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De mon mari je saurai me défaire. – LA FONT., IV, p. 319: Contes, II, 7. D. Pedro luy dit qu'il vouloit perdre Alphonse... Si la fortune ne l'en défaisoit il s'en déferoit luy-mesme.

pas,

Me DE SCUDERY, Mathilde, 1667, p. 315.

-

Cf. ID., ibid., p. 390.

Je saurai m'en défaire à trente pas d'ici. – TH. CORN., Amour à la mode, III, 3.

Il n'a pu de sa fille autrement se défaire;
Il veut me la donner; voilà tout le mystère.

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BARON, L'Andrienne,

Et mon cœur ne sera pour l'hymen attendri
Que quand on se pourra défaire d'un mari
Comme on fait d'un habit qui n'est plus à la mode.

I, 7.

MONTFLEURY, Fille capitaine, I, 1.

Rome, qui avoit vieilli dans le culte des Idoles, avoit une peine extréme à s'en défaire, mesme sous les Empereurs Chrestiens.

BOSSUET, Hist. univ., in-4°, 1681, p. 431-432. Cf. Id., ibid., p. 96, 244,
- ID., Hist. des Var., 2 in-4°, 1688; I, p. 251, 277; II, 18, etc.

547;

Il faut tâcher de se défaire de la colère et de la passion dans tout ce que vous ferez. Sév., VIII, 27.

C'est une maison de famille... ; mais... il veut s'en défaire..., parce qu'elle est trop petite. - LA BRUY., I, 80.

DÉFAIRE (SE), se troubler, se démonter.

Le voilà qui se trouble...

Ne vous défaites pas

Princ. d'Él., IV, 1.

L'offense la plus irrémissible parmi ce sexe, c'est quand l'une d'elles en défait une autre en pleine assemblée. LA FONT., VIII, p. 45: Psyché, liv. 1.

*On dit depuis quelques années : ... Elle a été défaite au premier mot qu'on luy a dit, en parlant d'une personne qui a perdu contenance. Il ne faut rien pour le défaire, c'est-à-dire pour l'embarrasser. Des personnes dont l'une défait l'autre, pour dire dont l'une obscurcit l'autre; on dit aussi dont l'une efface l'autre." - LE P. BOUHOURS, Ariste et Eugène, 2° édit., 1671, p. 134 et 136.

"On dit aussi : deffaire quelqu'un, pour dire l'embarrasser, le mettre en désordre... Et on dit qu'un homme se deffait, pour dire qu'il demeure embarrassé, interdit. Et dans cette phrase, deffaire est n. p. (sic.) A la moindre parole qu'on lui dit, il se deffait; il luy respondit sans se deffaire.» – Diction. de l'Acad. franç., 12 édit., 1694, v° Faire.

«Se deffaire veut dire (aussi) être étonné, surpris, déconcerté.» - Diction. de Trévoux.

DÉFAITE, excuse; moyen de se tirer d'affaire.

-

1421 Non, non, tous ces discours sont de vaines défaites.

D. Garc., IV, 8.

689 C'est un vieux importun, qui n'a pas l'esprit sain, Et pour qui j'ai toujours quelque défaite en main

Fâch., III, 3.

Il pria Ésope de lui trouver une défaite. – LA FONT., I, 41 : Vie d'Ésope.

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QUINAULT, Amant indiscret, 1654, V, 5. – Cf. Id., ibid., II,

De foux, d'ignorants il les traite;

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6.

MONTFLEURY, Mariage de rien, sc. 2.

Nous ne nous payons pas de semblables défaites. – ID., Crisp. gentilh., IV, 5. Trouver des défaites, c'est une adresse des gens d'esprit. Avec un mot de galanterie, ils sortent du plus difficile labyrinthe.

AMELOT DE LA HOUSSAYE, Trad. de l'Hom. de Cour, de Balth. Gracian, 1687, p. 95.
Il n'y a rien de plus vain que cette défaite.

BOSSUET, Hist. des Var., 2 in-4°, 1688; I, p. 78.

DÉFAUT (AU) DE..., à défaut de...

1047 Oh! le plaisant amant, dont la galante ardeur Veut blesser mon honneur, au défaut de mon cœur!

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1360 Et mérite mes pleurs au défaut de mon cœur. CORN., Cinna, IV, 5. 42 Racan pourroit chanter au défaut d'un Homère. - DESPR., Sat. IX. 710 Au défaut de ton bras, prête-moi ton épée. - RAC., Phèdre, II, 5.

Au défaut des grandeurs du monde, ils (les Juifs) parurent d'abord vouloir se contenter de l'éclat d'une vie si prodigieuse (la vie de saint Jean-Baptiste).

