'y a pas que l'archéologie à cultiver à propos de Notre-Dame : nous voudrions instruire aussi les amateurs rémois sur la vie intime de cette grande église à l'époque de sa construction, c'est-à-dire sur sa liturgie et ses usages propres. Nous possédons à Reims trois précieux manuscrits, qui, sous le titre d'Ordinaires de l'Église de Reims, fixent tout l'ordre des offices, des cérémonies et des prières vers l'an 1270, et un quatrième manuscrit, d'un texte tout différent, quoique du même siècle, vient d'être transcrit à Londres par les soins de M. le chanoine Ulysse Chevalier, correspondant de l'Institut, et notre correspondant non moins zélé et désintéressé. Il est en voie de publier ce dernier texte avec les autres copiés, nous l'avons déjà dit, par M. l'abbé Bouxin, notre correspondant à Laon. Nous aurons donc, l'an prochain probablement, tout un volume savamment édité, qui ranimera parmi nous le goût des études liturgiques du moyen âge, dont les érudits, pas plus que le clergé actuel, ne peuvent méconnaitre le charme et l'utilité historique (1).

En terminant ce qui a trait à l'histoire locale et à l'archéologie rémoise, nous annoncerons avec un vif

(1) Revue historique, janvier 1898, compte rendu par A. MOLINIER, de la Bibliothèque liturgique, publiée par M. l'abbé U. CHEVALIER, p. 103, sur les ordinaires de la Cathédrale de Laon. Notre érudit correspondant vient de découvrir en dernier lieu dans un dépôt d'Italie un Prosarium de l'Eglise de Reims au XIIe siècle, document des plus précieux qu'il va nous donner également pour sa partie inédite.

plaisir et un sentiment bien sincère de gratitude, l'apparition en librairie et le don à l'Académie de l'Histoire du Collège anglais de Reims, par notre confrère M. l'abbé Haudecœur, lauréat de nos concours pour ce mémoire très remarqué et bien digne de franchir le détroit en volume (1). Qu'un bon accueil lui soit donc réservé dans le monde savant de l'Angleterre et de l'Amérique, où l'on se souvient toujours du cardinal Allen et de la Bible de Reims !

ENVOIS DES CORRESPONDANTS.

Nous avons déjà signalé les envois manuscrits de plusieurs de nos correspondants.

Les envois d'imprimés ne peuvent être détaillés dans le même cadre, mais nous devons une mention de gratitude à ceux de nos confrères honoraires ou correspondants qui ne nous oublient pas et que nous n'oublions pas. M. de Lapparent nous a adressé plusieurs études scientifiques; - Mgr Péchenard, ses discours officiels à l'Institut catholique de Paris et dans les Congrès; M. l'abbé U. Chevalier, M. Frédéric Henriet, M. Léon Germain ont envoyé des études d'art et d'archéologie; M. l'abbé Péchenart, M. l'abbé Étienne Georges, M. Pélicier, M. H. Loriquet, M. Louis Leger, M. HI. Libois et M. Armand Bourgeois, des œuvres historiques et littéraires; — M. Pol Marguet, un tableau de l'agri

(1) La conservation providentielle du catholicisme en Angleterre, ou Histoire du Collège anglais (Douai, 1568-78, et Reims 1578-1593.) — Reims, Dubois-Poplimont, Londres, Burns and Oates, 1898. Volume in-8 de xxvin-406 pages, avec portrait de W. Allen d'après la toile du Musée de Reims.

culture dans la Marne, et enfin M. Félix Plateau un nouvel opuscule sur les fleurs et les insectes.

Citons à part l'envoi de l'ouvrage, terminé si heureusement, de M. Eugène Lefèvre-Pontalis, sur l'Architecture religieuse dans l'ancien diocèse de Soissons, dont la beauté comme édition et l'utilité pour notre région vous ont été déjà signalées par vos secrétaires. Félicitons cet auteur, notre fidèle correspondant, du couronnement de son œuvre.

Citons aussi à part le guide archéologique : La vallée de l'Ardres, que M. l'abbé A. Chevallier a composé avec tout le soin d'un artiste et d'un chercheur infatigable. Il a formé un recueil plein de charme, dont nous le remercions sincèrement.

Un même sentiment de gratitude doit être exprimé pour les Sociétés si nombreuses françaises et étrangères, qui nous comblent de leurs publications ordinaires et extraordinaires. Notre seul regret est de ne pas en profiter assez et de négliger ces rapports en séance qui seraient si fructueux.

