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nements qui avaient été représentés à la conférence de Londres.

L'année suivante, le 23 août 1884, une convention put enfin être conclue entre le Grand-Duché et la France, relativement à l'établissement de la ligne de raccordement de Rodange à Mont-Saint-Martin.

Le tracé de la ligne a été approuvé par arrêté royal-grandducal du 5 août 1885, les plans le 24 du même mois, et les travaux, commencés aussitôt, ont été terminés le 31 mai 1886, date de leur réception officielle. La mise en exploitation ayant été autorisée le 2 juin 1886, l'inauguration du chemin de fer de Rodange-Mont-Saint-Martin eut lieu le 7 du même mois.

Voici le texte de la déclaration du roi des Pays-Bas :

« Nous, Guillaume III, etc.,

« Vu le traité signé à Londres à la date du 11 mai 1867 entre «nos plénipotentiaires et les plénipotentiaires de LL. MM. l'em«< pereur d'Autriche, le roi des Belges, l'empereur des Fran<< çais, etc.,

«Attendu qu'aux termes de l'art. III du dit traité la ville de « Luxembourg, considérée jusque-là sous le rapport militaire <«comme forteresse fédérale allemande, devait cesser d'être une «< ville fortifiée; que d'après l'art. V du même acte, la dite place «forte devait être convertie en ville ouverte au moyen d'une dé«molition que Nous jugerions suffisante pour remplir les intentions « des hautes parties contractantes, exprimées dans l'art. III du « même traité;

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« Vu les plans, rapports et documents qui nous ont été soumis à diverses reprises par notre Gouvernement du Grand-Duché, « et après nous être assuré par nous-même de l'état actuel << des lieux résultant des travaux importants qui s'étendent sur <«< tous les points du domaine de la ci-devant forteresse,

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<< Déclarons,

En exécution des dispositions de l'art. V prévisé, qu'il a été pleinement satisfait aux obligations résultant pour le Grand

« Duché de Luxembourg du dit traité, et que les intentions des <«< hautes parties contractantes ont été loyalement remplies.

«En foi de quoi. . . .

<< Donné en notre château de Walferdange, le 22 mai de l'an de grâce 1883.

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CHAPITRE VI.

Les Français à Luxembourg pendant la guerre franco-allemande (1870-71).

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LES AMBULANCES LUXEMBOURgeoises a Sedan et a Metz.
DIFFICULTÉS AVEC LA PRUSSE.

Ce ne sont plus maintenant des vainqueurs ou des conquérants que les armées françaises ont jetés dans le pays de Luxembourg. Les souvenirs de 1684 et de 1795 sont bien loin dans le passé.

Ce sont des vaincus, des blessés, des réfugiés ou des malades. Et il nous est doux d'écrire en terminant cette étude - que l'accueil fait par le peuple de Luxembourg à ces vaincus, à ces blessés, a été des plus chaleureux, et cela sans aucune arrière-pensée ni de crainte envers le vainqueur mécontent, ni d'espoir en une récompense de la part du vaincu, s'il revenait à meilleure fortune.

Nombreux ont été les secours tout désintéressés, nombreux aussi les actes de miséricorde et de pitié, de véritable dévouement même car parfois, il y avait péril à être charitable qui ont signalé le passage de soldats français à travers le Grand-Duché pendant cet hiver de 1870-71, de si lamentable mémoire. Vainqueurs et conquérants, les aurait-on aussi bien accueillis? Chi lo sa?

comme

Pendant la guerre franco-allemande de 1870 aussi d'ailleurs dans la plupart des guerres que les siècles ont vu naître de la rivalité des deux nations le théâtre des opérations militaires s'est trouvé, à plusieurs reprises, très rap

proché de la frontière luxembourgeoise. Le Grand-Duché était bien protégé contre une incursion directe sur son territoire par la neutralité que lui assurait le traité de Londres du 11 mai 1867 — traité qui régit encore aujourd'hui sa situation au milieu des États de l'Europe occidentale. Mais il devait néanmoins résulter de ce voisinage des contacts inévitables entre les Luxembourgeois et les nations belligérantes. De là découlait une source de nombreuses et réelles difficultés qui pouvaient mettre même en péril l'indépendance du GrandDuché.

Nous nous arrêterons principalement sur deux groupes de faits particuliers, d'ordre différent, qui suffiront pour mettre en relief le double point de vue auquel nous entendons nous placer.

Nous le ferons avec d'autant plus de plaisir, qu'il doit ressortir de leur développement la preuve bien évidente de la sympathie que les Luxembourgeois ont, à cette époque critique, témoignée aux Français malheureux, dans la limite extrême où ils pouvaient le faire sans compromettre leur position de pays neutre.

Nous parlerons donc :

1° De l'assistance, quelquefois héroïque, apportée aux blessés français par les ambulances luxembourgeoises : particulièrement à Sedan et à Metz;

20 Des difficultés soulevées, à trois reprises différentes, contre le Grand-Duché par la Prusse victorieuse, cherchant, sous le couvert d'une accusation de prétendue violation de neutralité, un prétexte plausible pour s'annexer le Luxembourg, ou, tout au moins, pour imposer à ses habitants des charges très onéreuses. Singulière façon de s'attacher un peuple que l'on revendiquait comme allemand.

& Ier.

LES AMBULANCES LUXEMBOURGEOISES.

Dès le début de la guerre franco-allemande, c'est-à-dire au milieu du mois de juillet 1870 (le 20 juillet), un comité central de secours aux blessés militaires, affilié à la Société internationale de Genève, dite de La Croix Rouge, se constitua officiellement à Luxembourg. Une circulaire fut envoyée à toutes les autorités locales, afin de provoquer des dons en argent et en nature, et le 1er août, un comité de damnes se formait pour confectionner les linges et effets de pansement nécessaires au service des ambulances. La direction des chemins de fer consentit à une réduction des trois quarts sur les prix des tarifs, pour le transport des dons en nature recueillis par le comité.

L'effort de toutes ces bonnes volontés fut couronné de succès. Les dons en argent, les objets en nature affluèrent rapidement au siège du comité. Le linge, la literie, les médicaments et les provisions de bouche furent réunis en grande quantité dans la caserne que l'on venait de transformer en hôpital. Toutes les dispositions nécessaires avaient été prises pour y recevoir deux mille blessés.

Dès le 7 août, les envois de secours commencèrent. Ces expéditions étaient accompagnées de médecins et de nombreux infirmiers volontaires. Elles se faisaient par Trèves pour les armées prussiennes, et pour la France par Thionville et Metz. (Metz est à une heure de Luxembourg par les trains directs.)

Mais ce sont les Français qui ont eu le plus besoin de cette charitable assistance.

Après les sanglants combats dont les environs de Metz furent le théâtre, deux colonnes de secours, formant de véritables ambulances mobiles, furent dirigées de Luxembourg, les 21 et 25 août, sur les champs de bataille où les deux armées en présence avaient laissé des blessés en si grand

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