BOSSUET, Hist. univ., in-4°, 1681, p. 347.

Au défaut des raisons, le Roy (Henri VIII) avait un Cranmer prest à tout faire.
ID., Hist. des Var., 2 in-4", 1688; I, p. 347.

DÉFÉRER À...

442 Ce n'est pas à mon cœur qu'il faut que je défère
Pour entrer sous de tels liens. - Psyché, I,

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3.

CORN., VIII, p. 54: Imit., liv. I.

Quelques prélats demeurèrent fermes dans la résolution qu'ils avoient prise de ne point déférer aux décisions de l'Assemblée. -- RAC., IV, p. 524 : Port-Royal.

DÉFIGURER, dépeindre.

Le velà tout craché comme on nous l'a défiguré.

Méd. malgré lui, I, 5.

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* Défigurer pour figurer, peindre, ne s'expliquerait pas ailleurs que dans la bouche d'un paysan. Défigurer, en effet, au propre, c'est déformer la figure:

1935 Alors qu'une autre vieille, assez défigurée.

A donné le signal d'un combat furieux. - L'Ét., V, 9.

1809 Mais ce que j'ai souffert m'a trop défigurée,

Pour rappeler un tel espoir. - CORN., Psyché, V, 9.

Je ne l'ai défiguré (mon sonnet) que pour le rendre plus beau.

RAC., VI, 373 Lettres.

La poussière avec son sang l'aura défiguré; on ne l'aura point reconnu.

Sév., IV, 101.

Autant que la face de la République (romaine) apparoissoit belle au dehors par les conquestes, autant estoit-elle défigurée par l'ambition désordonnée de ses citoyens et par ses guerres intestines. - BOSSUET, Hist. univ., in-4°, 1681, p. 88. Luther... est abbatu et défiguré par des écrits qu'on ne trouve pas méprisables. ID., Hist. des Var., 2 in-4°, 1688; I, p. 104.

Pour exciter la haine, on n'épargne pas la calomnie; ainsi nostre doctrine est défigurée; on la haît avant que de la connoître. - ID., ibid., II, p. 323.

DÉFLUXION.

Je dédaigne de m'amuser... à ces bagatelles de rhumatisme et défluxions. - Mal. imag., III, 10.

147 Il n'est point enreumé pour dormir sur la terre; Son poulmon enflammé ne tousse le caterre;

Il ne craint ny les dents ny les defluxions,

Et son corps a tout sain libres ses fonctions.

REGNIER, Sat., édit. 1621, p. 97; Sat. XIV, 1613.

*Cotgrave, Monet, etc., traduisent défluxion dans le sens de rhume; Richelet (1680) dit nettement: Défluxion, mot hors d'usage; voir fluxion», et, pour lui, une «fluxion est un écoulement d'humeurs nuisibles sur quelque partie du corps". Furetière (1690) dit: Défluxion, voir fluxion: c'est la même chose." Enfin, en 1694, l'Académie française (Diction., 1 édit.) donne la même définition à défluxion et à fluxion, et déclare que «défluxion... n'est guère en usage».

re

DÉFRAYER, au figuré;

qu'un. - ACAD.

au propre, payer la dépense de quel

Ils pensoient tous qu'il étoit là pour défrayer la compagnie de bons mots. Crit. de l'Éc. des Fem., sc. 2.

Eh! là, là, consolez-vous, Madame. Vous avez des yeux à défrayer tout un visage. - REGNARD, Divorce, I,

6.

Pour trente mille écus, et trois ans défrayé,
Si vous êtes vendu vous êtes bien payé.

MONTFLEURY, Dame médecin, 1, 2.

28

DÉGOISER.

DÉGOISER

Peste! Madame la Nourrice, comme vous dégoisez!

Méd. malgré lui, II, 1.

C'est un des plus gays plaisirs de nature, quand elle fait silence, pour entendre causer un petit rossignolet qui conte ses menus plaisirs au zephire et aux forests, dégoisant mille chansonnettes.

RENÉ FRANÇOIS (le P. René Binet), Merv. de la Nat., 1626, p. 78.

Le petit Rossignolet, choriste de nature..., interrompant ses chansons, dégoise cent fredons. - ID., ibid., p. 512.

Comme dès le lendemain je demandasse mes coffres..., il fallut desgoiser.

CHAPELAIN, Trad. de Guzm. d'Alfar., 1630, III, p. 96.

L'une en amasse un gros paquet....

Dégoisant un vieil air champêtre.

SAINT-AMANT, OEuvr., bibl. elzév., II, p. 403.

Bassompierre, pour tout dire,
Toy qui, dans les hauts emplois,
As vu ce que des Anglois
Peut desgoizer la Satire...,
Permets que de luy ma verve
T'escrive en feuilles de houx.