DÉCÈS ET ÉLECTIONS.

En vous parlant, Messieurs, au début de mon comple rendu, de la nécessité de garder parmi nous des hommes voués au culte de l'histoire locale, ma pensée se reportait d'elle-même vers le vénéré confrère qui ouvre notre nécrologe cette année. M. le chanoine Cerf n'a pas connu d'autre horizon à ses recherches et à ses observations que notre ville et son église, qui l'abritèrent du berceau à la tombe. C'est bien lui qui, au soir de la vie, pouvait dire en face de ces deux témoins de ses travaux :

Zelus domus tuæ comedit me. Il pouvait en dire autant de l'Académie, dont il fut d'abord un laborieux lauréat, puis un affectueux collègue, un membre plein de zèle et un président plein de tact. N'oublions pas qu'il prit l'abbé Godinot pour sujet de son discours en séance publique, c'est-à-dire un Rémois, un chanoine et un bienfaiteur de son pays et des pauvres.

Qu'ajouterai-je, Messieurs, aux regrets et à l'éloge si dignement exprimés par notre Président sur la tombe de M. le chanoine Cerf, si ce n'est que nos regrets ont été partagés par tous les érudits de la région et par les membres du Comité des Travaux historiques dont notre confrère était le correspondant honoraire. La ville de Reims doit garder, la première, la mémoire d'un de ses enfants dévoués, l'auteur du Vieux Reims, l'auteur de Notre-Dame de Reims, l'auteur du Livre d'or des victimes de la guerre de 1870-71. Son souvenir vivra à la Bibliothèque et au Musée qu'il aimait à enrichir, à l'Académie qu'il fréquenta assidùment; disons mieux, dans nos cœurs à tous.

L'an dernier, Messieurs, je n'avais pu mentionner le décès de M. l'abbé Cizel, du clergé de Besançon, lauréat brillant de plusieurs de nos concours de poésie (1). Je n'avais pas davantage exprimé, au sujet du regretté M. Émile Payard, tout le bien qu'on en pensait dans les plus hautes sphères de l'érudition (2). Je tenais à réparer ces lacunes avant de vous entretenir des pertes que nous avons encore faites cette année dans les rangs de nos corres

(1) Son éloge, par P. MIEUSSET, dans les Mémoires de l'Académie de Besançon, 1896, p. 32.

(2) Voir son article dans le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, et son éloge par le vicomte DE ROUGE, dans la séance de cette Société, du 6 janvier 1897, p. 79.

[ocr errors]

pondants. Cinq d'entre eux ont succombé depuis notre dernière séance publique : M. Amédée Jubert, avocat et surtout homme de lettres, homme de cœur aussi, écrivain, poète pénétrant et convaincu, qui n'avait fait, hélas ! que passer parmi nous; M. l'abbé Poquet, curé-doyen de Berry-au-Bac jusqu'à l'âge de 92 ans, l'un des vétérans de la science historique dans le département de l'Aisne, élu par vous en 1849, et depuis lors auditeur habituel de nos séances publiques tant que ses forces le lui permirent; M. Clovis Tisserand, ancien greffier du Tribunal de commerce de Charleville et lauréat de nos concours de poésie, collaborateur de nos travaux; M. Adolphe Varin, graveur en taille-douce de vieille souche champenoise, un artiste désintéressé s'il en fut, toujours vaillant et empressé comme illustrateur de nos volumes, un ami enfin pour beaucoup d'entre nous (1), et hier un autre artiste, peintre de mérite, portant l'un des grands noms de Reims (2).

[ocr errors]

Vous avez, Messieurs, appelé dans vos rangs comme membre titulaire M. l'abbé Brincourt, licencié ès-lettres, supérieur du petit Séminaire, en remplacement de MET Péchenard, élu membre honoraire. En lui souhaitant la bienvenue parmi nous, notre Président lui rappelait que les services rendus ici par ses prédécesseurs étaient le gage des services qu'il nous apporterait lui-même par ses talents et par son zèle.

Vous avez choisi en même temps huit nouveaux correspondants parmi nos anciens lauréats, parmi les nota

(1) Hommage à sa mémoire, par M. Frédéric HENRIET, dans le Journal de Château-Thierry, du 10 octobre 1897.

(2) Article nécrologique sur le peintre Jules Ruinart de Brimont, sous la rubrique Rilly-la-Montagne, dans le Courrier de la Champagne du samedi 4 juin 1898.

« PrécédentContinuer »