La fille, sans faire grimace,
Avalle tout de bonne grâce,

ID., ibid., II, p. 438.

Et mesme avec quelque enjoûment
Dégoise un joli compliment.

LE P. CARNEAU, La Stimmimachie, 1656, p. 56-57.

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RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 386. Cf. ID., ibid.,
483, 554, 614.

Car enfin votre langue, à dégoiser habile,

Sur tout ce que je fais verse des flots de bile.

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MONTFLEURY, Dupe de soi-même, I, 1.

Quoy! pour faire le fou, vous pensez m'abuser?
Ah! ma foy, je m'en vais vous faire dégoiser.
LE BOULANGER DE CHALUSSAY, Élomire (Molière) hypocondre, 1670, V, 3.
Quel diable de jargon? Qu'est-ce donc qu'il dégoise-là?

REGNARD, Hom. à b. fort., III, 7.

* Le mot est extrêmement vieux dans la langue; Ménage, en renvoyant de dégoiser à gosier, semble dériver le premier du second. Une autre origine paraît plus sûre; d'après M. Godefroy, qui traduit degois par joie, plaisir, divertissement, il viendrait plutôt de gaudium:

Vous avez bien fait vos degois,

Pere, ennuit (à nuit, cette nuit), de celle pucelle.

De saint Jean Paulu, ap. Petit de Juleville, Myst., I, 178.

Il signifiait aussi gazouillement :

Avant que les oiseaux

De leurs degois fassent feste à l'aurore. - CHASSIGN., ps. LVI, édit. 1613.

DEGRÉ

Se dégviser signifiait d'abord s'ébattre :

Maint poissonnet, mainte vandoise
Vy là nager, qui se dégoise

En l'eaue clere, nette et fine.

ALAIN CHARTIER, Poés., p. 596, édit. 1617.

29

Dégviser, correspondant à degois, en prit le second sens, et se dit pour gazouiller, chanter.

Dans son Diction. franç.-lat. de 1539, Rob. Estienne traduit dégoiser, sans pronom, garrire, et donne comme exemple les oiseaux se dégoisent, garriunt.

DEGRÉ, marche d'escalier, escalier.

1151 Elle a sur les degrés entendu son jaloux. – Éc. des Fem., IV, 6.

Elle se mit devant moy pour me conduire par un petit degré desrobé qui sortoit dans la basse-court du château. D'URFÉ, L'Astrée, 1614, II, 840.

P.

Il sortit lui-même le premier, comme pour voir s'il n'y avoit personne sur les degrez.

L'abbé de LA MOTTE LE VAYER, Le Parasite Mormon; dans SALLENGRE, Hist. de
P. de Montmaur, 2 in-8°, 1715; II, p. 305.

64 Il s'ofrit de la reconduire,

De luy-mesme et de son bon gré,

En montant les pas du degré. - LORET, Muze histor., 18 janvier 1653.

Elle descendoit par le grand degré de la maison.

Cléobuline, roman, par Mm de M. (MTM DE MARCÉ), 1658, p. 541.

22 Qu'un doyen au Palais ne monte les degrés. – DESPR., Sat. VIII.

Is trouvent un petit degré pratiqué dans l'épaisseur d'un mur; ce degré conduisoit sur le rempart. - RAC., V, 276: Camp. de Louis XIV.

Un mot. Il faut qu'avant d'enfiler le degré...

MONTFLEURY, Ambigu com., 2a interm., sc. 12.

Les degrés sont glissants, tenez-vous à la corde. – Poisson, Fem. coq., I, 3.

Certaine bourgeoise que je... conduis par votre ordre jusqu'au petit degré qui

rend à votre garde-robe. - HAUTEROCHE, Le Cocher, sc. 3.

Nous les attendons en haut du degré. – DEVISÉ, Dames vengées, II, 3.

Il va se mettre à genoux audessous des degrez.

BOSSUET, Catéch. de Meaux, in-12, 1687, p. 35.

Il descend du Palais et, trouvant au bas du grand degré un carrosse...

LA BRUY., II, 7.

J'ay un voisin qui dit toujours sa montée pour dire son degré, et je voudrois bien sçavoir quelle difference il y a entre montée, degré et escalier. Je croy, dit le Duc, que le terme d'escalier est particulièrement propre pour les grands degrez... Le mot de degré convient mieux à une maison ordinaire...

DEGRÉ DE JURIDICTION.

DE CALLIÈRES, Bon et mauvais usage, 1693, p. 160-163.

Voyez combien d'appels et de degrés de jurisdiction!

Fourb. de Scap., II, 5.

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